+ de pouvoir d’achat par + de salaire !

Tract du MAS (version adaptée)

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Le mythe du marché libre

“Le meilleur remède contre la pauvreté n’est pas moins, mais plus de marché libre”, selon Guy Verhofstadt (G8 2001). Cette citation aurait pu être de Reynders ou d’autres encore. Le raisonnement? Le libre marché rend tout le monde riche, même si l’un doit patienter plus que l’autre. Ce mythe a volé en fumée. Ceux qui ont investi leur épargne en actions de hautes technologies (comme chez Lernhout et Hauspie), sont maintenant les dindons de la farce. Aux USA, des centaines de milliers de propriétaires de maisons, séduits par des prêts hypothécaires bon marché, vivent à présent dans des tentes. On n’en est pas encore là en Europe, mais il ne faut pas s’attendre à de la compassion de la part d’entreprises comme Nestlé, qui se font des milliards d’euros de profits sur la montée des prix de l’alimentation pendant que des millions de personnes souffrent de la faim.

Après la forte montée des années précédentes, les loyers ont de nouveau augmenté de 5% l’an dernier, les prix des maisons de 15% et ceux des appartements de 8%. Le prix du pain, principalement à cause de la crise financière, a augmenté en un an de 13%, celui des oeufs de 25%, des pâtes de 25%, du mazout de 26%,… Tandis que 15% de la population vit sous le seuil officiel de pauvreté en Belgique, le phénomène des travailleurs pauvres fait son apparition. Bien sûr, un patron comme celui de Delhaize, qui a reçu une augmentation de 25% l’an dernier (pour atteindre 2,6 millions d’euros) ne ressent pas de tels coups portés au portefeuille.

"Les actions d’une minorité sont absurdes"

Après les fables sur la baisse du pouvoir d’achat qui ne serait qu’un “sentiment” et sur la “spirale salaires-prix”, le patronat ressort sa vieille rengaine sur la compétitivité de “nos” entreprises. Comme si les profits record, les dividendes accordés aux actionnaires et les salaires des managers n’avaient pas existé. Et le gouvernement? Caroline Ven, ancienne directrice d’un bureau d’étude de la fédération patronale la plus à droite, a déclarée que “les actions d’une minorité pour plus de salaire sont absurdes ”. Elle essaie de diviser les salariés et les allocataires. Cette même Caroline est maintenant économiste en chef du cabinet Leterme (soi-disant proche du MOC-flamand!).

Enfin un plan d’action ; c’est à la base de juger et de décider

Ce début d’année, des dizaines d’entreprises, surtout dans les secteurs où on nous avait fait avaler des accords all-in, sont spontanément parties en grève. A chaque fois, ces grèves ont obtenu le succès, bien que les patrons ont souvent réussi à éviter des augmentations salariales structurelles en ayant recours à des primes uniques, les boni salariaux. Ces grèves ont été suivies par l’administration flamande, par la SNCB, et dans le non-marchand, des voix se lèvent pour casser l’accord salarial 2005-2010.

Le MAS a déjà plaidé pour ne pas laisser les travailleurs lutter entreprise par entreprise. Il faut organiser ce mouvement. Avec la semaine d’action du 9 au 13 juin, on avance enfin. La participation était massive et dépasse les attentes des directions syndicales. Ceci malgré le fait que les actions sont décidées par le sommet au lieu de réunions interprofessionnelles régionales, malgré que certains aient plaidé pour travailler avec des quotas de mobilisation, et alors que certaines centrales n’ont pas mobilisé avec le même effort que d’autres.

La lutte a commencé ! Ce dont nous avons besoin pour la gagner sont : des réunions interprofessionnelles régionales pour évaluer les actions avec la base ; y décider d’une journée nationale d’action en automne, afin que le gouvernement et le patronat comprennent bien que nous sommes sérieux et nous ne lâchons pas simplement un peu de vapeur. Peut-être même commencer avec des comités d’action sur les lieux de travail pour préparer cette mobilisation.

Mais sans instrument politique, nous n’irons pas très loin. Et ça, nous l’avons appris lors du vote au Parlement du Pacte des Générations. Nous ne pouvons rien attendre de plus du gouvernement Leterme, bien au contraire. Pourquoi attendre pour que les syndicats prennent l’initiative de commencer à construire un « parti syndical », un parti qui est prêt et capable d’unifier les travailleurs et de défendre les revendications syndicales sur le plan politique ?

Le MAS propose à la base de considérer les revendications suivantes :

  • Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire et des allocations liées au bien-être, pour que nous ne payons pas nous-mêmes nos augmentations comme avec des réductions de taxes : 1€ de plus par heure
  • Un index qui reflète réellement le coût de la vie, pas d’accords all-in
  • Abolition de la norme salariale, des accords interprofessionnels comme dans le passé, avec un seuil salarial et non un plafond (un minimum qui revient à tous, pour que les secteurs faibles puissent en bénéficier également)
  • Pour les collègues qui tombent hors de l’AIP: casser tout les accords salariaux de plus de 2 ans, tel que l’accord 2005-2010 dans le non-marchand
  • Une suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
  • Un plan massif de construction de logements sociaux publics

Pour financer cela :

  • Une forte répression de la grande fraude fiscale
  • Un impôt sur les grandes fortunes

Ces dernières mois, nous avons pu constater à quel point il est désastreux de laisser des secteurs-clés tels que l’énergie et les banques à l’avidité du secteur privé. Quand des grandes banques se trouvent en difficulté, l’Etat peut alors soudainement intervenir. Pour nous, le contrôle de tels secteurs revient à la collectivité. Nous plaidons donc pour leur nationalisation sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de toute la collectivité.


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