Manifestation massive du non-marchand à Bruxelles

La colère du non-marchand a résonné dans les rues de Bruxelles ce matin, en rouge, vert et bleu. Le manque de moyens pèse lourdement sur ce secteur, au détriment des usagers et du personnel. Les syndicats réclament de nouveaux accords sociaux pour le secteur (hôpitaux, aide à la jeunesse, maisons de repos, socioculturel,…) depuis déjà plusieurs mois, vain. Le mécontentement est donc très grand, ce qui s’est reflété dans les chiffres de mobilisation. A la tribune, il était question de quelque 17.000 participants, soit bien au-delà des attentes initiales (10.000 personnes).

La santé était particulièrement bien représentée dans le cortège, mais toutes les catégories de ce large secteur étaient présentes en nombre. Certains manifestaient d’ailleurs pour leur toute première fois aujourd’hui, il n’était pas rare de voir des militants regarder leur secrétaire avec malaise avant de remplir leur carte de grève…

La pénurie de personnel est grave partout, dénoncent les syndicats, tandis que les conditions de travail et de salaire trop peu attractives dissuadent de s’orienter vers des métiers pourtant cruciaux pour la bonne marche de la société. A cette combinaison déjà très toxiques s’ajoutent encore de nouvelles réformes et des coupes budgétaires drastiques.

Sur le site de la RTBF, Bernard Decebel, délégué Setca au Centre neuropsychiatrique saint Martin de Dave, explique que « la charge de travail administrative, ne cesse de s’alourdir. Pour un entretien de dix minutes avec un patient, il en faut le double pour rédiger et encoder le rapport. Et l’on nous demande de noter les moindres faits et gestes des nos patients. Tout cela, c’est en plus d’un travail déjà stressant. De plus en plus de collègues craquent et tombent malades. Du coup, nous devons pallier à leurs absences car on ne peut pas laisser les gens sans surveillance et sans aide. Et nous craquons à notre tour… c’est un vrai cercle vicieux. Et en plus Maggy De Block veut nous supprimer douze jours de congés par an que nous avions obtenu pour les travailleurs de plus de 45 ans. A l’avenir, il faudrait attendre d’avoir 50 ans pour en bénéficier. C’est vraiment se moquer des travailleurs. »

Un changement d’orientation est nécessaire, le secteur a besoin de plus de moyens publics. Il s’agit de la seule manière de garantir des soins de qualité. C’est pourquoi les syndicats exigent un nouvel accord social. « En novembre dernier, nous étions plus de 20.000 à défiler en rue. Cette mobilisation massive a permis aux négociations avec les Gouvernements de démarrer. Mais ces derniers n’ont toujours pas libéré de budget. Et sans argent, impossible de conclure un accord. Des emplois, du pouvoir d’achat et un travail décent ne s’obtiennent pas gratuitement. Les gouvernements ne prennent donc pas au sérieux les revendications des travailleurs. Il est temps de les secouer à nouveau. »

Il nous faut collectivement organiser la lutte contre l’austérité. Par le passé, le secteur a déjà réussi à construire un rapport de forces favorable aux travailleurs pour arracher de nouvelles conquêtes sociales. De plus en plus de personnes éprouvent de grandes difficultés, traiter les causes de celles-ci, cela exige plus d’investissements publics, ce qui automatiquement pose la question de la répartition des richesses dans cette sociétés. Il faut aller chercher ce qui se planque chez les banques et les multinationales !

Quelques photos de la manifestation

Betoging Witte Woede // Geert

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