La banque violette ‘Optima’ en faillite…

optimaJohn Crombez, président du SP.a doit reconnaître que la faillite d’Optima n’est pas bonne pour l’image de son parti. Il essaie de limiter les dégâts à l’ancien leader et administrateur d’Optima, Luc Van den Bossche, mais le problème est plus profond.

Même Crombez était prompt, en 2013, à poser aux côtés des dirigeants d’Optima, malgré qu’à l’époque déjà, des questionnements sur son fonctionnement existaient. Le fait qu’Optima ait repris la division bancaire d’Ethias sur indication du président du SP.a Steve Stevaert y est sans doute pour quelque chose. À Gand, Optima avait de bons contacts avec le SP.a comme l’Open VLD qui formaient une coalition depuis des années déjà dans la ville d’Artevelde. Même le bourgmestre Termont a collaboré à plusieurs reprises avec le dirigeant d’Optima, Piqueur.

Lorsqu’en 2011, Optima reçoit une licence bancaire, Luc Van den Bossche devient président du comité de direction. Le conseil d’administration est, quant à lui, présidé par l’ancien sénateur SP.a Herman Verwilst (également ancien dirigeant de Fortis Banque). L’ancien dirigeant VLD local Geert Versnick siégeait également dans le conseil d’administration. De Standaard écrivait que le commissaire du gouvernement de l’université de Gand et de l’hôpital universitaire de Gand, Yannick De Clercq, avait donné l’autorisation à l’université de Gand de verser 10 millions à Optima. La Banque Nationale a posé son veto. Mais le commissaire du gouvernement libéral et président du club de basket Gent Hawks, anciennement Optima Gent, ne voyait aucun problème à un investissement dans Optima Bank non plus… ‘‘On nous connaît’’ dans les sphères de l’establishment gantois.

Le fait que plusieurs dirigeants SP.a fassent autant d’efforts pour Optima bank est particulier étant donné que le groupe s’adressait principalement à une couche de riches et n’était pas très regardant sur les conditions de travail du personnel, apparemment enregistrés comme faux indépendants. La folie des grandeurs du dirigeant Piqueur a fait le reste.

Est-ce la façon dont les membres du SP.a entendent “réformer” le monde bancaire ? Est-ce ce qu’il faut attendre du conseil communal “le plus progressiste” côté flamand ? Évidemment, Crombez essaie de minimaliser les liens entre le SP.a et Optima en parlant d’une “perception”, mais il est indéniable qu’Optima était une entreprise très violette. Avec Van den Bossche à la barre d’Optima, en collaboration avec Guy Verhofstadt, l’architecte de la première coalition violette à Gand en 1988, cela a été confirmé symboliquement.

Après la débâcle Arco et Dexia, le successeur de la division bancaire d’Ethias a été pris dans un scandale. Tirera-t-on la leçon de tout ceci, que chaque tentative de la “gauche” et du mouvement ouvrier de mieux gérer le système bancaire créé par les capitalistes est vouée à l’échec ? Qu’au lieu de réformer le monde bancaire, ils sont eux-mêmes réformés en capitalistes semblables aux autres banquiers ?

La gauche doit consacrer son énergie à lutter contre un système qui creuse un fossé sans précédent entre riches et pauvres. Elle doit, à ce titre, résolument choisir le camp de la majorité la plus pauvre de la population au lieu de faire des avances à des ‘nouveaux riches’ comme Piqueur. Les Socialistes doivent défendre un secteur financier aux mains du public, avec contrôle démocratique de la finance. Essayer de réformer le système en le cogérant (et être de “meilleurs” capitalistes que les capitalistes) échoue systématiquement. Il est temps de rompre avec ce système.

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