A l’appel de Blokbuster (notre campagne néerlandophone de jeunesse antifasciste) et du MAS, 200 jeunes et habitants de Turnhout ont manifesté pour protester contre une série d’incidents violents causés par l’extrême droite. Lors du dernier incident, le 20 mai, un groupe skinheads avait passé à tabac de jeunes immigrés et avait vandalisé magasins et voitures. La manifestation a mis en évidence que la violence n’est pas acceptée par la majorité de la population. Nous avons mobilisé parmi la jeunesse et dans les quartiers populaires. Les réactions étaient partout très positives, car la violence nazie y est largement connue et abhorrée.
Simon Van Haeren
La manifestation s’est déroulée sans heurt, malgré les quelques skinheads présents dans la ville afin de nous déstabiliser. Cela prouve qu’ils procèdent à une campagne violente d’inspiration politique. A Turnhout, Blokbuster a toujours souligné l’implication de skinheads étrangers à la ville qui s’étaient rassemblés plus d’une fois dans le café local du Blok (De Schalmei), ce qui prouve qu’au moins des mandataires locaux du Blok les soutiennent. Notre service d’ordre était bien préparé et la police a arrêté trois fascistes. Les autres «courageux» ont alors préféré se replier.
Tout ce qui nous divise nous affaiblit
La manifestation a mis en évidence plusieurs choses. D’abord, nous avons montré à quel point les skinheads d’extrême droite sont isolés parmi la jeunesse et dans les quartiers. Une manifestante nous déclarait: «Un collègue à moi a eu une discussion devant sa porte avec un membre du MAS. Je trouve qu’il faut signaler que nous, les habitants du quartier, n’acceptons pas qu’une bande de skinheads enfonce nos quartiers dans l’insécurité. On devrait organiser plus de manifestations comme celle-ci, avec plus de monde.» En effet, beaucoup d’habitants du quartier ont acheté le journal ou ont rejoint la manif en cours de route. C’est de cette façon que nous pouvons construire une réelle alternative au Vlaams Blok. C’est pourquoi, à la manifestation, nous avons établi le lien entre la croissance de l’extrême-droite et la nécessité d’une lutte unifiée contre la politique antisociale. Deuxièmement, la manifestation a rendu claire la nécessité d’une force organisée afin de mettre au clair l’isolement de l’extrême-droite. En ce sens-là, la manifestation était une victoire. Beaucoup d’immigrés qui auparavant n’étaient pas organisés, ont manifesté avec nous. L’appel à être actifs avec nous, surtout dans la campagne pour une nouvelle Marche Jeune (voir la dernière page) a convaincu 32 personnes de donner leur adresse. C’est ainsi que nous pouvons construire un contre-poids mobilisateur contre la politique d’austérité du patronat et du gouvernement.