L’accord conclu avec la Turquie aggrave la situation des réfugiés

stopfortresseLe nombre de réfugiés syriens qui atteint l’Europe diminue fortement. Pour l’establishment, c’est le signe que la crise des réfugiés est résolue. Ils se moquent du fait que nombreux sont ceux qui fuient des pays comme la Syrie. La seule chose qui leur importe, c’est qu’ils n’arrivent pas jusqu’ici. La Belgique n’est pas en reste.

Le gouvernement était presque fier de pouvoir annoncer sa participation aux interventions aériennes en Syrie, comme si ces guerres n’avaient pas de conséquences. C’est l’intervention impérialiste en Irak qui a ouvert la voie au développement d’un groupe aussi terriblement réactionnaire et sanguinaire que Daesh. Le triste bilan des 15 ans de ‘‘guerre contre le terrorisme’’ nous enseigne pourtant que bombarder un pays ou une région, cela ne conduit pas à la paix, au contraire ça alimente la barbarie.

L’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie vise à stopper l’afflux de réfugiés en Turquie. Pour amadouer le président-dictateur turc Erdogan à cette fin, l’Union européenne a mis plusieurs milliards d’euros sur table. Tout à coup, les ‘‘valeurs occidentales’’ telles que la démocratie ne comptent plus ! À l’heure actuelle, 2,5 millions de réfugiés syriens s’entassent en Turquie. La promesse de l’UE d’en recueillir 20.000 en plus sur deux ans fera peu de différence. Au total, 160.000 réfugiés en provenance de Turquie, de Grèce, d’Italie,… devraient être répartis dans toute l’UE. Au moment d’imprimer ce journal, le compteur n’en était encore qu’à 1500.

Cette stratégie visant à bloquer les réfugiés en Turquie est vouée à l’échec. Cet accord a immédiatement été critiqué par des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International et Human Rights Watch. La Turquie est loin de constituer un pays sûr… Des preuves existent concernant l’exploitation d’enfants syriens dans des usines turques. La Turquie a fermé ses frontières avec la Syrie à plusieurs reprises, laissant des camps de réfugiés en Syrie sans moyen et sous la menace constante de la guerre. Sur le plan intérieur, Erdogan mène une véritable guerre contre la population kurde et réprime tous ses opposants. Que faire si la Turquie glisse davantage vers une guerre civile incontrôlable ? Que faire si la Turquie devient une nouvelle Syrie ou un nouveau Pakistan ? Où iront les 2,5 millions de réfugiés syriens qui sont déjà en Turquie ?

Ailleurs, les problèmes demeurent énormes. La guerre civile en Afghanistan a connu un nouvel essor ces derniers mois. Le nombre de personnes déplacées dépasse désormais le million. D’autres points chauds existent encore : l’Irak, la Libye, la Somalie,… La fin de la crise des réfugiés n’est pas à l’horizon.

Le sort des réfugiés en Europe n’est pas rose non plus. Un grand nombre d’enfants (mineur étranger non accompagné – MENA) a tout simplement disparu. Au cours des quatre premiers mois de cette année, Child Focus a ouvert 32 dossiers en Belgique uniquement. Ce n’est là que la ‘‘pointe de l’iceberg’’, selon les dires de l’organisation. Ces enfants atterrissent souvent dans l’esclavage sexuel ou domestique.

La situation des réfugiés est encore aggravée par les pénuries sociales en termes d’emploi, de logement, de services publics,… Le rêve d’un avenir meilleur est devenu cauchemar pour beaucoup. Cela ne vaut pas pour tout le monde, les passeurs font des affaires en or. Europol estime que ce “business” équivaut à un chiffre d’affaires de 5 à 6 milliards de dollars en 2015.

Ce système sans avenir permet à des criminels de faire des profits au détriment de la majorité de la population. Nous devons nous soulever contre le capitalisme et défendre un système débarrassé des guerres, de la pauvreté et de la misère.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai