Libérez les prisonniers politiques MOZABITES des geôles algériennes !

Un rassemblement en solidarité avec les détenus politiques amazighs du Mzab, dans les geôles du pouvoir algérien, aura lieu ce vendredi 3 février à 17h à Bruxelles, Place de la Monnaie (située entre le Palais de la Bourse et la place de Brouckère). Le tract ci-dessous y sera distribué par les militants du PSL.


Le 9 juillet 2015, Kameleddine FEKHAR, médecin de profession et militant amazigh des droits humains, ainsi que quarante de ses camarades ont été injustement arrêtés et illégalement incarcérés par le régime algérien sur base de dossiers VIDES. Plusieurs d’entre eux sont morts en prison des suites de mauvais traitements. Les détenus d’opinion mozabites incarcérés dans les geôles du pouvoir algérien font l’objet de pressions psychologiques et de non-respect de la dignité humaine. Beaucoup d’entre eux sont malades, épuisés et privés de soins. L’état de santé de Kamel Fekhar, en grève de la faim depuis le 3 janvier 2017, pour la 5e fois, est plus qu’inquiétant.

Tract du PSL // Libérez les prisonniers politiques MOZABITES des geôles algériennes ! (tract en version PDF)

Depuis le drame qui s’était déroulé à Ghardaïa (en Algérie, à 600 km au Sud d’Alger) en juillet 2015 où plus d’une trentaine de Mozabites avaient étés assassinés, le Mzab est toujours plongé dans un enfer meurtrier. Les Mozabites sont une communauté amazigh de religion musulmane ibadite. Ils continuent à pratiquer l’entraide liée au droit coutumier amazigh et sont en opposition à l’Islam orthodoxe, la religion de l’Etat. Leur présence et leurs coutumes gênent le régime capitaliste central. Celui-ci essaye partout en Algérie d’arrêter tout mouvement de contestation. A cette fin, il sème la division pour régner. Des femmes, des hommes et des enfants de cette région subissent régulièrement des offenses humiliantes et sanglantes de la part de certains membres de la communauté arabophone (châamba et autres). La police algérienne prête main-forte aux agresseurs. Ainsi, au lieu de protéger les victimes, plusieurs images, vidéos et témoignages montrent clairement la participation de la police au côté des agresseurs.

Le conflit dans le Mzab remonte aux années ‘70. Il reflète les mêmes injustices qui s’appliquent ailleurs. Au Sud de l’Algérie, le régime exploite du gaz de schiste sur des terres collectives (entre autres à In-Salah) au grand dam des populations locales qui subissent la pollution et craignent la sècheresse. Au Mzab, depuis plusieurs décennies, les autorités algériennes s’accaparent les terres collectives et confisquent parfois leurs terres dans le cadre d’une politique d’arabisation, comme partout ailleurs dans le pays. Ces terres sont attribuées à la communauté châamba ou consacrées à la construction de logements sociaux destinés aux Arabes châambas ou encore à des gens issus d’autres régions d’Algérie.

Le bilan des attaques s’alourdit constamment : une cinquantaine de morts depuis le début du conflit, en décembre 2013. Face à cette grande injustice et à cette situation dramatique, nous ne pouvons rester inertes. Il faut dénoncer ces attaques sauvages redoublant de férocité depuis deux ans dans cette contrée isolée par le climat, le relief et la mise en quarantaine par le pouvoir algérien.

L’Algérie étant officiellement « arabe et musulmane sunnite de rite malékite », il en découle que tout ce qui diffère de cette définition est discriminé, exclu, combattu. C’est le sort des Mozabites qui sont à la fois amazighs et musulmans de rite ibadite, ce rite ibadite étant considéré par les autres adeptes de la religion musulmane comme relevant d’un courant hérétique. Non-prosélyte, l’ibadisme est caractérisé par sa non-violence. Il représente seulement 1 % de la population de confession musulmane au monde et est en voie de disparition. Dans les sociétés berbères, l’ibadisme est indissociable de l’amazighité ce qui lui vaut l’appellation d’« islam identitaire ».

Cette position intolérante à l’égard des particularismes de l’Islam a été relayée dans les mosquées par des discours haineux tenus par des fonctionnaires (religieux) nommés par le gouvernement. Cela est gravement discriminatoire et viole la liberté de conscience telle que prévue par la Constitution algérienne et par les principales institutions internationales relatives aux droits humains.

  • Libération immédiate de tous les détenus politiques en Algérie, en particulier les Mozabites et leur dirigeant le docteur Kamaleddine Fekhar ;
  • Rejet de toute forme de racisme, non seulement contre les Mozabites, mais aussi contre tous les Amazigh et les immigrés africains ;
  • Création d’une commission d’enquête internationale sur les crimes commis contre le peuple mozabite ;
  • Arrêt immédiat de la répression des mouvements sociaux en Algérie, dont le mouvement contre le gaz de schiste ;
  • Appel à la solidarité internationale du mouvement ouvrier et de tous les opprimés contre tous les crimes qui résultent de la recherche de profits et de l’enrichissement des élites nationales et internationales.
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