La bande des quatre réclame une véritable égalité des chances par rapport aux « grands » partis en place.

Elle fait 8 propositions pour rétablir l’équité électorale.

L’union sacrée qui s’est formée jeudi dans l’arrière-salle d’un bistrot bruxellois constitue une alliance pour le moins détonante. Cette coalition pratiquement contre-nature – elle se compose du Mouvement pour une alternative socialiste (Mas), du Parti du travail de Belgique (PTB), du Rassemblement Wallonie France et des Chrétiens démocrates francophones (CDF) – est née d’une mauvaise expérience commune: celle d’avoir fait les frais de leur statut de "petite formation politique" dans le processus électoral." De quoi transcender nos différences pour s’aligner derrière une ligne de défense commune ", a ainsi expliqué Benoît Veldekens, président du CDF. La bande des quatre lance donc un "appel commun pour la démocratie et les libertés politiques" qu’elle soumettra à des personnalités politiques. Ce manifeste comporte 8 propositions visant à faire sauter nombre d’obstacles légaux en matière électorale et à "mettre un terme à une situation discriminatoire par rapport aux partis en place".

Les quatre formations proposent ainsi que l’exercice de collecte des 5000 signatures nécessaires au dépôt d’une liste soit valable pour 5 ans. "Cela éviterait de devoir renouveler l’opération à chaque scrutin. Nous ne contestons pas le principe, mais il s’agit d’une débauche d’énergie importante pour nous dès lors que les scrutins sont multiples et peuvent provoquer d’autres élections anticipées", a souligné David Pestiau, porte-parole du PTB. Dans le même ordre idée, les petits partis souhaiteraient, par exemple, une possibilité de recours administratif contre les décisions des bureaux électoraux. Outre la levée d’obstacles dans la présentation des listes, les quatre en appellent également à "à un accès réel aux médias de service public, à un meilleur financement public des partis et à la suppression du seuil antidémocratique des 5 pc".

"Ce n’est quand même pas normal que pour pouvoir disposer d’une tribune électorale de 2 minutes sur des médias financés par le contribuable, il faille débourser 2.500 €. C’est un montant exorbitant pour de petites formations qui ne disposent par ailleurs pas de financements publics", note Guy Van Sinoy, porte-parole du Mas. Et de proposer un dispositif plus respectueux de l’égalité de traitement pour l’octroi des tribunes politiques et électorales. Les quatre rappellent aussi que seuls les partis représentés à la Chambre et au Sénat bénéficient de subsides de l’État auxquels s’ajoute une enveloppe additionnelle destinée à indemniser les frais engagés dans la campagne électorale. "Et tout ceci est payé par l’argent du contribuable, qu’il soit ou non électeur de ces partis en place, comme le Vlaams Blok par exemple… Par contre, les formations non représentées mais qui ont obtenu des voix lors de scrutins antérieurs n’ont droit à rien", souligne Paul-Henri Gendebien, président du RWF. Enfin, les quatre veulent que l’on abolisse le seuil d’éligibilité de 5 pc, "antidémocratique et discriminatoire. En Région bruxelloise, là ou il fallait 6000 voix pour obtenir un élu, il en faut dorénavant 20.000".

<font size=1>© La Libre Belgique 2004

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