Grande manifestation contre la terreur et la haine

marche_sol01En raison de l’interdiction de la grande manifestation initialement prévue immédiatement après les attentats du 22 mars, une grande mobilisation nationale suivant ces terribles événements a manqué en Belgique. Heureusement, divers hommages locaux ont eu lieu et ont permis au débat public de ne pas être complètement laissé aux politiciens de l’establishment. Ceux-là tentent par tous les moyens de dissimuler l’échec de leur politique de sécurité en proposant encore plus de ces mêmes mesures.

Près d’un mois après les attentats de Bruxelles, cette manifestation de ce dimanche a été l’occasion de démontrer que le rejet de la terreur et de la haine était encore grand. La perspective des 15.000 participants avait circulé peu de temps avant l’événement, un chiffre ambitieux. Les médias ont concentré énormément d’attention au fait que la participation a finalement été moindre. Il semblait visiblement moins important de faire remarquer qu’il y avait tout de même encore beaucoup de monde.

Le gouvernement avait émis l’idée d’organiser lui-même quelque chose. Cela avait été le cas en France, et de nombreux chefs d’Etat avaient pu parader devant les caméras. Mais les critiques qui fusent en nombre croissant sur la politique de sécurité du gouvernement – pensons à Zaventem – a rendu difficile de procéder de la sorte et l’interdiction de la grande manifestation de fin mars a pris fin. Mais le momentum était passé. Quelques politiciens établis avaient toutefois tenu à se faire voir en bonne place ce dimanche pour tenter de récupérer l’événement. Leur politique antisociale fait toutefois partie du problème. Elle contribue au développement d’un désert social par lequel toutes sortes de groupes réactionnaires, dont Daesh, peuvent trouver une petite entrée.

Les participants à la manifestation étaient issus d’horizons très diversifiés, avec notamment un grand groupe issu de Molenbeek. Nous voyons mal comment le ministre Kris Peeters pourrait dire des ses habitants, parmi les plus pauvres du pays, qu’ils vivent au-delà de leurs moyens, pour reprendre sa justifications des nouvelles mesures budgétaires antisociales. La manifestation a grandi au fur-et-à mesure qu’elle avançait sur son parcours pour finalement atteindre les 10.000 participants aux dires des organisateurs.

Nous avons pu constater une grande ouverture pour notre manière d’aborder les causes du terrorisme et les mesures nécessaires pour y faire face. Nos affiches «Contre le terrorisme et la haine: la solidarité» ont été prises de nos mains avec empressement pour une contribution de soutien. Nos militants ont également vendu 76 exemplaires de notre journal Lutte Socialiste avec notre supplément spécial portant sur les attentats de Bruxelles. De nombreux manifestants ont précisé qu’ils seraient présents la semaine prochaine pour la manifestation contre l’achat de nouveaux avions de chasse par la Belgique. C’est très important. La participation belge aux interventions en Syrie ne renforcera pas la sécurité, ni en Syrie, ni ici. Nous avons aussi beaucoup discuté de la politique d’austérité du gouvernement de droite qui nous condamne à un désert social tandis que les amateurs des curiosités fiscales de Panama sont laissés tranquilles.

Le gouvernement a cherché par tous les moyens à récupérer l’événement ou à calmer les critiques, en promettant une aide financière à une délégation de proches des victimes ou en réunissant des représentants de différentes religions. Cela rappelle le Mouvement Blanc de 1996. Seul le roi manquait à l’appel cette fois-ci. Mais nous avons pu constater parmi les manifestants que la colère contre la faillite de la politique dominante restait de mise. Le gouvernement n’a pas réussi à restaurer cette idée de «l’unité nationale» autour de lui. Il se distingue par un échec général dans tous les domaines.

A la suite de cette manifestation contre la terreur et la haine suivent les actions syndicales contre l’austérité, ce mardi et ce mercredi déjà. Il nous faut un deuxième plan d’action pour dégager par la grève ce gouvernement et toute la politique d’austérité.

Reportage-photos de PPICS
Mars tegen terreur en haat // PPICS

Reportage-photos de Jean-Marie:
Mars tegen terreur en haat // Jean-Marie Versyp

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai