Balayons Trump! Balayons le système!

ls2017Journées internationales d’actions les 20 et 21 janvier

Une vague d’incrédulité a déferlé sur le monde à l’annonce du résultat des élections présidentielles américaines. C’était bien compréhensible. Ce candidat grotesque qui semblait ne rien savoir de certaines affaires d’Etat mais étalait par contre sans vergogne son sexisme et son racisme à l’écran va devenir président. Le 21 janvier, le jour de son investiture officielle, tous les opposants au racisme, au sexisme et à l’homophobie, tous ceux qui luttent pour plus de justice sociale, retiendront leur souffle.

Par Michael Bouchez, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

L’incrédulité a vite cédé place à la colère et à la désillusion. Comment était-ce possible ? Les Américains ont-ils refusé de voter pour une femme ? L’électorat a-t-il totalement basculé à droite? Ce n’est pas ça qui saute aux yeux en se remémorant le succès de la campagne clairement maquée à gauche de Bernie Sanders au primaires démocrates. Sa campagne opposée aux discriminations ainsi qu’en faveur d’un enseignement gratuit et de l’extension des services publics a reçu un soutien de masse tout à fait inédit aux Etats-Unis. L’enthousiasme était exceptionnel auprès de la classe des travailleurs, hommes et femmes, indépendamment de leur couleur de la peau. Bernie Sanders était le seul candidat capable de stopper Trump. Mais la direction du Parti démocrate a tout fait pour assurer la victoire d’Hillary Clinton aux primaires démocrates. A leurs yeux, le danger représenté par Sanders et son appel à la ‘‘révolution contre la classe des milliardaires’’ était bien plus problématique que celui représenté par le populisme réactionnaire de Trump.

Trump est l’expression d’un système social pourri jusqu’à la moelle. Clinton était la seconde candidate la plus détestée de l’histoire. Juste après Trump. Pour beaucoup d’Américains, ces élections signifiaient de choisir entre la peste et le choléra. Certains ont voté Clinton par crainte de Trump. D’autres ont tout simplement boudé les urnes. D’autres ont choisi Trump en constatant qu’il était rejeté par l’ensemble de l’establishment, des multinationales à Wall Street jusqu’aux cénacles républicains. Même l’ancien président Georges W. Bush a ouvertement déclaré qu’il refusait de voter pour lui.

Le racisme et l’islamophobie ont certainement constitué des motivations pour certains. La victoire de Trump stimule d’ailleurs les organisations et groupes radicaux d’extrême droite, de même que les crimes racistes et sexistes. Mais son élection représente tout d’abord et avant tout un gigantesque doigt d’honneur à tous les politiciens et les institutions du marché libre qui estiment pouvoir éternellement continuer à imposer leur agenda et ensuite parvenir ensuite à s’en sortir. Mais sauver les banques et pousser des millions de personnes dans la pauvreté ne pouvait pas rester sans conséquences.

Nous ne pouvons pas compter sur l’establishment et tous les Clinton du monde pour riposter contre le racisme et le sexisme. Ce sont leurs politiques qui ont ouvert la voie aux populistes de droite qui exploitent les frustrations et dévient la colère pour alimenter les discriminations. Si Trump n’avait pas remporté sa victoire électorale, la présidence de Clinton aurait alimenté la future campagne d’un autre type de Trump. Regretter Clinton et le Parti démocrate ne nous aidera pas.

Prenons notre destin en main! C’est ce qu’ont voulu crier les dizaines de milliers d’Américains descendus dans les rues directement après l’annonce du résultat des élections : 5000 à Oakland, 6000 à Boston, 10.000 à New York et 10.000 à Los Angeles. En moins de 24 heures, plus de 40.000 personnes ont participé aux mobilisations initiées par Socialist Alternative à elles seules.

Les 20 et 21 janvier prochain, le jour de la prestation de serment de Trump, des actions auront lieu partout aux États-Unis. Nous appelons à construire la solidarité avec ces protestations en Belgique, ce qui nous permettra aussi d’aborder la question de la lutte contre le racisme et le sexisme dans notre pays également. La colère doit être orientée contre le système capitaliste lui-même. Un système qui permet qu’un tel candidat parvienne à gagner l’attention de millions de personnes est un système malade. Il nous est possible de couper l’herbe sous le pied des populistes réactionnaires, mais cela exige de défendre une alternative solidaire qui s’en prend à l’establishment capitaliste à partir de la défense des intérêts de la classe des travailleurs.

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