Vottem: C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes!

Manifestation contre le Centre fermé de Vottem
Dimanche 26 mars, 14h, Parc de la Citadelle (rue des Glacis)

Depuis l’investiture de Donald Trump, ses annonces et décrets en matière de politiques migratoires ont choqués l’opinion américaine et internationale. Qu’il s’agisse de la construction d’un mur à la frontière Mexique – USA ou de l’interdiction d’entrer sur le territoire pour les personnes issues de 7 pays à majorité musulmane, son approche envers les migrants et ressortissants étrangers est à juste titre intolérable pour de nombreuses personnes. Cela ne doit cependant pas nous faire oublier qu’en Europe et en Belgique tout n’est pas rose, loin de là.

Par Julie N. (Liège)

Le dimanche 26 mars, une manifestation est appelée à l’initiative du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers) pour réclamer la fermeture du centre fermé pour étrangers de Vottem. Les centres fermés sont de véritables prisons pour personnes sans-papiers. Leur existence même symbolise une politique d’immigration basée sur la fermeture des frontières, la répression et l’expulsion des personnes se trouvant sans autorisation sur notre territoire.

Leur but est de casser la résistance physique et psychologique des personnes qui y sont enfermées en vue de faciliter leur expulsion. Et de fait, les conditions de détention y sont extrêmement pénibles. Le jeudi 2 mars, un jeune originaire d’Azerbaïdjan a été retrouvé mort dans la cellule d’isolement où il avait été placé, sans même avoir été soigné, suite à une tentative de suicide. L’ONG Amnesty International a d’ailleurs dénoncé à de multiples reprises l’illégalité de ces cellules d’isolement mais aussi la façon dont les personnes sont traitées dans les centres fermés, sans égard pour leur âge ou leur santé. Chaque année, en moyenne 7000 personnes sont détenues dans ces centres.

Depuis 20 ans, les gouvernements se dotent d’un arsenal de mesures dont le but est de restreindre l’accès au territoire et à criminaliser les migrants. Cette politique répressive ne date donc pas d’hier. Néanmoins, elle est considérablement durcie par l’actuel secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, Théo Franken. Les demandes de régularisation pour raisons humanitaires ou médicales, auparavant gratuites, sont désormais facturées 250e, peu importe qu’elles aboutissent ou non. La seconde option sera probablement privilégiée, comme l’illustre l’obstination de Théo Franken dans son refus d’octroyer un visa humanitaire à une famille syrienne d’Alep.

La criminalisation des sans-papiers a un double intérêt sous le capitalisme. D’une part, créer pour les secteurs non délocalisables (horeca, bâtiment, etc.) une main d’œuvre extrêmement bon marché, et taillable et corvéable à merci parce que dépourvue de droit. De l’autre elle permet de désigner un bouc émissaire présenté comme responsable de pénuries dans les logements, les budgets sociaux, etc. et d’entretenir la division parmi les travailleurs afin de les empêcher de lutter en commun pour leurs droits.

Pourtant, les moyens ne manquent pas pour offrir à tous, avec ou sans papiers, des conditions d’existence dignes: en Belgique, le pourcent le plus riche de la population possède 18% de la richesse nationale et à lui seul, Albert Frère possède autant de richesses que les 20% de belges les plus pauvres ! Pendant que des milliers de personnes en Wallonie vivent dans la rue, 30.000 logements sont laissés vides à des fins spéculatives !

Mais pour que les immenses richesses crées par la société soient réellement utilisées dans l’intérêt de la majorité de la population, il est nécessaire de s’en prendre au système qui génère ces scandaleuses inégalités : le système d’exploitation capitaliste. Dans cette lutte, l’unité de tous les travailleurs, avec ou sans emplois, avec ou sans papiers, est primordiale.

Dans l’histoire du mouvement des jeunes et des travailleurs, aucun droit ne fut jamais acquis sans des luttes conséquentes et la création d’un véritable rapport de force. Toi aussi, tu peux jouer un rôle pour faire de la manifestation du 26 mars un succès.

  • En parlant de cette manifestation à tes amis, ta famille, … et en y participant ensemble.
  • En demandant à un de tes professeurs (de morale ou de religion, par exemple) qu’il organise un cours sur ce sujet.
  • En organisant des distributions de tracts autour de toi. Tu ne sais pas trop comment t’y prendre ? Contacte Etudiants de Gauche Actifs, nous t’y aiderons!
  • En partageant l’événement « Vottem, 18 ans déjà ! Je ne l’accepte toujours pas » sur facebook et en y invitant tes amis.
  • En prenant part à la manifestation.
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