A Wolfsburg (Allemagne) des négociations sont en cours entre la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall pour le nouvelle convention collective. Avant l’ouverture de négociations le directeur financier du groupe, Hans Dieter Poetsch, a avancé que si les exigences de la direction n’était pas rencontrées plus de 30.000 emplois sur 174.000 pourraient disparaître chez VW Allemagne.
Karel Mortier
C’est la même stratégie de chantage utilisée cette année chez le concurrent Daimler Chrysler. L’IG Metall avait alors accepté un plan d’austérité de 500 millions d’euros et plus de flexibilité en échange d’une promesse de garantie d’emploi pour quelques années. Chez Siemens aussi la direction est parvenue à imposer le retour aux 40 heures sans hausse de salaire. Peter Hartz, le directeur du personnel de Volkswagen et à la fois démolisseur de l’Etat providence en Allemagne affirme non seulement que les allocations doivent baisser pour contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi, mais aussi que ceux qui ont un emploi doivent travailler plus pour moins d’argent pour sauvegarder l’emploi.
A l’usine de VW de Forest la direction entend aussi imposer l’austérité. Au cours des prochaines années, la production devra croître et les coûts baisser dans le cadre de ForMotion, un nouveau plan d’austérité de VW. La direction de VW Forest veut notamment réduire l’équipe de weekend et produire plus de véhicules par travailleur. Voilà qui présage une hausse des cadences, de la précarité de l’emploi et du stress chez les ouvriers.
Volkswagen a réalisé en 2003 plus de 1,12 milliard d’euros de bénéfice (2,6 milliards d’euros en 2002). Mais ce n’est apparemment pas assez pour les actionnaires. D’ici 2001 Volkswagen veut à l’échelle mondiale réduire de 30% (2 milliards d’euros) les coûts salariaux. Le plan ForMotion doit rapporter (aux actionnaires) 2 milliards d’euros au cours des deux prochaines années.