NON au TTIP! NON au CETA! Résistons à la dictature des marchés!

ttip_austerite_lsLes mouvements sociaux pour empêcher le vote du TTIP (traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne) et du CETA (son équivalent avec le Canada) ne cessent de grandir. L’approche du 22 septembre, date à laquelle le TTIP pourrait être accepté par l’Union européenne ne fait que leur donner une nouvelle impulsion qui se traduit notamment par une manifestation nationale dans le quartier européen de Bruxelles le mardi 20 septembre.

Par Nicolas H. (Liège), article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

Qui dit TTIP, dit harmonisation des législations des signataires. Cette harmonisation donne un rôle proéminent aux critères commerciaux ce qui mène à se focaliser essentiellement sur la meilleure manière de maximiser les profits et donc à revoir les normes sanitaires, salariales et écologiques à la baisse qui ne sont plus considérées que comme un frein au développement de l’économie plutôt que comme des mesures vues comme protégeant les consommateurs et les travailleurs (voir en page 7). C’est ainsi que du poulet lavé au chlore et divers pesticides qui sont jusqu’à présent considérés comme dangereux par l’UE pourraient être légalisés.

Dans la suite logique de cette importance démesurée accordée aux critères commerciaux, il n’est pas étonnant que ce traité prévoie également de donner un pouvoir tout aussi démesuré aux multinationales. Ceci est rendu possible par l’instauration de tribunaux privés leur permettant d’attaquer en justice les États qui ont des lois perçues comme restreignant leurs profits. C’est notamment grâce à un tribunal similaire que la multinationale française Veolia a pu porter plainte contre le projet de l’État égyptien d’augmenter le salaire minimum. Cet exemple illustre bien à quelles fins antisociales ces tribunaux peuvent servir, mais aussi l’aspect profondément antidémocratique de cette sorte d’instance qui, en plus de ne pas être composée de membres démocratiquement élus et révocables, peut fortement peser à l’encontre de gouvernements qui auraient été poussés par les masses à adopter un projet social. Le pouvoir des multinationales s’en trouverait renforcé.

Ce manque de démocratie dans les accords de grande ampleur à l’image du TTIP ne doit cependant pas nous faire oublier qu’au niveau national, le même type de mécanismes est à l’œuvre. Le 24 août, Jean-François Tamellini, le remplaçant de Marc Goblet à la tête de la FGTB, déclarait à juste titre ‘‘ce sont les patrons qui écrivent les lois dans ce pays. Nous avons des éléments probants qui tendent à montrer que c’est la FEB [Fédération des entreprises de Belgique] et les patrons qui sont derrière les lois qui se dessinent actuellement.’’ Quand la Belgique est sommée par l’Union européenne de récupérer les quelques 700 millions d’euros de cadeaux fiscaux de la mesure de l’excess profit ruling (qui permet officiellement la défiscalisation définitive de profits de multinationales qui n’ont été taxés ni même déclarés nulle part sur la planète), le gouvernement s’y oppose. Au même moment, la N-VA défend qu’un seul domaine pourrait encore faire l’objet d’économies : la sécurité sociale.

Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses partisans (dont Socialist Alternative aux États-Unis et au Canada ou encore le PSL en Belgique) s’opposent à ces traités de libre-échange et participe aux mobilisations telles que celle du 20 septembre prochain à Bruxelles. Nous défendons également de lier ce combat aux autres luttes contre la logique austéritaire du capitalisme, jusqu’à balancer ce système malade dans les poubelles de l’Histoire. En Belgique, la manifestation nationale syndicale du 29 septembre et la grève générale nationale du 7 octobre sont la suite logique de la mobilisation ‘‘STOP TTIP & CETA’’.

Il faut retirer le pouvoir des mains des multinationales et des actionnaires en collectivisant les secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée afin de satisfaire les besoins de la population dans le respect de l’environnement. Le chemin vers cet objectif est encore long et la lutte ne sera pas aisée, mais il s’agit de la seule manière de sortir de la crise économique et écologique dans laquelle nous a empêtrés la logique du ‘‘libre marché’’.

20 septembre – 17h – Quartier européen – Bruxelles

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