La loi Peeters passe le droit du travail à la moulinette. Non aux 45 heures!

ls212_versoIl n’y a pas que le gouvernement français qui veut sa ‘‘Loi Travail’’. Michel & Co. préparent une nouvelle réforme structurelle qui vise directement à augmenter encore plus les profits des patrons. Kris Peeters, ministre de l’Emploi et de l’Économie (CD&V) – celui-là même qui avait encore essayé de se présenter comme le visage social du gouvernement – est maintenant le fer de lance d’une nouvelle attaque généralisée contre les travailleurs et la jeunesse qui, selon ses dires, vivraient tous au-dessus de leurs moyens.

Par Boris (Bruxelles)

La fin de la semaine de 38h et des horaires ultra-flexibles

L’idée est d’introduire la semaine des 45 heures et la journée des 9 heures via l’annualisation (le calcul sur l’année) du temps de travail. Dans certains secteurs, cela pourrait même atteindre les 50 heures par semaine et les 11 heures par jour ! On pourrait ainsi travailler 45 heures certaines semaines et 31 heures d’autres. De plus, un pot de 100 heures supplémentaires serait introduit, rendant possible une augmentation du temps de travail moyen de 2 heures par semaine.

Jusqu’ici, un patron doit s’assurer de l’accord de la délégation syndicale pour introduire des heures supplémentaires. Désormais, plus besoin de justification avec la ‘‘loi Peeters’’. Le syndicat est mis hors-jeu et l’on se retrouve donc tout seul à négocier face à son employeur, sans qu’une trace écrite soit même nécessaire. Un simple accord oral suffirait.

Contrairement à la propagande du gouvernement selon laquelle le mécanisme créerait de nouveaux emplois, il limitera au contraire encore plus l’accès à l’emploi pour les chômeurs. Ces derniers seront utilisés comme moyen de chantage pour faire accepter des conditions de travail dégradées. Pas content ? On trouvera quelqu’un pour te remplacer !

Les femmes et la jeunesse livrées à l’esclavage moderne

Parmi les travailleurs à temps partiel, dont les femmes constituent la majeure partie, nombreux sont ceux qui ont un horaire flexible. Aujourd’hui, ces horaires doivent être communiqués 5 jours à l’avance et le contrat de travail spécifie quels sont les jours et heures de travail potentiels. Cette loi permettra à l’employeur de communiquer l’horaire seulement un jour à l’avance, de ne plus spécifier dans le contrat les tranches horaires potentielles et de raboter voire supprimer le sursalaire en cas de dépassement des heures.

Il serait aussi possible de conclure des contrats à durée indéterminée avec une agence d’intérim, qui nous enverrait ensuite d’un job à l’autre à souhait, le moindre refus pouvant casser le contrat et empêcher l’accès aux allocations de chômage.

Se crever à la tâche et sacrifier sa vie privée

À de telles conditions, au revoir les loisirs, la vie de famille et la vie sociale tout court. La vie de chacun sera plus compliquée, prendre ses congés et organiser ses vacances en famille deviendra un casse-tête.

Les travailleurs belges sont parmi les plus productifs au monde, mais deux tiers d’entre eux subissent déjà le stress au travail. Alors que les burnouts, les dépressions et les autres maladies professionnelles explosent, les nouvelles mesures aggraveront encore les problèmes de santé et le nombre de malades de longue durée. Et il est aussi question de faire subir à ses derniers un régime similaire à celui de la ‘‘chasse aux chômeurs’’ et des exclusions d’allocations.

C’est tout le système Peeters qu’il faut renverser

D’autres attaques antisociales vont encore suivre alors que les profits et les dividendes versés aux actionnaires atteignent de nouveaux records. Il n’y a jamais eu autant de richesses dans la société, d’inégalités non plus. La politique de l’establishment vise à transférer sans cesse plus de moyens du travail vers le capital. Saisissons l’occasion du nouveau plan d’action syndical. Les syndicalistes disposent de nombreux alliés avec les nouveaux mouvements sociaux tels que Tout Autre Chose, “Bloquons les 45h”, Nuit Debout, la coordination des Sans-papiers, la plateforme ‘‘Du Temps pour Nous’’. C’est tous ensemble qu’il faudra lutter contre la Loi Travail et faire tomber ce gouvernement des riches !

Mais ne nous limitons pas à ça, partons à l’offensive ! Exigeons un salaire minimum décent de 15€/h, à l’image des luttes qui se développent pour le salaire minimum aux USA ! Répartissons le travail disponible par la réduction collective du temps de travail à 30 heures par semaine, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction des cadences si nécessaire ! Renverser la tendance actuelle de transfert des moyens de la collectivité vers les riches exigera un changement de société, vers l’instauration d’une société socialiste démocratique.

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