Remettons le socialisme à l’ordre du jour!
Certains ont déjà pu constater que le MAS-LSP a décidé d’adopter le nom de PSL – Parti Socialiste de Lutte du côté francophone. Comme nous l’avons déjà fait en Flandre avec le nom de LSP – Linkse Socialistische Partij, nous voulons explicitement mettre sur pied un nouveau parti du côté francophone. Un parti n’est pas pour nous une machine électorale et un instrument servant à promouvoir des carrières, comme c’est le cas pour les politiciens traditionnels, mais bien un groupe de personnes qui élabore en commun, par la discussion, un programme et des tactiques et qui les réalise ensemble dans la pratique.
Nous voulons utiliser la campagne électorale de juin pour nous profiler en tant que Parti Socialiste de Lutte et populariser ainsi notre nouveau nom. Nous ne pensons toutefois pas être aptes à remplir seuls le vide existant à la gauche du PS et d’ECOLO. Aucune force n’est aujourd’hui dans la possibilité de présenter une alternative solide pour les prochaines élections à une large échelle. Nous défendons l’idée d’un nouveau parti pour et par les travailleurs dans notre propagande depuis la moitié des années ’90, ce que les organisations de la gauche radicale ne sont pas capables de construire sur base de leurs seules forces. En attendant qu’une telle opportunité ne se présente, nous voulons diffuser cette idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs comme important pas à mettre en avant pour le mouvement ouvrier. Mais maintenant, avec le Parti Socialiste de Lutte, nous voulons propager de façon offensive les idées du socialisme non seulement aux élections, mais également dans les luttes concrètes.
En 2001, quand nous avons adopté du côté néerlandophone le nom de LSP – Linkse Socialistische Partij (‘Parti Socialiste de Gauche’), nous avons correctement estimé qu’il était encore prématuré d’adopter un nom similaire du côté francophone vu notre autorité et notre implantation nettement plus restreinte. Le lancement du LSP en Flandre à ce moment précis n’était pas un choix anodin mais une nécessité découlant des nouvelles conditions qui se développaient, ce qui exigeait des tactiques nouvelles. La période des années ’90, période d’offensive des idées néolibérales et de vaste recul des idées socialistes, commençait à approcher de sa fin. Le mouvement contre la mondialisation capitaliste était alors en plein essor, un précurseur des mouvements plus larges de la classe ouvrière. La recherche de solutions collectives commençait à réémerger.
Depuis lors, notre réputation à l’échelle nationale a progressé, très certainement parmi les jeunes avec notre organisation étudiante des Etudiants de Gauche Actifs (EGA-ALS) ainsi qu’avec notre campagne Résistance Internationale/Internationaal Verzet, mais également dans une mesure nettement plus limitée dans certains quartiers (comme sur la question du logement avec les locataires des logements sociaux de Droixhe à Liège ou à Brugsepoort à Gand). Notre participation au Comité pour une Autre Politique ainsi que nos interventions dans les mouvements de travailleurs ces dernières années (comme lors des grèves générales contre le Pacte des Génération, dans le mouvement pour le pouvoir d’achat ou dans des mobilisations plus limitées) nous ont permis de promouvoir notre alternative socialiste parmi un couche plus importante qu’auparavant de travailleurs, de militants et de délégués plus âgées en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles.
Depuis peu, les événements se bousculent et effrayent. La crise économique sonne le glas de l’ère précédente du libre marché et aura des répercussions sociales gigantesques. D’ores et déjà, des dizaines de milliers de travailleurs perdent leur emploi, la pauvreté frappe un plus grand nombre et les conditions de vie des nouvelles générations seront bien plus dégradées. Les conséquences de la crise auront un immense impact sur la conscience des travailleurs, mais pas de façon uniforme. Une colère immense se développe dans la population, ce qui représente des opportunités importantes pour les forces de gauche, mais des forces de droite pourront aussi se développer sur base de critiques sur l’establishment si aucune solution collective n’est présentée.
Les luttes seront dans un premier temps essentiellement défensives mais à l’heure actuelle déjà, progressivement, une minorité grandissante remet en cause le syndicalisme de concertation et s’oriente vers un syndicalisme de lutte. La remise en cause du capitalisme reprend ses droits. Une couche croissante, mais certes encore restreinte, est à la recherche d’une alternative politique et certains en tirent des conclusions socialistes.
Avec la politique néolibérale, les riches sont devenus super-riches. Les 30.000 plus grandes entreprises de Belgique ont réalisé en 2007 uniquement un bénéfice de 79 milliards d’euros. Pourtant, ce sont ceux là mêmes qui se sont tellement enrichis qui contribuent le moins aux recettes fiscales de l’Etat grâce aux nombreux cadeaux néolibéraux donnés aux patrons. Le Gouvernement n’hésite pas à débourser des milliards d’euros quand il s’agit de sauvegarder les intérêts des banquiers et des capitalistes. Les politiciens privatisent les entreprises publiques pour une bouchée de pain quand on peut faire des profits, mais les pertes, elles, sont nationalisées sur le dos de la collectivité.
Les capitalistes peuvent compter sur leurs politiciens pour essayer de faire payer la crise aux travailleurs et à leur famille. Le PS se veut aujourd’hui leur meilleur instrument politique pour ce faire. Alors que la crise économique, sociale et politique illustre la faillite du système capitaliste, le PS résume son alternative comme suit : «non au capitalisme débridé et oui à l’économie de marché régulée». Il ne cherche aucunement à offrir une alternative aux travailleurs mais à trouver le moyen le mieux adapté de gérer le système capitaliste avec de nouvelles conditions tandis que les liens entretenus avec les sommets syndicaux sont utilisés pour faire accepter aux travailleurs que c’est à eux de devoir à nouveau se serrer la ceinture ainsi que pour éviter toute large résistance face aux fermetures d’entreprise et aux vagues de licenciements.
Avec le Parti Socialiste de Lutte, nous voulons nous référer aux traditions du mouvement des travailleurs en Belgique. La création d’un parti ouvrier indépendant à la fin du 19e siècle a offert un instrument gigantesque au mouvement ouvrier. Ce parti était un instrument de lutte pour la base, même si sa direction réformiste faisait tout pour étouffer chaque lutte. Le socialisme était l’alternative naturelle à laquelle les militants de base des partis sociaux-démocrates aspiraient. Mais le parlementarisme de la direction réformiste a conduit le mouvement socialiste dans une impasse et a coulé le parti.
Aujourd’hui, le PS et le SP.a sont complètement bourgeois et se font garants des profits capitalistes. Le PS a embrassé le néolibéralisme au gouvernement pendant 20 années. Quand les travailleurs sont entrés en lutte, ils ont régulièrement été confrontés à des ministres sociaux-démocrates; contre Onkelinx quand elle était ministre de l’enseignement en communauté française ou contre Freya Van den Bossche et le Pacte des Générations quand elle était ministre de l’emploi, entre autres.
Nous voulons renouer avec les meilleures traditions du mouvement ouvrier, non pas celles du réformisme mais celles des luttes révolutionnaires. Nous pensons aujourd’hui que LSP (‘Parti Socialiste de Gauche’) en néerlandais et PSL (Parti Socialiste de Lutte) en français sont les noms qui expriment le mieux l’opposition entre les idées du socialisme révolutionnaire et celles du réformisme compte tenu de la conscience actuelle. Le terme de ‘Gauche’ a des connotations différentes dans les deux parties du pays, un élément plus ‘rebelle’ est présent en néerlandais tandis qu’il n’entre pas suffisamment en opposition avec l’establishment du côté francophone. Le terme de ‘lutte’ se réfère aux traditions de syndicalisme combattif de la classe ouvrière en Wallonie. Mais cela ne veut cependant en aucun cas dire que nous ne sommes plus un seul et même parti national.
En tant que socialistes, nous luttons pour chaque acquis favorable aux travailleurs et à leur famille. Mais du moment que les relations de force sont en leur faveur, les capitalistes sont prêts à tout pour remettre chaque chose en question. Pour que les richesses produites par les travailleurs soient utilisées non pas pour les profits d’une poignée de capitalistes mais par et pour la collectivité, nous devons nous débarrasser de ce système et bâtir une société socialiste.
Le PSL-LSP intervient dans les luttes des travailleurs et des jeunes, mènent des campagnes, défend une orientation pour des syndicats de lutte démocratique et construit ensemble les fondations d’un petit parti socialiste révolutionnaire de masse, un édifice auquel chacun à sa pierre à apporter. Aidez-nous à faire connaître ce parti à l’occasion de la campagne électorale ! Rejoignez-nous !