Le sexisme sévit aussi parmi les entrepreneurs et les académiciens

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Il y a quelques années, le documentaire “Femme de la rue” a fait beaucoup de bruit. Avec une caméra cachée, des remarques sexistes dans les rues de Bruxelles ont été filmées. Les images étaient choquantes. Certains s’en sont saisis pour présenter le sexisme comme un problème de migrants. Après les terribles événements de la veille du Nouvel An à Cologne, lorsque des dizaines de femmes ont été victimes de harcèlement sexuel, on nous l’a à nouveau ressorti. Le Secrétaire d’État Francken est même arrivé avec des cours de respect de la femme pour les nouveaux arrivants.

Le sexisme ne se limite pas à un groupe ou à une couche dans la société. Il est présent à tous les étages. C’est ce qu’a encore tout récemment illustré le patron de Katoen Natie Fernand Huts (qui a ses amis politiques à l’Open Vld et à la N-VA). En Juin, Huts a déclaré dans l’hebdomadaire Trends: ‘‘Dans le passé les femmes laissaient plus d’espace à leur mari pour entreprendre mais elles sont devenues de plus en plus exigeantes. L’homme doit dorénavant participer aux tâches ménagères, rester à la maison, faire des citytrip, aller aux sports d’hiver et de préférence prendre des congés à carnaval, à Pâques, en été, à la Toussaint et entre Noël et Nouvel an. Avec un tel programme comment voulez-vous vous lancer dans l’entrepreneuriat.’’ Et il se plaignait encore que “l’actuelle génération de femmes veut un “homme nouveau”, quelqu’un qui doit faire tout un tas de choses dont il n’a pas la moindre idée.” Il concluait en déplorant que ‘‘la qualité de la vie passe avant le fait de gagner de l’argent.’’

Beaucoup ont dénoncé ce sexisme effarant, beaucoup plus que contre sa vision des travailleurs également datée du 19e. Mais certains ont essayé d’en parler positivement. Dans le quotidien De Standaard, Grete Remen (N-VA) disait ainsi : ‘‘Huts s’est exprimé avec force, mais je ne me sent pas attaquée. Je lis un message différent: que l’entrepreneuriat ne marche pas encore suffisamment bien en Flandre. Vous devez travailler très dur pour y arriver.’’ Quelle solidarité entre libéraux pour banaliser le sexisme…

À l’Université de Gand, un scandale a été dévoilé : un professeur de littérature réputé a encadré de manière très intime des étudiantes. Les victimes de ces pratiques ont expliqué que les structures universitaires ont essayé d’étouffer l’affaire, maintenant sortie au grand jour. La Rectrice s’est montrée particulièrement maladroite en cherchant à dissimuler les manœuvres de dissimulation… Avoir une femme au rectorat ne garantit pas une réaction énergique contre le sexisme. Le problème était du reste déjà connu. En 2013, un rapport interne avait pointé du doigt le problème, récurent dans ce département, concernant le respect mutuel et les comportements inacceptables.

La lutte contre le sexisme n’est pas finie. Femmes et hommes doivent s’organiser pour combattre ensemble toutes les formes de sexisme. Le sexisme, comme le racisme et d’autres formes d’oppression et de discrimination, ne peut être balancé à la poubelle de l’histoire si la société continue d’être gérée par ceux qui n’ont aucun intérêt à les voir disparaitre. Seule la classe des travailleurs le peut.

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