STIB: Le ras-le-bol des conducteurs

Lundi 13 septembre au petit matin, les chauffeurs de bus du dépôt de Haren ont arrêté spontanément le travail. Normalement les conducteurs doivent recevoir leur feuille horaire de roulement de 2 semaines cinq jours à l’avance. Mais régulièrement ils ne la reçoivent que le jour même! C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Car beaucoup de conducteurs sont à bout: les temps de parcours imposés sont trop serrés. Souvent ils n’ont plus le temps de prendre leur temps de repos (break).

Cécile Mangin

A Haren les chauffeurs ont spontanément refusé de sortir leur bus. Des chauffeurs qui avaient pris leur service plus tôt sont rentrés au dépôt avec leur bus en apprenant qu’il y avait grève. Les autres dépôts n’ont pas suivi le mouvement car les syndicats n’ont pas transmis l’information. La CSC puis la FGTB ont reconnu le mouvement.

Au piquet tous les problèmes sont ressortis: temps de parcours trop serrés, mauvaise communication avec le dispatching,… La montée des passagers à l’avant et le contrôle des titres de transport par les chauffeurs: cela met les chauffeurs dans le rôle du gendarme (incidents fréquents avec des passagers) et les temps de parcours n’ont pas été adaptés valablement. On constate une augmentation des rapports d’incidents avec des passagers suite à la nouvelle pression mise sur les chauffeurs qui font un double travail: conduire et contrôler.

La direction de la STIB, sentant que les syndicats étaient débordés par leur base, a vite dépêché sur place deux directeurs. Face à la détermination des chauffeurs, ils ont montré profil bas. Ils ont promis d’examiner la situation dans un groupe de travail avec des représentants syndicaux. La direction de la STIB agit dans une pure logique de rentabilité capitaliste: fixer les temps de parcours au plus serré de manière à parcourir le plus de km possible avec le moins de conducteurs possible. Il est fort probable que ce groupe de travail ne soit qu’un moyen de canaliser la révolte et d’encommissionner le problème des temps de parcours.

Une chose est sûre: l’arrêt de travail des conducteurs a fait plus pour débloquer la situation que dix réunions de groupes de travail! Mais il faut voir aussi les limites d’une action isolée dans un dépôt: cela permet à la direction d’exploitation de donner quelques minutes en plus à tel trajet en volant quelques minutes à un autre: dépouiller Pierre pour habiller Paul. Seul un mouvement d’ensemble des conducteurs pour obtenir des temps de parcours corrects (qui tiennent compte des difficultés réelles du trajet, des travaux, du respect du temps de break,…) peut imposer une amélioration des conditions de travail de tous les conducteurs.

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