Où est passé l'argent? Assez de cadeaux aux patrons et aux riches!

Utilisons les richesses dans l’intérêt de la collectivité !

ls210Étonnement et inquiétude chez l’establishment politique et économique belge en mars : il manque plusieurs milliards d’euros dans le budget fédéral. C’est le bulletin de ce gouvernement ouvertement de droite. Celui qui chantait l’incompétence de ses prédécesseurs et la nécessité de gouverner avec des comptables ‘sérieux’. Celui qui allait appliquer une austérité dure ; faire les réformes ‘nécessaires’. Au final : des milliards envolés. L’opposition refile la patate de l’incompétence au ministre des finances N-VA Johan Van Overtveld. Mais il ne s’agit pas tant d’incompétence, mais d’approche politique. C’est tous leurs choix politiques qu’il faut changer !

Par Stéphane Delcros

De quelle profondeur, ce trou budgétaire ? Tous les montants y sont passés, et jusqu’à 4 milliards d’euros d’effort budgétaire à réaliser pour atteindre le fameux équilibre en 2018, en intégrant les dépenses supplémentaires pour les politiques de sécurité et la crise des réfugiés. Le gouvernement fédéral, pour tenter de justifier ses mensonges, nous a encore ressorti le fait que certaines politiques décidées n’ont pas encore donné leurs effets, comme le tax shift. Et, à grand renfort de bidouilleries comptables et de ‘trucs’ budgétaires, il a finalement réussi à réduire la somme à 1,5 milliards d’euros ‘maximum’ (du moins, à l’heure d’écrire ces lignes). Mais ce sont clairement des manœuvres, qui ont pour but de tenter de cacher la réalité : la politique d’austérité et de cadeaux aux patrons ne permet pas de remettre l’économie sur les rails de la croissance, au contraire. Une étude récente de l’Université de Gand montrait d’ailleurs qu’à politique inchangée, la croissance moyenne par habitant resterait sous les 1% jusqu’après 2070… C’est la politique d’austérité qui mine l’économie !

Le 5 mars dernier, dans le journal De Tijd : ‘‘Peu à peu, il devient clair que le gouvernement a effectivement dépensé l’argent par milliards en réductions d’impôts pour les entreprises et les travailleurs, argent qu’ils n’ont pas. Avec un déficit de plus de 10 milliards d’euros et une dette de 107 pourcents du produit intérieur brut, il n’y a vraiment pas de place pour dépenser de l’argent supplémentaire. C’est seulement lorsque le budget est sous contrôle que le pays peut se permettre une telle chose. Le gouvernement attend les réductions d’impôts pour stimuler la croissance économique et donc apporter plus de recettes fiscales dans les coffres mais, en ce moment, on n’en remarque rien.’’ Un bel effort d’analyse. Mais si des cadeaux ont bien été massivement donnés aux entreprises, la grande majorité de la population n’a rien reçu, que du contraire : saut d’index, hausse de la TVA, attaques sur les malades de longue durée… Cette politique antisociale ne va d’ailleurs que continuer si nous ne redémarrons pas la riposte massive et organisée.

Les discussions sont en cours au sein du gouvernement concernant la réponse à apporter au(x) milliard(s) à aller chercher. Trouver de nouvelles recettes ? De nouvelles économies de dépenses ? Toucher à la sécurité sociale ? L’establishment politique veut encore essayer de s’en sortir avec une nouvelle régularisation fiscale, la réduction des dépenses publiques par la ‘modernisation’ de l’appareil d’Etat, l’extension des flexijobs… Les tensions et conflits ouverts dans le gouvernement s’accélèrent et continueront, surtout entre le CD&V et la NVA. S’il est clair qu’aucun des partis de la coalition n’en sortira complètement indemne, rappelons-nous qu’ils sont tous d’accord sur le fait que la facture sera à nouveau présentée aux travailleurs et à leurs familles.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’un budget centré sur les intérêts de la majorité de la population, en rassemblant les richesses disponibles et croissantes et en les utilisant efficacement : pour assurer l’infrastructure nécessaire ; pour garantir le meilleur fonctionnement de tous les services à la collectivité ; pour fournir à chacun un accès à un emploi décent avec un salaire permettant réellement de vivre, à un logement à prix abordables et à un enseignement de qualité, gratuit et accessible à tous ; pour assurer que les nouvelles technologies soient mises au service de la défense de notre environnement, de l’amélioration de notre qualité de vie et de l’élargissement de nos temps libres, plutôt que de grossir les rangs du chômage ou des personnes dépendantes du CPAS.

Organisons-nous pour mettre un terme à ce gouvernement des riches et à toute la politique d’austérité ! Construisons ensemble une autre société, dans l’intérêt de la collectivité !

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