La STIB va augmenter ses prix :
A partir du premier juillet de cette année, un trajet coûtera 1,7 euro contre 1,5 précédemment. La carte 5 voyages passera à 7 euros (contre 6,7 euros) et la carte 10 voyages passera à 11,5 euros (contre 11 euros). La STIB, dans ses publicités, remercie régulièrement les usagers de préserver la planète en recourant au transport en commun. Mais, en augmentant ses tarifs, la STIB leur dit qu’elle n’en a rien à faire.
Avec sa campagne "Bougeons mieux", la direction de la STIB utilise les inquiétudes justifiées de la population vis-à-vis de l’environnement à des fins commerciales. Avec son augmentation des tarifs, elle montre qu’elle se fout vraiment de la gueule du monde, au sens propre comme au figuré.
Cette augmentation, qui prend place après plusieurs autres en peu de temps, pose immédiatement la question de la stratégie suivie par les différents transports en commun dans le pays. On parle beaucoup de l’environnement ou encore du fait qu’il faut revoir nos modes de transport à cause de la raréfaction du pétrole notamment. Et à quoi assiste-t-on ? Plutôt que de favoriser les transports en commun, moins polluants, on rend leur accès moins abordable !
Les agressions contre les membres du personnel de la STIB ou d’autres transports en commun font également régulièrement la une de l’actualité. Il y a ainsi plus de cent agressions physiques ou verbales par an contre les travailleurs de la STIB, et c’est un fait que la plupart de ces violences ont pour cause le tarif du transport. La gratuité de l’accès aux transports en commun, en plus de l’impact de cette mesure pour l’environnement, diminuerait drastiquement ces agressions.
Les transports en communs ont besoin d’investissements publics massifs pour en augmenter la qualité, élargir le réseau, augmenter le personnel (entre autres pour la sécurité), mais aussi pour les rendre gratuits et accessibles à tous.
La CGSP-Finances estime que la grande fraude fiscale s’élève environ à 30 milliards d’euros par an. Ces 30 milliards d’euros vont directement dans la poche des patrons plutôt que dans celles de la collectivité ! A côté de cela, l’introduction d’un impôt sur la fortune permettrait aussi d’accorder plus de moyens, non seulement pour les transports en commun, mais aussi pour l’ensemble des services publics : enseignement, CPAS, services communaux,… Donc, financer ces mesures ne pose aucun problème dès lors que l’on a la volonté d’aller chercher l’argent là où il se trouve et non plus dans les poches des usagers, déjà bien vides. La STIB elle non plus n’aurait-elle pas compris le messages des dizaines de milliers de manifestants qui ont commencé à battre le pavé pour plus de pouvoir d’achat?