Pour des actions de masse qui renforcent le mouvement

Dans le cadre des actions contre la guerre dans Gaza, il y a eu parfois des dégradations et des confrontations avec la police. Après la grande manifestation du 11 janvier, des voitures ont été démolies par des petits groupes en marge des manifestants. Ceci ne renforce pas la résistance contre la guerre mais isole le mouvement et offre un prétexte à certains médias pour blâmer tous les manifestants. Nous rejetons ce genre d’« actions » et plaidons pour des actions de masse pacifiques qui se tournent vers des couches larges de la population pour les convaincre et les impliquer dans le mouvement.

Par Sven (Louvain)

Le 26 mars, nous organisons la manifesta-tion annuelle contre le NSV. Nous essayons de mettre en place une large unité pour cette manifestation, avec toutes les forces qui veulent lutter pour une alternative de gauche pour faire barrage à la croissance de l’extrême-droite. Malheureusement il y a toujours des groupes pour penser qu’une action ludique ou symbolique serait meilleure parce que toute manifes-tation porterait en elle un risque de violence. Nous n’avons en soi pas de problème avec les lancers des ballons ou d’autres actions ludiques mais ce n’est pas cela qui va faire obstacle au NSV quand il va essayer le 26 mars de mettre en pratique sa politique violente, ce qui rendrait Leuven dangereux pour tout immigré, homosexuel(le), non conformiste,… Seule une mobilisation massive peut empêcher cela.

On ne peut pas répondre à l’argument selon lequel des petits groupes pourraient procéder à des destructions en marge des manifestations en n’organisant plus de manifestations. Manifester est une méthode d’action qui, à travers toute l’histoire du mouvement ouvrier, a joué un rôle important dans le renforcement de l’action collective et de la solidarité. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons un problème avec les destructions qui minent la solidarité entre les manifestants et qui empêchent une extension de l’action.

Dans une manifestation contre l’extrême droite, comme celle contre le NSV, nous voulons montrer l’isolement dans lequel se trouvent ces organisations. Malgré le poids électoral du Vlaams Belang et les ressources dont il dispose (pour faire sa propagande mais aussi pour organiser un service d’ordre musclé et violent comme le groupe Voorpost de Luc Vermeulen), il y a chaque année trois à cinq fois plus de monde dans la manifestation antifasciste que dans celle des fascistes. En réalité, le NSV se compose principalement de membres d’organisations telles que Voorpost et le VB, avec très peu d’étudiants.

En organisant le même soir une contre-manifestation, nous voulons montrer quelles sont les forces réelles sur le terrain et limiter l’espace que le NSV voudrait occuper. Pour chercher – et trouver – un large soutien à la résistance contre l’extrême-droite parmi les étudiants de Leuven, il est important que la manifestation soit pacifique.

Lors des manifestations contre la guerre à Gaza, nous avons vu comment des politiciens et des médias ont utilisé les incidents dans le but non seulement d’isoler les manifestants, mais aussi de limiter le droit de manifester. La ville d’Anvers a voulu exiger de la Ligue Arabe Européenne qu’elle lui donne une liste de 100 personnes responsables du service d’ordre avant d’autoriser une manifestation (avec l’intention de rendre celles-ci personnellement responsables en cas d’incidents). Cette idée a été immédiatement reprise à Gand, où elle a été, à juste titre, rejetée par les organisateurs de la manifestation “Gand pour Gaza”. Une telle remise en cause du droit de manifester est, entre autre, le résultat des incidents et des dégradations.

La construction d’une opposition de gauche doit se faire en mettant en avant un projet politique, pas en semant le désordre dans la ville (même si ce n’est le fait que d’une petite minorité). Nous n’avons pas besoin de telles provocations (rappelons qu’au cours des manifestations anti-mondialisation, il y a même eu plusieurs exemples de policiers infiltrés qui étaient à l’origine d’actions provocatrices).

Construire le projet politique d’une opposition de gauche qui puisse convaincre de larges couches n’est peut-être pas aussi excitant que de jouer au chat et à la souris avec la police. Mais c’est par contre beaucoup plus radical et plus efficace pour développer une force capable de changer la société. C’est pour cela que nous lançons cet appel : faisons de la manifestation anti-NSV à Louvain le 26 mars une démonstration massive et combative contre le racisme, contre l’extrême-droite et contre la misère et le chaos du capitalisme.


LE 26 MARS, MANIFESTATION CONTRE LE NSV A LOUVAIN, participez vous aussi!

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