Des études de plus en plus chères… Bientôt uniquement pour les plus riches ? Plus de moyens publics pour l’enseignement!

Des études de plus en plus chères…

Bientôt uniquement pour les plus riches?

Selon une étude de la FEF (Fédération des Etudiants Francophones), un étudiant kotteur paie en moyenne de 10.000 à 12.000 euros par an pour ses études. Les autres s’en sortent avec « seulement » 6.000 à 7.000 euros par an. Alors, les études, accessibles pour tous?

Jeroen Demuynck

Non ? Rien d’étonnant… L’enseignement n’a pas été épargné par la gestion néolibérale des partis traditionnels et subit le choc des réductions d’investissements publics. La logique de profit domine toujours plus. En 1980, 7% du Produit Intérieur Brut étaient consacrés à l’enseignement, mais ce pourcentage n’est plus aujourd’hui que de 4,9%. Bénéficier de l’enseignement n’est plus considéré comme un droit, mais plutôt comme un « investissement » dans son propre avenir.

C’est particulièrement perceptible au niveau des droits d’inscription. Une étude du gouvernement flamand de 1999 a établit que les étudiants universitaires payaient 355 euros d’inscription en moyenne, pour 389 euros en moyenne pour les étudiants des hautes écoles. Aujourd’hui, il est demandé 535 euros en moyenne en Flandre et, en Wallonie, le minerval est de 721 euros en moyenne (universités) ou de 530 euros (hautes écoles). Vous trouvez ça cher ? Attendez de voir l’avenir que nous réserve un enseignement à la sauce anglo-saxonne, aux coûts d’inscription de plusieurs milliers d’euros…

A côté des droits d’inscription, pour de nombreux étudiants, un kot est tout simplement devenu impayable. Selon l’étude citée précédemment, un kot coûtait en Flandre de 1.859 à 1.945 euros par an il y a dix ans. Aujourd’hui, il s’agit de 3.120 euros en moyenne et de 3.150 euros en Wallonie. Et c’est encore plus cher à Bruxelles. Et on n’a pas encore parlé des livres, des transports, de la nourriture, de l’ordinateur et d’internet, des stages…

De plus en plus d’étudiants sont obligés de « bricoler à côté » pour payer leurs études. Très souvent, ils se retrouvent dans des jobs ultra-flexibles et sous-payés, ce qui mine non seulement leurs chances de réussite, mais aussi les conditions de travail des autres travailleurs. La pression financière pour suivre des études a beaucoup de conséquences : une étude a établi en France que 40.000 étudiants, principalement des étudiantes, payent leurs études en ayant recours à un job dans l’industrie du sexe. Il n’y a pas de chiffres disponibles pour la Belgique mais une pareille évolution est vraisemblable ici aussi.

La seule manière de concrétiser le droit d’accès à l’enseignement est de développer les services publics sociaux au lieu de les réduire. Pour résoudre le problème de la cherté des logements, la construction d’une grande quantité de homes pour étudiants qui soient bon marché et de qualité s’impose. Grâce à une plus grande offre de kots, les prix du marché privé diminueraient aussi. Au lieu de privatiser les restaurants universitaires et de les remettre à la logique de profits du privé, il faut les développer, au lieu d’augmenter les coûts d’inscription, il faut les supprimer, et il faut instaurer un salaire étudiant pour que chacun puisse réellement avoir accès aux études.

Pour un enseignement solide et accessible, il faut plus de moyens publics. Les ramener à nouveau à 7% du PIB serait déjà un bon premier pas dans cette direction !


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