Ecole d’Eté du CIO – 2008
Le 70e anniversaire de la fondation de la 4e Internationale n’est pas seulement un moment de célébration, c’est aussi l’occasion de prendre le temps de tirer les leçons de l’expérience de Trotsky et de la 4e Internationale. Nous avons durant notre Ecole d’Eté discuté de la crise, de la résurgence de la lutte des classes et des opportunités qui s’offrent à notre organisation. Mais pour profiter de cette nouvelle situation, un programme transitoire est primordial pour faire un lien entre les revendications immédiates des masses et la nécessité du socialisme. Ainsi l’expérience de l’entrisme tel que l’a préconisé Trotsky dans les années ’30 est une source d’inspiration pour notre travail dans les nouveaux partis des travailleurs.
Si la 4e Internationale n’a pas dirigé d’organisations de masse, c’est à la fois à cause des erreurs que les dirigeants ont commises après la mort de Trotsky ainsi que de la situation objective difficile à le fin de la seconde guerre mondiale, avec le renforcement de la social-démocratie et du stalinisme.
Mais aujourd’hui les sociaux-démocrates sont discrédités et le stalinisme s’est effondré avec l’URSS. Le 21e siècle sera celui du trotskisme ! De gigantesques moments sont à venir pour notre Internationale.
Prise de parole de Virginie Prégny (CIO-France)
Trotsky a beaucoup écrit sur la France, et nous continuons toujours à nous tourner vers ses textes pour notre travail dans la société française d’aujourd’hui. 2008 a été l’année de beaucoup d’anniversaire, mais notamment des grandes grèves de mai ’68, quand la France a connu 10 millions de travailleurs en grève.
Durant tout ce mouvement, les staliniens et les réformistes ont essayé de mettre un frein sur le mouvement. Dans cette situation de double pouvoir, les staliniens ont trahis les travailleurs, comme ils l’avaient déjà fait en 1936 à l’époque du Front Populaire qu’avait critiqué Trotsky. Le PCF en mai ’68 avait mis en avant des slogans comme « luttons contre le désordre par l’ordre », avaient dévié les luttes vers les élections et appelé les travailleurs à reprendre le travail.
A ce moment, les prétendus « trotskistes », essentiellement la Ligue Communiste Révolutionnaire et Lutte Ouvrière, affirmaient que la révolution était impossible en Europe. Dès les premières luttes lycéennes, l’équivalent de la LCR à l’époque a affirmé que les étudiants étaient l’avant-garde, elle avait une attitude très arrogante face à la classe ouvrière. LO, par contre, s’est coupé des étudiants. Une véritable organisation trotskiste aurait au contraire tenté de faire le lien entre les travailleurs et les étudiants et aurait éduqué ses jeunes membres pour aller vers les travailleurs. Comprendre le caractère politique du mouvement aurait signifié de développer des comités de grèves qui auraient constitué des embryons de soviets. Dans ces structures, les travailleurs auraient pu s’organiser et discuter de la mise en application du socialisme.
Il faut s’appuyer dans ces situations sur les revendications premières des travailleurs et des jeunes et développer un programme de transition vers le socialisme. Notre rôle aujourd’hui est d’éviter de reproduire les erreurs du passé en analysant correctement la situation.
C’est pourquoi le Comité pour une Internationale Ouvrière a appelé dès le début des années ’90 à la formation de nouveaux partis larges des travailleurs sur base de l’analyse de la bourgeoisification des anciens partis ouvriers. Un programme transitoire signifie de partir du niveau des luttes actuelles pour aller vers le socialisme. Il ne suffit pas de se contenter de dire qu’on doit combattre Sarkozy et le patronat. La LCR et LO mettent en avant un salaire de 1500 euros minimum. Nous ne sommes pas en désaccord avec cette revendication, mais nous faisons face à des grèves en France pour parfois seulement 1% ou 2%. Le plus important est que les travailleurs entrent en lutte pour des augmentations de salaire. Ce que nous mettons en avant, c’est la question de la liaison automatique des salaires au niveau de la vie, mais aussi la nécessité de lutter contre le système capitaliste et pour le socialisme, ce qui est la seule manière de pérenniser ces acquis.
La trahison des directions ouvrières traditionnelles a laissé place à un vide et à la confusion politique. La question d’un nouveau large parti ouvrier peut servir de moyen d’organiser les luttes mais aussi de discuter du socialisme. C’est important d’avoir un espace pour discuter des idées et débattre. Des phrases comme « nous n’avons pas de modèle » ou « il nous faut un parti pour révolutionner la société » amènent plus de confusion qu’autre chose dans la classe ouvrière.
Quand la LCR dit qu’il faut des perspectives socialistes, sans les définir, et affirme qu’il n’y a pas de modèle, que doit-on imaginer ? Cependant, les insuffisances l’initiative pour un nouveau parti anticapitaliste lancée par la LCR ne veut pas dire que nous allons nous tenir en retrait d’elle. Nous participons à ce processus, comme d’autres camarades ailleurs, sans avoir d’illusions sur les intentions de la direction de la LCR et sans attitude sectaire.
Prise de parole de Luciano da Silva (CIO-Brésil)
Juste après la Révolution russe et la prise du pouvoir en Russie, Trotsky a compris la nécessité d’analyser le phénomène de la bureaucratie. Mais malgré le fait que Trotsky n’était plus dans la direction du parti, il n’a jamais défendu de faire un coup d’Etat, il avait d’autres méthodes. Trotsky avait compris que si les travailleurs n’étaient pas activement impliqués dans les soviets, un coup d’Etat n’arrangerait rien, et c’était là le point fondamental. Trotsky avait aussi compris la nécessité du socialisme international et qu’il ne servait à rien d’essayer de construire le socialisme dans un seul pays.
Ce ne sont que des exemples, mais ils illustrent que Trotsky avait une juste compréhension du marxisme, et donc un programme et des méthodes corrects. C’est une expérience à étudier pour les luttes d’aujourd’hui en Amérique Latine.
Au moment du Congrès de fondation de la 4e Internationale, le Brésil était déjà représenté. Le véritable développement des idées marxistes au Brésil ne date cependant que des années ’60, quand Maria Pedroza a profité de l’ouverture laissée par le Parti « Communiste » pour qui la prochaine étape était la révolution bourgeoise. La classe ouvrière n’a aucun intérêt à s’allier à la bourgeoisie, c’est ce que les trotskistes ont défendu à l’époque avec un certain succès. Mais à la fin de cette décennie une rupture en deux groupes est survenue sous l’influence de la question de la guérilla, après la révolution cubaine.
L’un des courants était dirigé par Ernest Mandel, dirigeant de la 4e Internationale originaire de Belgique, et l’autre par Nahuel Moreno, dirigeant trotskiste originaire d’Argentine. Ce dernier avait au début adopté la tactique de guérilla, mais était revenu sur cela suite à l’échec de cette méthode. Mais s’il avait raison sur ce point, il était très sectaire sur la question de la construction du parti, au contraire de Mandel qui était plus flexible, voire opportuniste, sur ce point.
Dans les années ’70, il y avait donc au Brésil le groupe Convergences socialistes (les partisans de Moreno), et Démocratie socialiste (les partisans de Mandel). A l’époque, c’était la dictature militaire au Brésil et aucun de ces groupes n’a dépassé les 150 militants. Tous deux avaient à ce moment abandonné la guérilla, au contraire des militants du Parti Communiste qui se sont faits massacrés. La seule aile du PC qui a survécu était celle qui était pour l’alliance avec la bourgeoisie et contre la guérilla.
Par la suite a émergé le PT de Lula, comme recomposition du mouvement ouvrier, avec certaines influences staliniennes. Dans les années ’80, le débat central était de savoir si le PT allait autoriser les plates-formes et les courants, comme défendu par les trotskistes, arrivés à environ 500 dans le PT. Lula défendait un parti de type stalinien, monolithique. Malgré le fait que Lula représentait la tendance majoritaire, la bataille tenace des trotskistes a permis l’autorisation des tendances dans la formation. Les morénistes avaient adopté une méthode d’entrisme très formelle : entrer dans le PT, recruter un maximum de membres et puis ressortir du parti. Au contraire, les partisans de Mandel considéraient que c’était un parti de classe capable d’être transformé en parti révolutionnaire. Ils se sont donc peu à peu dissous dans le PT, puisqu’il y avait moyen de le transformer en parti révolutionnaire.
Les deux caractéristiques fondamentales du trotskisme brésiliens se sont retrouvées là : les partisans de Mandel, plus ouverts mais avec des tendances à l’opportunisme, et ceux de Moreno, plus conscients de la nécessité d’organiser leurs forces, mais avec des tendances au sectarisme. C’est à ce moment que le Comité pour une Internationale Ouvrière a commencé à se développer dans le PT, avec une cinquantaine de militants.
A la fin des années ’80, les morénistes ont considéré la chute du stalinisme comme une victoire. Les deux courants faisaient l’analyse que la chute du stalinisme allait inévitablement conduire à une révolution socialiste en Europe de l’Est, ce qui était une erreur. Le CIO avait fait l’analyse que les années ’90 allaient être plus difficiles et confuses à cause de la désorientation du mouvement ouvrier et du virage à droite des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier sous les pressions du capitalisme.
Le CIO avait organisé un ample débat sur ce que représentait cette chute de l’URSS et les tâches qui en découlaient. Cela a pris 5 ans aux mandelistes de comprendre que leur position était erronée. Mais les morénistes, jusqu’à maintenant, ont toujours considéré que c’était une victoire.
En 1992, il y a eu les premières tentatives d’application du néolibéralisme, par un président corrompu qui n’avait pas la confiance totale de la classe capitaliste. Tout de suite est apparu un mouvement de masse qui l’a éjecté de la présidence, et les morenistes ont crû qu’une situation révolutionnaire se développait. Il sont donc sortis du PT. Mais le mouvement qui avait viré le président était une occasion pour la classe dirigeante de se réorganiser. Cette politique sectaire et isolée des morenistes a continué jusqu’à aujourd’hui.
Les mandelistes, qui avaient à peu près 1.500 membres, se sont de plus en plus intégrés au PT, au vu qu’ils gagnaient constamment plus d’élus, et ils se sont progressivement bureaucratisés.
Cela explique le nombre de scissions rencontrées dans le mouvement trotskiste. Les morenistes ont scissionnés en 4 groupes différents tandis que les mandelistes se sont divisés en 2, l’un restant au PT et l’autre allant construire le PSoL. Le CIO est la seule organisation trotskiste au Brésil qui n’est pas en crise, et cela explique sa progression au cours de ces dernières années.
Aujourd’hui, nous sommes la seule organisation trotskiste qui a tourné le dos tant au sectarisme de Moreno qu’à l’opportunisme de Mandel. Nous sommes persuadés qu’un avenir grandiose nous attend au Brésil dans la lutte pour le socialisme.
Lucy Redler (Allemagne)
Les forces qui se revendiquent du trotskisme ont en fait la plupart du temps abandonné le marxisme. Olivier Besancenot passe par exemple son temps à dire dans les journaux que la Révolution russe n’est pas une référence.
Pourtant, la question de la révolution permanente est une question vitale pour le Venezuela. De même, l’approche de Lénine et Trotsky sur le droit des minorités à disposer d’elles-mêmes restent d’une grande importance au Tibet, contre la vision dictatoriale stalinienne.
A l’époque, ces questions avaient aussi une importance cruciale. Si le Parti Communiste allemand avait adopté la tactique du Front Unique contre le nazisme, Hitler n’aurait jamais accédé au pouvoir. En Espagne, le franquisme ne l’aurait pas emporté. Mais cela ne s’est pas produit car les forces trotskistes étaient trop faibles et dispersées. Malgré cela, les trotskistes ont fait une travail d’une richesse énorme dans la lutte contre la nazisme. A l’époque de l’arrivée d’Hitler, les partisans de Trotsky ont mis en avant l’alliance des sociaux-démocrates et des communistes.
La base des deux partis voulait un organe de combat contre le nazisme. Trotsky mettait en avant les conditions du front unique ouvrier : unité concrète des directions des sociaux-démocrates et du Parti Communiste en gardant son identité dans la lutte contre le nazisme. Le but était de faire la distinction entre ceux qui voulaient vraiment lutter contre le fascisme et les autres, ce qui aurait permis de renforcer politiquement les travailleurs.
Le PC aurait pu être considérablement renforcé en dénonçant ainsi la direction sociale-démocrate. Trotsky disait que la clé de la révolution mondiale était alors dans les mains du PC. Mais pendant ce temps là, sous l’influence de la ligne stalinienne, le PC affirmait que les sociaux-démocrates étaient des sociaux-fascistes et refusait toute alliance avec eux. Pour Staline, la social-démocratie était l’aile modérée du fascisme. Par ricochet, les sociaux-démocrates accusaient les communistes d’être des fascistes peints en rouge.
Dans les élections parlementaires de 1932, le parti social-démocrate et le parti communiste avaient ensemble un demi-million de voix en plus que les nazis. Si le Front Unique avait eu lieu, ces derniers auraient été stoppés, le PC aurait été renforcé et une nouvelle période révolutionnaire aurait commencé en Allemagne. Mais le PC à l’époque a pavé la voie au nazisme. Des groupes trotskistes ont cependant résisté au nazisme dans le PC, ce qui a mis sous pression sa direction. Le groupe trotskiste de Berlin avait fait des banderoles pour les attacher aux portes des usines et qui proclamaient: « Léon Trotsky appelle à un front unique entre PC et SD ». Hélas, beaucoup d’entre eux sont morts par la suite dans les camps de concentrations.
A cause de cette erreur monstrueuse commise par les staliniens et au vu du fait qu’aucune conclusion n’a été triée, Trotsky a conclu que la 3e Internationale était morte. Trotsky a écrit en 1933 « une organisation qui n’est même pas réveillée par l’arrivée du nazisme est morte.» Il en a déduit qu’il fallait une nouvelle internationale, une quatrième internationale, pour lutter contre le nazisme dans la perspective d’une guerre mondiale.
A l’approche de la guerre, des journaux trotskistes allemands étaient distribués aux casernes des soldats. En Belgique et aux Pays-Bas, les trotskistes ont fait des rencontres de fraternisation avec les allemands contre les nazis. La police nazie a reconnu que de toutes les formes de résistance, la résistance internationaliste en Belgique et aux Pays-Bas était la plus dangereuse.
Ces leçons sont toujours intactes, il faut les saisir et s’en servir au contraire des prétendus courants trotskistes comme le SWP, les mandelistes & les autres.
Nous sommes dans la tradition de Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg et de Trotsky. Ce dernier déclarait dans son testament : "Je mourrai révolutionnaire prolétarien, marxiste, matérialiste dialectique, et par conséquent athée intraitable. Ma foi dans l’avenir communiste de l’humanité n’est pas moins ardente, bien au contraire, elle est plus ferme qu’au temps de ma jeunesse. La vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression et de toute violence et en jouissent pleinement."
Peter Taaffe (Grande-Bretagne):
Cette année est l’occasion de célébrer les évènements de mai ’68, d’août ’68 en Tchécoslovaquie et d’autres évènements. Mais le 70e anniversaire de la fondation de la 4e Internationale est pour nous très important.
Cela n’apparaît pas dans les livres d’histoire de la même manière, mais indépendamment du nombre impliqué, c’est cette question de l’internationale qui va décider du genre humain. Il y a eu cinq essais sérieux d’établir une internationale socialiste, si nous incluons les efforts de Marx et Engels dans la Ligue des Communistes, qui était au moins une internationale à l’échelle européenne.
Mais c’est une honte qu’il n’existe ni d’internationale de masse ni de parti révolutionnaire de masse à l’époque du capitalisme mondialisé. Nous avons pris sur nos épaules la tâche de construire des organisations de masse des travailleurs. Cela doit conduire à la création d’une internationale massive.
Les premiers pas commencent aujourd’hui avec nos efforts. Cette tâche tombe sur une minorité. Mais l’histoire est faite par les masses, nous ne faisons que préparer cela. Les forces du CIO sont petites à l’échelle mondiale. Mais il faut s’imaginer l’époque de Marx, Lénine, Luxembourg et Trotsky qui, a un moment, quand la deuxième internationale avait trahi la classe ouvrière internationale, a dit que les internationalistes tenaient dans une calèches. Lénine avait directement mis en avant la création d’une troisième internationale. Peu de temps après cet appel, la révolution a éclaté en Russie, et des travailleurs du monde entier ont sympathisé avec les révolutionnaires russes. Mais des sociaux démocrates opportunistes se dirigeaient aussi vers la 3e Internationale. C’est pour cela que Lénine avait mis en avant 21 conditions pour éloigner les opportunistes.
Ce n’est pas un hasard si la 4e Internationale a été fondée en 1938, 5 ans après l’arrivée de Hitler au pourvoir. Trotsky attendait la radicalisation révolutionnaire d’une guerre mondiale. Cette montée révolutionnaire a eu lieu, mais elle a été trahie par les sociaux-démocrates et les staliniens, ce qui a sauvé le capitalisme pour une période historique.
Quelques pays du tiers monde ont connu des organisations trotskistes de masse. A Saïgon, pendant un moment, les trotskistes ont été majoritaire dans le PC. La majorité des étudiants chinois à Moscou en 1926 étaient membres de l’opposition de gauche et on peut encore parler du Sri Lanka. J’ai personnellement connu une manifestation de 10.000 de leurs membres en 1976.
Rappelons nous aussi des réalisations du CIO en Grande-Bretagne qui a, sous le nom de Militant, fait tombé Thatcher, avec la reconnaissance des masse. A l’époque, il y avait autant d’organisations trotskistes que d’organisation d’extrême-gauche en Grèce aujourd’hui. Mais nous n’avons pas voulu être L’Internationale, mais en préparer l’arrivée. Cette pour cette raison que nous sommes le Comité pour une Internationale Ouvrière.
Nous avons connu des reculs avec la chute du stalinisme. Durant les années noires des années ’90, nous sommes allés d’une polémique à l’autre. Mais ces discussions ont durci le cadre dont nous avions besoin pour la suite. Tout comme Trotsky a dû défendre les idées du marxisme face à la réaction stalinienne, toute ces discussions nous ont permis de préserver l’héritage du marxisme.
Souvent, les débats dans le mouvement marxiste débouche sur beaucoup de confusion chez certains. Lénine a répondu ainsi à quelqu’un qui critiquait les polémiques dans la social-démocratie russe : « un homme qui aiguise un couteau fait un acte scientifique et sait ce qu’il fait ». Ces débat idéologiques ont aidé à aiguisé les armes du CIO. Nous sommes les seuls qui continuons à défendre la démocratie révolutionnaire et les méthodes de Lénine et Trotsky. Nous sommes opposés aux méthodes de ceux qui pensent que l’on garde l’unité en supprimant le débat.
Si la classe ouvrière prend le pouvoir dans un pays capitaliste avancé, ce serait la meilleure des armes pour construire une internationale révolutionnaire de masse. Mais même sans prise de pouvoir, réussir à construire un parti révolutionnaire de masse serait un pôle d’attraction gigantesque. Il y a des bons camarades dans d’autres internationales. Nous pouvons en gagner dans les temps à venir, mais la majorité des forces pour une nouvelle internationale viennent de couches fraîches qui n’ont pas encore été impliquées jusqu’à aujourd’hui. Mais sans colonne vertébrale révolutionnaire, on ne sait rien faire.
Trotsky était un grand théoricien, un des meilleurs écrivains de l’histoire et un grand dirigeant marxiste. Il a hélas été assassiné, comme presque toute sa famille dans ou à l’extérieur des goulags. Mais le nom de Trotsky ne sait pas être effacé uniquement par la répression. Une nouvelle internationale de masse va arriver et cette idée rencontre beaucoup d’enthousiasme quand elle est bien expliquée. Quand les camarades utilisent le matériel du CIO, c’est une idée qui suscite l’intérêt jusque dans les villages du Pakistan.