9 octobre: Congrès d’EGA/ALS
Les étudiants s’organisent pour résister à l’austérité
LE GOUVERNEMENT et les autorités universitaires ont depuis longtemps ouvert la chasse aux acquis démocratiques et sociaux dans l’enseignement. Avec l’introduction des réformes de Bologne, ils passent à la vitesse supérieure. Car si du côté de la ministre et des recteurs, les termes ne manquent pas pour faire miroiter aux étudiants une ribambelle d’avantages merveilleux, ces discours élogieux risquent vite d’entrer en contradiction avec la réalité sociale vécue par beaucoup d’étudiants.
Cédric Gérôme
Minerval en hausse, bourses et service social en perdition
Dans les universités de Liège et de Louvain, les recterus ont déjà annoncé une nette augmentation du minerval intermédiaire ainsi que l’introduction de critères de sélection plus stricts pour y avoir accès (voir encadré). En Communauté française le budget prévu pour les bourses n’est pas refinancé malgré l’allongement des années d’études (traduction: moins d’étudiants pourront en bénéficier). Dans le nord du pays, les bourses pour les futures années de spécialisation (les masters, en termes bolognais) vont tout bonnement disparaître. A la VUB le vice recteur parle de supprimer le service d’accompagnement aux études, qui permettait aux étudiants en difficulté de se faire assister en dehors des cours. On voudrait restreindre l’accès de nos universités à l’élite qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Quant aux services sociaux, ils ne sont pas épargnés: à l’ULB, après la privatisation du Campouce (resto universitaire), le Foyer (café universitaire) risque bien de passer à la trappe. A la VUB, le prix des repas du restaurant privatisé ont quasiment doublé en un an.
La nature de Bologne et ses conséquences concrètes sur le personnel et les étudiants deviennent de plus en plus claires. Les accords de Bologne ne sont rien d’autre que la préparation de nos unifs à la compétition sur le marché, à la mode anglo saxonne. Les mesures d’austérité visent à rendre les unifs attractives pour le privé; dans cette logique, les droits et les intérêts des étudiants et des membres du personnel n’ont guère d’importance.
Liberté de s’organiser sur les campus
Les autorités universitaires en ont parfaitement conscience; elles font donc tout pour étouffer le moindre germe de résistance à ces mesures. Lorsque la propagande mensongère ne fonctionne plus, elles utilisent la répression directe contre les étudiants qui veulent lutter pour leurs droits. L’an dernier notre organisation étudiante Etudiants de Gauche Actifs / Aktief Linkse Studenten a dû faire face aux méthodes répressives et calomnieuses des autorités universitaires, et ce pratiquement sur tous les campus où nous sommes présents.
A l’ULB, la direction a voulu nous interdire de tenir un stand lors de la journée portes ouvertes, où nous informions les nouveaux étudiants sur la signification antisociale et antidémocratique des réformes de Bologne. Suite à notre refus légitime, elle a manipulé les faits dans le but de diffamer notre cercle et de mener une procédure disciplinaire contre son président. A la VUB, notre cercle s’était vu refuser une reconnaissance officielle par les autorités qui craignaient "que nous causions des problèmes aux autres organisations étudiantes". Suite à notre victoire aux élections pour le Conseil Social, elles ont finalement dû se résigner à nous reconnaître. A Gand, EGA a vu sa reconnaissance suspendue pendant un mois; une plainte a été déposée contre notre cercle pour notre participation à une action antiraciste, organisée contre la tenue d’un débat avec Dewinter au sein de l’université. A Anvers, le rectorat a envoyé à deux reprises la police contre nos membres, qui tenaient un stand politique. Ce même rectorat n’hésite pourtant pas à donner des locaux au NSV, organisation étudiante néo fasciste liée au Vlaams Blok.
Participe au congrès d’EGA/ALS!
C’est pourquoi il est d’une importance cruciale qu’EGA/ALS se prépare consciencieusement afin de bien commencer la nouvelle année académique. EGA/ALS est la seule organisation qui lutte contre les mesures d’austérité dans l’enseignement, et qui veut organiser les étudiants pour défendre leurs intérêts. Nous sommes actifs sur toutes les unifs en Belgique et avons également une implantation dans un certain nombre de Hautes Ecoles. Pour mieux orienter notre politique, mieux planifier nos interventions et nos campagnes, et ainsi redoubler d’efficacité dans notre lutte, nous allons cette année mettre sur pied une structure nationale. Le 9 octobre se tiendra notre premier congrès national étudiant, où un programme national sera discuté et voté. Il servira à mieux cadrer nos perspectives et à armer théoriquement nos membres. EGA/ALS va également lancer un journal national bimensuel, pour rendre publiques les campagnes que nous menons dans les différentes universités et construire un contre-poids plus efficient à la propagande idéologique féroce des autorités universitaires. Une direction nationale sera élue pour coordonner le travail politique dans l’ensemble du pays.
Rejoins-nous et participe à notre congrès!