Rafle scandaleuse contre les sans-papiers

Rafle scandaleuse contre les sans-papiers :

Une rafle scandaleuse vient de se produire à Bruxelles contre des sans-papiers qui menaient une action en revendiquant une politique d’asile plus humaine. 148 personnes ont été arrêtées devant les bâtiments de l’Office des étrangers. Plus de la moitié étaient des sans-papiers à côté d’une dizaine d’étudiants de l’ULB (dont plusieurs militants d’Etudiants de Gauche Actifs-EGA) et d’une trentaine d’autres manifestants.

Cette manifestation était à l’initiative des sans-papiers qui mènent actuellement des actions à l’ULB avec le soutien d’un groupe d’étudiants, dont les membres d’EGA-ULB. Afin de protester une nouvelle fois contre la politique d’asile répressive actuelle, une manifestation a été organisée hier.

La police bruxelloise a toutefois décidé qu’il n’y avait pas de droit démocratique pour mener des actions et a arrêté 148 personnes. Il n’y a eu aucun avertissement, les arrestations ont été faites immédiatement. La police a menacé d’envoyer les sans-papiers dans des centres fermés pour procéder ensuite à leur expulsion. Comme les autorités n’ont aucune réponse à donner au mouvement de protestation des sans-papiers, elles essayent de supprimer la contestation en réduisant les organisateurs au silence (et, en plus, en mettant leurs vies elles-mêmes en danger si les expulsions devaient se produire).

Les sans-papiers ont la plupart du temps fuit la misère et le manque de droits démocratiques dans leur pays d’origine, mais ils trouvent ici un sort similaire : misère, chômage, travail précaire et dangereux, etc. sans aucun droit pour mener des actions ! Qui ose exprimer son opinion risque de finir enfermer immédiatement dans un camp en attendant d’être déporté. Il n’est pas fortuit qu’au Vlaams Belang, on appelle à réprimer les sans-papiers.

Dans les cellules du Palais de justice, les militants avec ou sans papiers n’ont pas eu droit au même traitement. Les militants qui avaient des papiers ont progressivement été libérés. Nous avons parlé avec un membre du MAS/LSP qui a été arrêté durant des heures et qui en est ressorti choqué : « notre pays est-il démocratique ? » se demande-t-il. A côté des sans-papiers arrêtés se trouvaient aussi des étudiants de l’ULB qui soutiennent leurs actions à l’université. Le message qui semble leur avoir été donné est celui-ci : celui qui ose protester contre la politique d’asile dans ce pays est considéré comme un criminel.

Les sans-papiers arrêtés risquent d’être transférés dans des centres-fermés en vue de leur expulsion. La responsabilité en incombe au PS. Le bourgmestre de Bruxelles Thielemans (PS) a fait savoir que la manifestation n’avait pas reçu d’autorisation (un mensonge !) et que la sécurité a été compromise. En d’autres termes, il a donné l’ordre de commencer la rafle. Le PS a ici mené la politique que le Vlaams Belang ou le Front National aimerait appliquer. C’est dans ces rangs là que se trouveront ceux qui seront content d’entendre ce genre de nouvelles.

Selon la police, c’est maintenant l’Office des étrangers qui a repris en mains cette affaire. La ville de Bruxelles avait tout d’abord promis que tout le monde serait libéré, mais les sans-papiers avaient entre-temps déjà été placés sous le contrôle de l’Office des étrangers. Il s’agit évidemment d’une faible excuse, d’une tentative pitoyable de réduire la responsabilité de la ville de Bruxelles dans la rafle.

Le véritable but de cette opération est et reste d’étouffer dans l’œuf le mouvement contre la politique d’asile actuelle. C’est l’unique raison pour laquelle 148 personnes ont été arrêtées et criminalisées. Si de telles pratiques sont possibles, alors la lutte contre la politique d’asile est impossible pour les sans-papiers. Cette répression mènera toutefois à une plus grande résistance dans le reste de la population. Nous allons prendre nos responsabilités et continuer à protester contre cette répression.

La nuit dernière a été une nuit de protestation. Nous exiger que l’Office des étrangers libère immédiatement les sans-papiers et la reconnaissance du droit de mener des actions. Les autorités qui n’admettent pas que leur politique soit disputée veulent renvoyer les sans-papiers dans le monde qu’ils ont fuit. L’Ayatollah Khomeini ou le régime chinois seraient fiers de la manière dont la dissidence a été traitée ici…

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