Oliver Stone réalise un film remarquable sur Edward Snowden.

‘‘Il ne s’agit pas de terrorisme’’, déclare Edward Snowden au sujet du nouveau film d’Oliver Stone. ‘‘Le terrorisme, c’est juste une excuse. Il s’agit en fait du contrôle social et économique.’’

snowdenLes faits de l’actualité ne se trouvent pas dans le film. Mais la présentation des dimensions atteintes par les techniques d’espionnage modernes est terrifiante. Il est possible que ce film permette de créer une grande prise de conscience qui se propagera auprès d’un large public. Comme le film le montre, n’importe quel GSM ou ordinateur, n’importe où dans le monde, peut être repris et transformé en un dispositif d’espionnage.

Version réduite d’une critique de Vincent Kolo, Socialist Action (CIO-Hong Kong)

Sous la présidence de Bush et dans le cadre de “la guerre contre la terreur” toutes les objections juridiques contre l’espionnage de la population ont été éludées. Snowden a travaillé comme conseiller technique non-officiel pour le film et a déclaré, par la suite, qu’il se sentait ‘‘mal à l’aise’’, le filme étant tellement proche de la réalité.

En ce sens, l’État et les agences comme la CIA ou la NSA jouent le rôle du principal méchant, comme dans la vraie vie. Les marxistes comme Friedrich Engels décrivent l’Etat comme un organe spécifique et armé de répression qui sert ainsi à confirmer le pouvoir économique de la classe dominante sur les autres classes. Aujourd’hui, cela passe par de grands bunkers de cyber-technologie. Aux États-Unis, Socialist Alternative appelle à l’abolition de la NSA et à l’abrogation des lois antidémocratiques comme le Patriot Act.

Oliver Stone est connu pour ses films engagés (Wall Street, Né un 4 juillet, Salvador,…). ‘Snowden’ est une perle qui vient s’ajouter à cette liste. Le rôle principal est joué par Joseph Gordon-Levitt qui excelle dans le rôle de l’expert en informatique légèrement paranoïaque – un “geek alpha’’ qui rappelle plus Mark Zuckerberg que Jason Bourne.

Snowden commence comme un partisan de Bush et un défenseur de ses guerres, mais finit comme le lanceur d’alerte déçu des promesses sans suite d’Obama. Par la suite, Snowden a décrit les activités de la NSA comme une “menace existentielle pour la démocratie”.

Une grande partie du film a été tournée au Mira Hôtel à Hong Kong, l’endroit où Snowden a remis les documents numériques à Glenn Greenwald (joué par Zachary Quinto) et Ewan Mac Askill (Tom Wilkinson). Le film est aussi basé sur le documentaire ‘‘Citizenfour’’ de Laura Poitras, lui aussi entièrement tourné à l’Hôtel Mira en 2013.

La première à Hong Kong a été suivie par Vanessa, membre de Socialist Action originaire des Philippines, et par Ajith, originaire du Sri Lanka, deux réfugiés qui ont offert un abri à Snowden à l’époque. Lorsque le The Guardian a publié les premiers fragments de documents divulgués, Snowden a en effet dû être caché. Il a trouvé refuge chez les habitants les plus pauvres, les réfugiés de la ville. Tant Snowden que Gordon-Levitt ont par la suite soutenu la lutte de ces réfugiés.

Un détail : une bannière de Socialist Action apparaît à l’écran à la fin du film. Il s’agissait d’une manifestation de juin 2013 qui revendiquait l’asile pour Snowden. Socialist Action a été l’un des organisateurs de cette manifestation.

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