La Géorgie a été récemment le théâtre de violences qui ont impliqué les forces armées géorgiennes et les forces séparatistes d’Ossétie du Sud assistées par les forces armées russes. La région du Caucase reste une poudrière, avec l’Abkhazie et la Tchétchénie comme autres points de tensions indépendantistes. Ces conflits ont comme toile de fond l’affrontement pour le contrôle géostratégique de cette région.
Tandis que les Etats-Unis soutiennent le gouvernement pro-occidental de Sakhachvili, la Russie soutient les forces séparatistes. Les racines du conflit remontent à l’indépendance de la Géorgie. Le premier président, Zviad Gamaskhurdia, a profité du sentiment d’opposition au régime stalinien et centralisateur de Moscou pour accéder au pouvoir et a restauré le capitalisme. Le pays s’est alors économiquement effondré (la production nationale a chuté de 70%).
Très vite des dissensions sont apparues au sein du gouvernement sur le rythme de restauration du capitalisme. Pour faire face à la crise et détourner les critiques, le gouvernement de Gamaskhurdia a lancé une campagne nationaliste avec comme slogan « la Géorgie au Géorgiens » alors que 30% de la population étaient des allochtones. Les ethnies non-géorgiennes (ossètes, abkhazes,…) se sont donc senties menacées.
Il a manqué à la classe ouvrière une organisation capable de proposer une orientation révolutionnaire basée sur l’unité de la classe ouvrière qui aurait été une alternative au stalinisme et au capitalisme, un socialisme véritable basé sur la démocratie ouvrière. Au lieu de cela le capitalisme a été complètement restauré et le gouvernement a pu diviser les travailleurs sur base ethnique, ce qui est à la base de nettoyages ethniques barbares et d’attaques sanglantes comme celles de cet été.
La situation présente met aussi en lumière toutes les contradictions entre les grandes puissances. La Russie, qui a toujours rejeté toute forme d’autonomie dans le cas de la Tchétchénie et du Kosovo, soutient le droit à l’auto-détermination des populations abkhazes et ossètes du Sud et reconnaît les déclarations d’indépendance de leurs dirigeants séparatistes tandis que les Occidentaux qui chantaient ce même droit pour le Kosovo exigent aujourd’hui le respect de l’intégrité territoriale géorgienne.