Attaque politique contre le droit de grève au port d'Anvers

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Les autorités de la ville recourent aux forces armées du patronat

Au port d’Anvers, le droit démocratique de mener une action collective qui, selon la législation européenne, permet également la tenue de piquets de grève et inclut même les barrages routiers, a été violemment attaqué par la police en cette journée de grève nationale à l’appel de la FGTB. Les grands moyens ont été utilisés: différentes équipes de robocops, canons à eau et autres matériels peu communs. Dans quel objectif ? briser le droit de grève.

Rapport et photos de Geert Cool

Le conseil communal de droite et le gouvernement fédéral du même acabit veulent s’en prendre depuis déjà longtemps au droit de grève. Bart De Wever & Co n’ont pas pu supporter que la zone portuaire d’Anvers soit à nouveau bloquée par une action de grève, de façon responsable et organisée par un personnel formé pour assurer la sécurité dans cette zone industrielle. La grève nationale de la FGTB de ce 24 juin a donc été l’occasion de briser ce blocage par la répression. C’est effectivement ce qui a été fait. C’est aux syndicalistes de veiller à ce que cela soit éviter aux actions suivantes par une bonne évaluation de la situation.

anvers02Les quatre piquets organisés par la Centrale Générale dans la zone portuaire ont été brisés, un par un, par une force de police impressionnante. L’intervention était soigneusement préparée. Qui a donné les ordres pour sa préparation et son exécution? Qui assume la responsabilité politique de cette violation du droit à l’action collective? Le président de la FGTB-Anvers, Bruno Verlaeckt, a même été arrêté et détenu pendant quatre heures. Un pays où un dirigeant syndical en lutte contre la politique du gouvernement est arrêté par ordre de ce même gouvernement fait davantage penser à une dictature qu’à une démocratie. Ce gouvernement ne laisse non seulement pas de place à la concertation, il veut aussi décider de la manière dont la résistance sociale devrait se pencher sur sa politique: tranquillement et dans des endroits où personne ne le remarque. Dans une cellule de police par exemple.

La droit de grève repose sur l’installation de piquets de grève. Même la mise en place de barrages routiers fait partie du droit à l’action collective. Le port d’Anvers connait depuis déjà des décennies des piquets de grève aux quatre points d’accès à la Scheldenlaan (l’avenue centrale). Ce 24 juin, les choses n’étaient pas différentes. La décision de les briser est une décision politique qui vise directement le droit de grève de tous les travailleurs. Cela n’a rien à voir avec la fluidité du trafic : tout était beaucoup plus calme avant l’intervention de la police. Les grévistes s’étaient assurés que tous ceux qui se trouvaient dans le port pouvaient le quitter, les files ne prenaient pas beaucoup de temps. L’intervention policière a duré longtemps, entrainant de longs embouteillages. Rien à voir avec le trafic donc. Mais tout avec une attaque contre le droit de grève.

Il faut riposter. Après l’été, de nouvelles grèves et manifestations suivront. Utilisons l’été pour soigneusement préparer nos actions et considérablement augmenter la mobilisation tout en réfléchissant à la meilleure manière de bloquer la zone portuaire toute entière sans être relativement facilement repoussés par la police comme ce fut le cas aujourd’hui. Quatre piquets avec une cinquantaine de syndicalistes chacun peuvent être vite dispersés. Mais des dizaines de piquets de grève similaires? Notre arme principale est notre nombre. Mobilisons la de manière optimale.

C’est sur base de la mobilisation et de l’organisation que nous avons arrachés nos droits démocratiques actuels, nous allons les défendre de la même façon contre les forces armées des patrons et ceux qui décident de les utiliser.

24 juni - repressie in Antwerpse haven

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