Grèce: augmentation du soutien au Grexit; chute du soutien à SYRIZA

daniel_grece_10L’opposition à la zone euro atteint des records à la suite du Brexit

De nombreuses réserves peuvent être exprimées au sujet de l’exactitude des prévisions issues des sondages, en particulier concernant les partis politiques. Les deux derniers sondages publiés en Grèce, le premier de l’ALCO pour le journal ‘Parapolitika’ et l’autre pour l’Université de Macédoine, mettent cependant en évidence l’atmosphère présente dans la société grecque.

Par Kyriakos Halaris (article traduit du site de Xekinima, section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière)

• SYRIZA subit une forte baisse de soutien: 86% des personnes interrogées ne sont pas satisfaites du gouvernement. Même 69% des électeurs de SYRIZA déclarent se déclarent insatisfaits. La confiance du peuple envers le gouvernement a atteint un plancher record.
• Le parti Nouvelle Démocratie est nettement en avance dans les sondages après avoir consolidé le soutien de 86% de ses électeurs de septembre 2015

Ces deux aspects illustrent que la chute de SYRIZA, moins d’un an après sa victoire électorale, semble irréversible. D’autant plus que ce n’est que depuis la semaine dernière (après que ces sondages aient été réalisés) que les retraités ont pu ressentir ce que la nouvelle «législation de sécurité sociale» signifie dans leurs poches et ce qui signifie réellement l’ampleur des coupes dans leurs pensions. Les politiques imposées par le «troisième mémorandum» commencent seulement à avoir un effet réel sur la société.

Dans le même temps, la Nouvelle Démocratie (ND), le parti traditionnel de la bourgeoisie, se remet de sa crise interne de ces six derniers mois et se prépare pour une revanche électorale depuis que les politiques traditionnellement soutenues par la ND sont maintenant imposées par SYRIZA.

Les fascistes d’Aube Dorée, en dépit de leur crise interne, de la persécution juridique de leur direction et de l’absence de toute initiative de leur part ces deux dernières années, réussissent tout de même à stabiliser leur soutien à 7-8%, ce qui leur donne la troisième position dans les tous récents sondages.

Les partis de gauche (KKE, LAE, ANTARSYA et Pleysis (le parti de l’ancienne présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou) tournent autour de leurs faibles pourcentages normaux, le KKE (parti communiste grec) étant la seule force capable d’entrer au parlement. Cela leur rend très difficile (pour des raisons différentes pour chaque parti) d’être en mesure de vraiment jouer un rôle important, à un certain niveau, dans la prochaine période.

Cependant l’aspect le plus important que ces sondages démontrent ne concerne pas le soutien électoral de ces partis. Tout le monde peut déduire cela de l’atmosphère, de toute façon.

Le Brexit et le Grexit

L’élément le plus important de ces sondages est le soutien qui penche en faveur du Brexit et du Grexit. Dans le sondage ALCO, 39,4% des personnes interrogées voteraient en faveur du Grexit, par opposition à 48,3%. Les autres ne “savent pas”.

Dans le sondage de l’Université de Macédoine, 40,5% estiment que le Brexit est un développement positif pour la Grande-Bretagne, par opposition à 43%. En ce qui concerne la participation de la Grèce à la zone euro, 53,5% voteraient pour que la Grèce reste en son sein tandis que 37% préféreraient un retour à une monnaie nationale. Les autres ne “savent pas”.

Ces tendances expriment des pourcentages toujours plus élevés contre l’UE et l’Euro! Ils sont importants pour deux raisons.

Tout d’abord, aucun des grands partis ne soutient la sortie de la zone euro, à l’exception du KKE. Même après l’intégration de SYRIZA dans le bloc bourgeois, il est évident que la classe dirigeante ne peut pas convaincre la société des «avantages» de l’euro. Malgré le fait que tous les partis parlementaires, à l’exception du KKE, soutiennent un « Gremain » à tout prix, de grandes parties de la société vont dans le sens opposé.

Ces tendances montrent ensuite l’énorme vide qui existe à gauche. Même si le soutien au Grexit devient beaucoup plus grand, même si environ la moitié de la population considère le Brexit comme un développement positif et même si les travailleurs grecs subissent les effets désastreux des politiques qui ont été mises en œuvre afin de rester dans la zone euro, la principaux partis de gauche restent faibles et dans un isolement relatif de la société.

Le problème est subjectif: ce n’est pas en raison des circonstances objectives et de la société qui «ne comprend pas», contrairement à ce que ne se lassent pas de répéter certaines sections de la gauche et, en particulier le KKE. C’est fondamentalement dû aux «déficiences» de la gauche, aux politiques et tactiques erronées employées par les partis de gauche. Si la gauche ne surmonte pas ces lacunes et n’essaye pas de les comprendre, cela ne sera jamais résolu et le vide à gauche ne sera pas occupé.

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