Le mouvement pour le pouvoir d’achat s’élargit !

Semaine d’action du 9 au 13 juin

“Les actions d’une minorité pour plus de salaire sont absurdes”, affirme Caroline Ven, la nouvelle économiste en chef du cabinet Leterme. Cette minorité devient pourtant de plus en plus grande. Initié par les sous-traitants de Ford Genk, le mouvement de grève pour plus de pouvoir d’achat s’est ensuite élargi à environ 80 entreprises dans des secteurs liés par des accords all-in, suivis par les fonctionnaires flamands, les cheminots et encore quelques entreprises dans le secteur privé comme BASF à Feluy.

Eric Byl

Entretemps il y a aussi eu les actions du personnel de différentes communes et CPAS. Le patronat, ses domestiques politiques et ses scribouilleurs dans les journaux essayent de minimiser ces actions et de les imputer à une “minorité bruyante”. Mais cette dernière peut compter sur de plus en plus de soutien. Le génie de l’action sociale est sorti de sa lampe !

Le professeur Paul De Grauwe, un ancien ultra-libéral, a déclaré : “Je peux comprendre les grèves et les revendications salariales des syndicats. Nous venons d’une période où les bénéfices des entreprises ont été élevés. Les salaires sont restés en plan… Je n’ai donc pas de sympathie pour le patronat : ce qu’ils récoltent maintenant, ils l’ont semé eux-mêmes. En outre, la cupidité de beaucoup de topmanagers est révoltante.”

Les augmentations de prix coûteront cette année en moyenne 1.300 euros par famille (d’après la KBC). Cela s’ajoute aux augmentations des prix des années précédentes. Mais le revenu moyen augmentera cette année de 1.700 euros, toujours selon la KBC qui se garde bien d’expliquer comment cette augmentation sera répartie. Dans ces 1.700 euros sont probablement inclus les investissements dans les fonds de la KBC qui spéculent sur la hausse des prix de l’alimentation… Nous constatons ainsi que la part des salaires dans le revenu national est pour la première fois descendu sous la barre des 50%. Le phénomène des “travailleurs pauvres” a aussi fait son apparition en Belgique, et tout le monde connaît quelqu’un qui doit cumuler plusieurs boulots pour survivre.

Les syndicats ont trop longtemps laissé les travailleurs lutter entreprise par entreprise alors que le ryth-me de travail intenable, les contrats flexibles et les salaires en retard sur l’augmentation des prix touchent tout le monde. La direction syndicale ne doit pas écouter le patronat qui l’exhorte à exercer son “leadership“ sur sa base, mais doit au contraire laisser la parole à celle-ci, comme à Anvers où a été organisée une réunion ouverte pour tous les militants enfin de préparer la journée d’action provinciale.

Cette semaine d’actions ne doit pas être clôturée par une conférence de presse, mais par un meeting national avec fonction d’évaluer les actions et de décider d’une date de mobilisation pour l’automne. Ce n’est que de cette façon que l’on pourra éviter que ces actions ne soient pas une énième tentative “d’évacuer la vapeur”.

Le MAS propose les revendications suivantes :

  • + de pouvoir d’achat par + de salaire et une hausse des allocations, pour éviter de devoir nous-mêmes payer nos augmentations de pouvoir d’achat comme ce serait le cas avec des réductions des impôts. + 1 euro par heure !
  • Instauration d’un index qui compense réellement le coût de la vie, pas d’accords « all-in »
  • Abolition de la norme salariale. Des accords interprofessionnels avec un minimum salarial au lieu d’un plafond, pour que les secteurs les moins forts puissent aussi bénéficier d’augmentations salariales.
  • Rupture de tous les accords salariaux qui couvrent plus de 2 ans pour les travailleurs non-concernés par l’AIP, comme l’accord 2005-2010 dans le non-marchand.
  • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
  • Développement d’un véritable plan de construction de logements sociaux basé sur des finances publiques

Tout ceci peut être financé par :

  • une forte répression de la grande fraude fiscale
  • un impôt sur la fortune pour les grandes fortunes

Les mois précédents ont illustré les conséquences néfastes de la cupidité du secteur privé dans des secteurs-clés comme ceux de l’énergie ou des banques. Et quand des grandes banques éprouvent des difficultés, le gouvernement est soudainement capable d’intervenir. Le contrôle de ces secteurs-clés doit selon nous revenir à la collectivité et nous en exigeons la nationalisation sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de la collectivité dans son ensemble.


Lien:

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai