La coupe est pleine: Continuons jusqu'à la chute du gouvernement!

TRACT_31Après les agents pénitentiaires ont suivi les cheminots. Les voix qui ont voulu en faire les coupables des embouteillages de la semaine passée ont dû baisser d’un ton lorsque le tunnel Léopold II a été fermé à Bruxelles. Le sous-investissement était tel que des câbles s’étaient détachés au-dessus des voitures. En partie à cause du grand nombre de voitures de sociétés, les routes étaient obstruées. Une chance que la grève des policiers était limitée aux prisons, sinon l’armée aurait également été appelée à réguler le trafic.

Tract en version PDF

C’est la pitoyable conséquence d’années d’économies. Un «failed state»? Ce n’est pas l’Etat qui est en faillite, c’est ce système où les riches deviennent plus riches au détriment de la collectivité, des travailleurs (tant du secteur privé que du public) et des usagers. Nous sommes surpris que le personnel des services publics ait tenu le coup si longtemps dans ces circonstances. Au lieu du «changement» promis, ce gouvernement n’a fait que suivre la politique d’austérité de ses prédécesseurs, mais à un rythme infernal.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

Bientôt, les agents pénitentiaires à Bruxelles et en Wallonie seront en grève depuis cinq semaines suite au plan-Geens qui vise à augmenter la productivité de 10%. Mais le surpeuplement carcéral, le vieillissement des infrastructures et les mauvaises conditions de travail durent depuis beaucoup plus longtemps. Le plan-Geens, ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le retrait de ce projet ne remédierait pas les problèmes structurels. Chez les cheminots, la goutte d’eau, ce fut le prolongement du temps de travail par le retrait de jours de crédit, mais il y a aussi le protocole d’accord social unilatéralement imposé et tout l’ensemble du plan-Galant.

Aucun service public n’est épargné par le manque de moyens. Il pleut dans nos musées et même les magistrats vont entrer en grève. Après avoir démantelé le système de fin de carrière dans l’enseignement, on s’en prend à la comptabilisation des périodes assimilées et aux tantièmes préférentiels. Aux Finances, 33 bureaux vont fermer. Le 8 juin, les pompiers manifesteront à Namur. Michel sent la terre glisser sous ses pieds et a invité les syndicats à discuter. Pour parvenir à un compromis? Non, pour les faire cesser de « mentir »! Comme si cette provocation ne suffisait pas, il semblerait que le gouvernement voulait secrètement pousser à la privatisation de Bpost par l’acquisition de la PostNL néerlandaise.

“Menteurs”, “preneurs d’otage”, “terroristes”,…

Jan Jambon proclame que le gouvernement continuera de toute façon. Marc Goblet a répondu que ce dernier ne représente que le capital et que ce gouvernement ne veut pas négocier. Michel, ses ministres et son Premier ministre de l’ombre anversois parlent de « menteurs », de « preneurs d’otage » et même de « terroristes ». C’est une insulte de dire que ces grèves seraient dirigées par le PS, un prétexte pour ne pas aborder les causes concrètes. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas un mouvement de grèves dirigé par le PS qu’il n’est pas question de grève politique. Ce ne sont pas les syndicats, mais bien le gouvernement qui met de côté chaque accord entre partenaires sociaux pour en mettre le sujet à l’agenda politique.

Est-il intelligent d’y aller à fond avec la grève en Wallonie et à Bruxelles, où le gouvernement fédéral n’a aucune légitimité, alors que c’est plus difficile d’y arriver en Flandre ? Dans le cas contraire, ne laisserait-on pas à leur sort les agents pénitentiaires et les cheminots ? Selon un sondage réalisé par iVox et le quotidien Het Nieuwsblad, 60% des Flamands et 68% des francophones estiment que l’austérité n’est pas équitablement répartie. Plus de 60% pensent que le gouvernement fédéral aurait pu éviter les grèves par le dialogue, mais c’est justement ce que le gouvernement ne veut pas. Il veut au contraire nous museler par la limitation de notre droit de grève.

Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Vous pouvez le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant vos collègues de participer à la grève générale du 24 juin ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai