Le PSL/LSP refuse le “régime d’apartheid” électoral à Bruxelles

Lors des élections régionales à Bruxelles, nos membres et sympathisants néerlandophones ne pourront voter pour le PSL/LSP que par un vote pour la liste du cartel francophone PC-PSL-LCR-PH. Cela est en principe possible en choisissant pour les élections régionales le rôle linguistique francophone. Mais nos membres néerlandophones de Bruxelles ne peuvent pas être candidats sur cette liste s’ils ont été dans le passé candidats pour une liste néerlandophone dans la région de Bruxelles ou s’ils veulent encore pouvoir l’être dans l’avenir. Ils doivent aussi être en possession (à temps) d’une carte d’identité francophone.

Cela démontre la logique absurde de la séparation linguistique dans la capitale de la Belgique. Bien qu’il y ait à Bruxelles des communautés issues des quatre coins du monde, bien qu’il y ait un grand nombre de familles « mixtes », bien que l’on soit tous habitants de la même « plus petite région de Belgique », … il est presque impossible pour des partis politiques de disposer de listes mixtes.

Cependant, tous les habitants de Bruxelles vivant avec un revenu bas ou moyen sont touchés par les mêmes problèmes : un fort taux de chômage et une pauvreté très répandue, ainsi qu’une offre de logement de location qui combine dans la plupart des cas un prix très haut avec une qualité très basse. Pourtant, dans les sondages, les Bruxellois plaident sans arrêt pour plus de services en commun, tel qu’un enseignement mixte et bilingue. De plus en plus de Bruxellois non-néerlandophones envoient d’ailleurs leurs enfants dans des écoles néerlandophones, non pas dans le but de poursuivre un « choix pour la communauté flamande », mais dans le but d’assimiler un bilinguisme que l’enseignement francophone ne peut réellement offrir faute de moyens. Pourtant le personnel des centres de quartier et des centres culturels, de l’encadrement des jeunes ou des nouveaux venus dénonce depuis déjà de nombreuses années que l’approche unilingue néerlandophone n’est pas la plus efficace si l’on veut atteindre effectivement ces groupes-cibles.

La population bruxelloise n’a jamais demandé ces services scissionnés, ni de listes scissionnées. Le PSL/LSP pense que des listes uniquement francophones ou néerlandophones doivent être possibles, mais aussi que des listes bilingues doivent l’être pour des partis qui choisissent de défendre les intérêts de la population laborieuse, quelle que soit sa langue. Car au travers d’élections scissionnées, on stimule des organisations et des partis scissionnés, qui pensent en terme des « intérêts de la communauté » au lieu des intérêts de leur classe sociale.

Dans les dossiers socio-économiques, et malgré l’énorme propagande dans les médias, il n’y a que très peu de différences entre les communautés – au niveau des intérêts et des revendications des syndicats, des organisations sociales et des groupes qui travaillent avec les couches pauvres de la population. Des partis qui s’établissent sur cette ligne de cassure, et qui prônent l’unité nationale des travailleurs contre le patronat et leurs gouvernements des deux côtés de la frontière linguistique, sont presque mis dans l’impossibilité de pouvoir se profiler de cette manière.

Les partis traditionnels et le gouvernement bruxellois (PS-CDH-Ecolo-Open VLD-SP.a-CD&V) jouent sur toutes les divisions possibles. Non seulement les gens sont dressés les uns contre les autres sur base de leur langue et de leur origine, mais en plus, avec l’idée des « emplois bruxellois pour les Bruxellois », on crée l’idée que ce sont les nombreux navetteurs qui sont coupables du chômage colossal à Bruxelles. Mais le chômage provient de la politique de ces politiciens : le démantèlement de l’emploi dans les services publics ; l’acceptation du principe capitaliste que les profits sont plus importants que l’emploi ; un enseignement de basse qualité, malgré les efforts du personnel, par un manque de moyens ;…

Le PSL/LSP voit comme son devoir de défendre tous les travailleurs et les pauvres, malgré leur langue, origine, sexe, religion, le fait qu’ils aient ou non des papiers,… Nos ennemis ne sont pas les « autres » travailleurs et pauvres, mais l’élite riche qui met tellement de richesse dans sa poche qu’il n’en reste plus assez pour satisfaire les besoins de la grande majorité de la population. La seule liste pour les élections régionales à Bruxelles qui nous offre aujourd’hui l’opportunité de maintenir cette approche, c’est le cartel entre le Parti Communiste, le Parti Socialiste de Lutte (qui travaille dans la population flamande sous le nom de Linkse Socialistische Partij et qui est un parti national qui fait partie du CIO, une organisation internationale qui lutte et construit une véritable nouvelle Internationale de la classe ouvrière), la Ligue Communiste Révolutionnaire et le Parti Humaniste. Le PSL/LSP fait partie de ce cartel en tant que parti national et appelle ses membres et sympathisants, y compris les néerlandophones, de mener campagne pour cette liste.

Nous avons donc choisi de ne pas présenter une liste flamande séparée, mais de mettre toutes nos forces pour soutenir cette liste, avec laquelle nous espérons, et pas seulement sur le plan électoral, rassembler nos forces en vue de l’intervention dans la lutte qui se mène déjà actuellement pour savoir qui doit payer la facture de la crise. Au travers de la politique menée par les différents gouvernements, dans lesquels presque tous les partis traditionnels sont quelque part au pouvoir, c’est la majorité de la population, aux bas et moyens revenus, qui doit se serrer la ceinture. Rien de ce que l’opposition représentée au parlement (verts, populistes de droite et extrême-droite) propose n’y changera d’ailleurs quoique ce soit.

Avec cette coopération, nous voulons également nous préparer à la lutte qui va éclater dans peu de temps sur qui va payer pour la dette de l’Etat, laquelle monte de nouveau à une vitesse extrêmement rapide. Pendant à peu près vingt ans, les travailleurs et les allocataires ont souffert et on vu leur pouvoir d’achat baisser systématiquement par des plans d’austérité consécutifs. A côté de nombreuses « petites » mesures d’austérité, nous avons été confrontés au Plan Val Duchesse et au Plan Global, puis encore au Pacte des Générations. Nous allons avoir besoin de l’unité entre les travailleurs wallons, flamands, bruxellois et germanophones, d’origine belge ou immigrée, pour contrer une politique d’austérité encore plus dure qui va nous tomber sur le dos.

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