En soutien à la lutte de la population de Wèng’an dans la province chinoise du Guizhou

Ils défendent leurs droits et se battent pour la justice

L’incident de Wèng’an, dans la province du Guizhou, a ébranlé le pays tout entier, et devient toujours de plus en plus sérieux…

Cet article a été publié sur chinaworker.info le 29 juin 2008.

En rassemblant les dernières informations disponibles sur internet et diverses sources médiatiques, on apprend que toutes les routes menant à Wèng’an ont été bloquées et que les barrages contrôlant l’entrée et la sortie de personnes sont très stricts : toute personne quittant la ville est forcée de passer par les contrôles les plus exhaustifs qui soient, et aucune personne de l’extérieur n’est autorisée à accéder à la ville. Une interdiction qui frappe les journalistes des médias officiels. Toutes les lignes téléphoniques et les connections internent ont été totalement coupées. Selon certains rapports, le chef de la police provinciale, à moins que ce ne soit le Secrétaire Général du Comité Législatif provincial, s’est déjà embarqué pour Wèng’an, en vue de prendre le commandement des détachements de la police armée populaire (PAP) déjà sur le terrain, afin de rétablir l’ordre. Plusieurs personnes ont déjà été blessées ou arrêtées ; les détails exacts de ce qui ce passe en ce moment sont encore très flous.

Depuis hier soir, les informations concernant cet incident se sont déjà très largement répandues à travers les médias, à la fois en Chine et à l’étranger. Le gouvernement chinois décrit officiellement cet événement comme étant « une explosion de violence et de pillages, mue par une petite minorité de gens remplis d’arrière-pensées, faisant de l’agitation parmi les masses », et a déclaré que l’ordre avait déjà été rétabli. Mais ceci est clairement en contradiction avec les informations apparues sur internet et dans les médias à l’étranger. Même sur les plus importants des sites et forums de Chine continentale, tels que China.com, Renmin, Tianya et Maopu, de nombreux « forumistes » placent des messages afin de montrer la vérité sur ce qui s’est réellement, en guise de soutien pour la population de Wèng’an. Mais les cybercenseurs enlèvent ces messages très rapidement. Certains cyberactivistes, dont certains proviennent de la province du Guizhou, ont déclaré sur les forums et sur QQ (une sorte de MSN Messenger chinois) qu’ils allaient mener une nuit d’action afin de remplir tous les principaux forums chinois de posts sur l’incident de Wèng’an.

Selon des rapports de correspondants dans le Guizhou, des troupes en équipement complet ont maintenant encerclé la ville de Wèng’an de tous côtés, et il est dit que le Gouvernement Provincial a déjà déplacé dans la région de Wèng’an les armées des trois divisions des zones environnantes, ainsi que deux unités mécanisées de la police armée ; la ville est sous un couvre-feu strict. Les bâtiments de la police et du gouvernement du district de Wèng’an sont maintenant en ruines, et plus de trente véhicules ont été incendiés. Les pertes humaines sont estimées de quelques douzaines à plusieurs centaines de personnes. Les familles des morts, avec d’autres habitants, sont toujours en possession du cadavre de la jeune fille assassinée, qu’ils détiennent en guise de protestation. Ils sont toujours fermement retranchés au bord du fleuve, là où le corps de la jeune fille fut retrouvé, demandant aux autorités locales d’arrêter les assassins au plus vite. Selon un de nos correspondants dans la région, s’il n’y a pas de réponse claire de la part du gouvernement d’ici ce soir, il y a de fortes chances qu’une émeute se produise. Chinaworker soutient totalement la population de Wèng’an, et du pays tout entier, dans leur lutte pour défendre les droits les plus basiques. Nous revendiquons :

  • La liberté de presse et de parole, la permission pour les journalistes chinois ou étrangers d’accéder à Wèng’an afin de découvrir la vérité sur cet incident, la fin de la cybercensure : chacun doit pouvoir s’exprimer librement sur les forums, sans limitation ni menaces.
  • L’organisation immédiate d’un comité d’enquête qui aura pour charge de découvrir la vérité sur l’incident, la suspension provisoire des dirigeants de la province, du parti, de l’administration lors de l’enquête ; ce comité devrait être composé de représentants élus démocratiquement par les habitants, ainsi que d’avocats professionnels ; des enquêteurs devraient être envoyés à partir des échelons supérieurs du gouvernement ; tous les membres du comité d’enquête devraient avoir les mêmes droits, qu’ils soient simples citoyens ou dirigeants du parti.
  • La mise à disposition par les branches légales et judiciaires du Gouvernement Provincial de leurs meilleurs professionnels, avec l’aide du Département de la Justice et de la Cour Suprême du Gouvernement Central lors des derniers stades de l’enquête et du jugement légal ; des avocats doivent être fournis gratuitement à toutes les familles des parties lésées.
  • La reconstitution du Gouvernement Local – les dirigeants doivent être démocratiquement élus par la population locale, et un comité de citoyens à long terme devrait être établi afin de superviser le gouvernement local.
  • La mise en place de comités civiques socialistes, fonctionnant du bas vers le haut, formés par des élections démocratiques, afin de gérer les affaires locales – ceci étant le seul instrument capable de faire disparaître la corruption bureaucratique et la répression dictatoriale.


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