“Pour les élections sociales, nous sensibilisons par le contenu’’

À la VUB (Vrije Universiteit Brussel), les 2.800 membres du personnel se prononceront à la mi-mai pour élire leur représentation syndicale. Bart Vandersteene en a discuté avec Jo Coulier, délégué FGTB depuis 1995, président du conseil national de la CGSP-Enseignement flamande (ACOD-Onderwijs) et membre du PSL.

Tous les 4 ans, les travailleurs élisent leurs représentants au sein du comité d’entreprise et du Comité pour la prévention et la protection au travail. Comment la FGTB s’est-elle présentée à l’université pour ces élections ?

‘‘Nous avons 58 candidats. C’est le plus grand nombre de candidats que nous ayons connu et le résultat du très bon travail syndical mené avec intensité au cours de ces 20 dernières années. Nous avons une équipe de candidat plus diversifiée que jamais, toutes les catégories du personnel sont représentées, de la cafétéria au personnel académique, tous ensemble sur une même liste. 48% de nos candidats sont des femmes alors qu’elles représentent 41% du personnel. Ce grand mélange provient directement de l’accent que nous mettons sur un travail de fond et combatif.

‘‘Nous nous attendons à un bon résultat pour la FGTB, même si l’impact de certains facteurs est difficile à estimer. La CSC participe ainsi pour la première fois aux élections. En 2012, la FGTB avait recueilli près de 65% des voix, la CGSLB en recevant 29%, les autres votes étaient blancs ou nuls. Un résultat similaire cette année-ci attesterait du bon travail que nous avons fait.’’

Comment menez-vous campagne ?

‘‘Contrairement à une tendance générale dans le syndicat qui accorde une attention plus particulière à la forme des campagnes, nous avons consciemment investi dans le fonds, le contenu, notamment par une brochure en cinq chapitres. [Cette brochure peut être consultée en ligne sur http://www.vub.ac.be/abvv/sites/default/files/programmabrochureVUB.pdf]

‘‘Nous commençons par la nécessité d’accroître les investissements publics dans l’enseignement supérieur pour contrer la logique d’économies budgétaires. L’investissement dans l’enseignement supérieur crée également des emplois, 80% des frais universitaires sont destinés au personnel. Dans le deuxième chapitre, nous listons les revendications des différentes catégories de personnel. Le troisième chapitre est consacré à la défense de la sécurité sociale et du fruit de notre travail collectif contre les idées libérales telles que la rémunération à la performance et l’assurance individuelle. Une autre partie aborde le bien-être au travail et nous concluons par un chapitre sur la nécessité absolue des syndicats.

‘‘Nous essayons de rencontrer l’ensemble du personnel avec cette brochure et d’entrer ainsi en discussion sur le rôle du syndicat et les principes défendus par notre délégation FGTB.’’

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie entre deux élections sociales ?

‘‘Nous réunissons régulièrement les délégués et nous invitons d’ailleurs souvent ceux qui le souhaitent à s’assoir avec nous pour discuter des revendications, des actions à mener,… Nous organisons de nombreuses séances d’information pour le personnel. Ces assemblées se déroulent sur le temps de midi, parfois avec des orateurs particuliers. Nous avons, par exemple, invité un représentant de Médecine Pour Le Peuple (MPLP) pour parler des dangers liés à l’amiante dans le cadre d’un dossier concret à la VUB. Il y a eu des séances d’information concernant l’emploi et le financement de l’enseignement supérieur, nous avons invité un expert de la situation politique aux États-Unis et nous avons même reçu un ancien député européen (Paul Murphy) pour parler de l’Union européenne. Cela a créé une culture de discussion parmi les membres de la FGTB qui sont de plus en plus impliqués. L’effet de ces assemblées est très positif.’’

Quel impact les mesures d’austérité ont-elles sur l’université ? Quelle résistance cela entraine-t-il ?

‘‘Nous avons eu quelques actions très importantes à la VUB avec une très bonne participation aux manifestations et aux grèves, selon les normes de la VUB. Cela fait déjà longtemps que nous constatons les effets de la réduction progressive du financement public de l’enseignement supérieur sur le personnel et les étudiants. Mais d’un autre côté, nous avons pu obtenir satisfaction pour certaines revendications durant l’année écoulée. Ce fut le résultat d’une pression grandissante au cours de ces dernières années et de l’installation d’un nouveau conseil d’administration plus ouvert à nos arguments. Cela récompense la persévérance de notre travail syndical au cours du temps. Nous espérons en voir aussi le résultat au niveau des élections sociales.’’

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai