Certains politiciens traditionnels de notre pays se prononcent contre le massacre à Gaza. A la manifestation nationale du dimanche 11 janvier, des délégations de la plupart des partis francophones et de quelques partis néerlandophones étaient d’ailleurs présents, mais le gouvernement ne prend pas de position claire contre la guerre.
Certains politiciens vont même plus loin en soutenant de manière assez étonnante cette guerre brutale, ce qui est entre autres le cas des politiciens du VLD, de la Lijst Dedecker (LDD) et du Vlaams Belang (VB). A la base des positions des politiciens traditionnels, il y a surtout des calculs électoraux. Certains partis espèrent attirer les voix des immigrés et d’autres parmi ceux qui sont choqués par la guerre. Ils participent parfois aux actions de protestation voire même organisent des actions humanitaires pour quelques blessés victimes d’une guerre dont certaines des armes ont été produites en Belgique. Belle hypocrisie. Ces politiciens ne sont apparemment contre la guerre que le dimanche, les intérêts des capitalistes en Belgique pouvant régner le reste de la semaine.
D’autres donnent leur soutien à Israël, encore pour des raisons électorales. A Anvers, différents politiciens du VLD et du CD&V étaient ainsi présents à une manifestation de soutien à Israël. Filip Dewinter (VB) a expliqué lors d’une session du conseil communal anversois qu’Israël est un bastion de la démocratie et de la libre expression! Les origines du VB puisent leurs racines dans la collaboration avec les nazis et la persécution des juifs, mais Dewinter (contre une partie de sa propre base) essaye aujourd’hui d’obtenir du soutien au sein de la communauté juive dans sa lutte contre les musulmans. Selon Dewinter, la guerre est justifiée parce que « qui veut la paix prépare la guerre ».
Pour la cessation des envois d’armes vers Israël ! Pour l’expropriation des entreprises qui produisent les armes !
La Belgique est le cinquième exportateur européen d’armes vers Israël. Des sociétés comme la Sabca et la Sonaca ont signé de gros contrats ces dernières années pour la modernisation de l’arsenal israélien. Cette haute technologie est utilisée aujourd’hui de manière sanglante dans le massacre à Gaza. L’aéroport de Bierset, à Liège, joue en plus un rôle de plaque tournante pour le transport d’armes en provenance des USA vers Israël. Le mouvement pour la paix exige à juste titre que cela cesse. Mais comment faire ? La technologie utilisée pour la production d’armes pourrait pourtant facilement être utilisée pour une production socialement utile, personne ne perdrait son emploi de cette manière. Dans cette société où seuls comptent les profits, la guerre fait beaucoup d’argent.
Nous appelons les syndicats à jouer un rôle essentiel dans l’arrêt de l’industrie de guerre en exigeant et en forçant une reconversion de ce secteur. Ces sociétés doivent être expropriées et placées dans les mains de la collectivité.
Ceux qui aujourd’hui manifestent contre la guerre à Gaza ne disposent pas d’un parti politique qui défende une véritable politique anti-guerre. Un véritable parti des travailleurs de gauche utiliserait tout son poids pour une mobilisation aussi forte que possible pour les manifestations, mais il plaiderait en même temps dans les conseils communaux et les parlements pour un arrêt de la complicité des entreprises et des gouvernements à chaque guerre dans le monde. Cela peut uniquement se faire en rompant avec la logique du néolibéralisme et du marché libre. Le PSL (ex-MAS) veut collaborer avec tous ceux qui veulent construire un tel parti anti-néolibéral.
Des espoirs en Obama ?
Le futur président américain Obama est particulièrement silencieux concernant la guerre à Gaza. Les militants anti-guerre américains ont entre-temps manifesté pour un rejet clair de l’agression israélienne. Obama affirme qu’il n’est pas encore le président et que c’est à Bush de prendre position mais il prêtera serment dans quelques jours. Au cours de sa campagne électorale, il a exprimé son soutien à la politique du gouvernement israélien et a promis 30 milliards de $ de soutien. Joe Biden, le nouveau vice-président, a expliqué devant un public de juifs américains : « Je suis un sioniste ». Il n’est pas exclu qu’Obama, sous pression des espoirs créés autour de sa personne, tentera d’obtenir une solution négociée après que l’opération militaire ait été en grande partie menée. Mais Israël obtiendra alors encore tous les soutiens en tant qu’allié essentiel pour la politique impérialiste des USA dans le Moyen-Orient.