Le monde au bord de l’explosion ?

Il n’y a pas une région du monde qui échappe à l’instabilité. Que ce soit du point de vue économique, social, militaire ou environnemental. Partout où l’on porte le regard, ce n’est que pauvreté, guerre, famine, désastres en tous genres. Les classes dirigeantes, elles mêmes, expriment de fortes inquiétudes pour la stabilité sociale et économique. De fait, les discours discriminatoires et racistes de multiplient, car les politiciens n’ont pas de réponse pour améliorer le sort de la majorité. Ils accusent alors les « autres » (étrangers, migrants, réfugiés, ceux qui ont une autre religion…) tout ce qui leur permet d’éloigner l’attention de leur propre classe, de leurs propres politiques et de leur système économique.

Article de Virginie Prégny (Gauche révolutionnaire, CIO-France)

« La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » Carl von Clausewitz

La guerre en Syrie est un des éléments marquants de la situation. Cela fait déjà six ans que ce conflit a commencé occasionnant plus de 300 000 morts et autour de 20 millions de réfugiés dont la grande majorité survit dans des camps en Turquie, au Liban, en Afrique du Nord et en Syrie même. Toutes les grandes puissances impérialistes sont impliquées dans ce conflit, directement et par l’intermédiaire de leurs alliés sur place, sans qu’aucune solution viable ne semble voir le jour. C’est un miroir grossissant de l’état des relations internationales. Il reflète le recul de l’impérialisme US, l’incapacité de l’UE ainsi que les dérives autoritaires de la Russie. De l’autre côté, Daesh avec ses méthodes quasi fascistes est tout autant une illustration des dégâts que cause l’impérialisme. Car il ne faut pas oublier que l’origine de l’instabilité de la région trouve ses racines dans les politiques coloniales et néo-coloniales avec en particulier la guerre contre l’Irak.

Pour « lutter contre le terrorisme », qu’ils ont créé, les impérialistes répandent encore plus de terreur. Mais loin d’apporter des solutions, ces politiques nourrissent encore plus de ressentiment et de violence, livrant les populations aux mains de bandes de trafiquants ultra réactionnaires. C’est aussi le cas de la France avec son intervention militaire au Mali en particulier.

Avec la compétition féroce entre la Chine et les États-Unis, l’État français n’a plus vraiment d’État « ami » au Moyen-Orient et recule également en Afrique. Pour limiter le recul, le gouvernement Hollande a misé sur la vente d’armes (y compris à des pays dictatoriaux et/ou soutiens de Daesh) : la France est le 4ème pays exportateur d’armes en 2016. L’intervention au Mali a eu pour but de sécuriser la région, non pas pour les populations locales mais bien parce que les capitalistes français y font beaucoup d’argent. Même si à court terme les groupes djihadistes ont reculé, l’intervention française laisse derrière elle un terreau encore plus fertile à leur développement.

Soulèvements et résistances

Cette profonde instabilité géopolitique trouve ses racines dans les crises économiques de ces dernières années, auxquelles le capitalisme n’a pas de réponse. La croissance des pays dits émergents se fait sur la base d’une surexploitation de la population.

En particulier, la situation catastrophique de la jeunesse dans ces pays permet d’envisager de nouveaux soulèvements. Les soulèvements et émeutes se multiplient contre les gouvernements aux ordres des impérialistes. L’installation de multinationales en Afrique s’est développée à mesure que les capitalistes cherchent une main d’œuvre toujours plus exploitable. Les chiffres de croissance se heurtent à une misère extrême et génèrent une ébullition politique et sociale. Au Nigeria, au Congo, en Afrique du sud et même dans une dictature dure comme l’Éthiopie, la jeunesse et les travailleurs se sont soulevés pour exiger des conditions de vie décentes et des droits démocratiques.

Il est très probable que les tensions entre pays impérialistes sur fond de concurrence économique exacerbée amène à une multiplication de tels soulèvements dans la période à venir.

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