La ‘‘colère blanche’’: Bilan et perspectives

Le secteur non-marchand est un enchevêtrement très complexe de compétences de réalités différentes, sa composition est très hétérogène. Certaines structures dépendent des autorités fédérales, d’autres des régions ou des communautés, d’autres encore n’appartiennent pas au public et se trouvent dans le privé… voire un peu des deux (certains hôpitaux comprennent par exemple à la fois des composantes privées et publiques). Il est donc très important pour les travailleurs de regarder comment entrer en action de la manière la plus unitaire possible.

Il a fallu deux actions de protestation pour que le Cabinet de la ministre Maggie De Block parvienne à fixer une date pour des négociations concernant le nouvel accord social du secteur fédéral (le 17 janvier)… C’est parfaitement absurde et cela ne présage rien de bon pour la suite. Mais comme nous le savons déjà depuis un certain temps, le dialogue social ne représente pas une priorité pour ce gouvernement. Et c’est un euphémisme.

La manifestation du 24 novembre dernier fut la plus grande de ce secteur en vingt années. Plus de 20.000 manifestants étaient présents. Puisque des accords concrets (pourtant précédemment promis par le Cabinet) n’avaient pas été respectés, une nouvelle action a eu lieu le 22 décembre avec environ 1000 participants. Les néerlandophones se sont ensuite rendu manifester aux portes du gouvernement flamand.
Le contexte actuel rend les choses plus compliquées encore. Beaucoup de changements surviennent au même moment : au sujet de l’avenir et des formations dans les soins de santé ou encore des réformes structurelles du paysage de la santé (réorganisation des hôpitaux en réseaux, nouveaux projets pilotes de financement des hôpitaux pour réduire les séjours des patients, régionalisation de certains domaines), tout cela dans un contexte de diminution des budgets. Il y a encore la plate-forme de revendications pour un nouvel accord social … nous l’avions presque oublié!

Face à cela, la communication officielle des syndicats réussit à peine aborder tous ces changements aux différents niveaux. Sur les lieux de travail, c’est la confusion. Cela peut toutefois être fait comme l’a particulièrement illustré une page Facebook flamande à partir d’un cartoon véritablement devenu viral.

Des nouvelles actions en prévision ?

Sur base de l’expérience passée, le front commun syndical du secteur privé réfléchit à de futures actions si les négociations ne livre rien, ou trop peu. On parle d’un nouveau grand rassemblement entre les vacances de Carnaval et de Pâques, suivi d’autres actions militantes en direction de véritables grèves vers fin mai, début juin. Tout cela n’est bien entendu encore qu’une première idée qui ignore le rythme des négociations de même que les effets réels des lourdes mesures d’économies budgétaires et des réformes dans le secteur hospitalier, entre autres.

Celui qui estime qu’un nouvel accord social sera obtenu sans lutte sérieuse démontre une énorme naïveté. Les vétérans de la colère blanche savent qu’il n’en sera rien !

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