Construire une présence syndicale à Albert Heijn

thomasLes élections sociales se tiendront en mai. Toutes les entreprises qui comprennent plus de 50 travailleurs éliront des représentants du personnel pour le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) et celles de plus de 100 travailleurs éliront également les membres du conseil d’entreprise. Aux précédentes élections sociales en 2012, il y a eu 125.116 candidats soit le double des élections communales, et 44.608 d’entre eux ont été élus. Pour ces élections, pas d’agences de publicité ni de coûteuses campagnes médiatiques : les délégués sont directement élus par leurs collègues sur base de leur dévouement quotidien.

Thomas est candidat aux élections sociales à Albert Heijn, un nouvel arrivé dans le secteur des supermarchés. Il s’agit des toutes premières élections sociales et la direction a fait tout son possible pour limiter le nombre de représentants du personnel. Ici, pas de discussion portant sur la nomination de deux délégués par magasin, comme c’est le cas chez Mediamarkt. Chez Albert Heijn, la norme, tant au niveau du salaire que de la représentation du personnel, c’est le minimum.

‘‘Ce n’est pas évident de commencer un travail syndical à partir de zéro. Heureusement que j’avais déjà une expérience syndicale dans l’industrie. Au magasin où je travaille, je peux saisir la balle au bond. Je vois mes collègues tous les jours et il devient vite clair aux yeux de tous que la présence syndicale assure une différence. Mais je suis aussi responsable de six autres magasins, les choses sont plus lentes là-bas. La confiance, ça se construit. Actuellement, la plupart des magasins Albert Heijn appartiennent à l’entreprise, puisque celle-ci veut avant tout établir sa marque dans notre pays. Mais plus de magasins commencent à être franchisés.

‘‘Un des plus grands problèmes pour le personnel d’Albert Heijn, ce sont les contrats à temps partiel. Presque tout le monde travaille avec des contrats de 20 ou 24 heures par semaine. Sans un emploi à temps plein, on ne dispose pas d’un revenu à temps plein. Étant donné que les horaires de travail ne sont connus que brièvement à l’avance, il est impossible de se trouver un deuxième emploi à temps partiel. L’utilisation généralisée de ce type de contrats vise à maximaliser la flexibilité. Des blocs de quatre heures de travail peuvent facilement être utilisés pour couvrir les heures de pointe, tandis qu’un bloc de 7 heures comprendra forcément des moments de travail moins intenses. Souvent, les employeurs promettent plus d’heures à l’avenir si les salariés font de leur mieux. Cela vise à accroître la productivité, mais cela conduit également à des problèmes d’épuisement professionnel.

‘‘La fusion d’Ahold, le groupe de coordination d’Albert Heijn, et de Delhaize engendre peu d’inquiétudes à Albert Heijn puisque nous connaissons déjà des conditions de travail minimales. On ne pourra pas nous tirer beaucoup plus vers le bas après la fusion. Il semblerait en outre que la marque Albert Heijn doive simplement coexister à côté de Delhaize. Mais chez Delhaize, la fusion pourrait coûter des emplois, notamment parmi les cadres.

‘‘Les élections sociales sont importantes. Elles renforcent notre mandat dans les négociations avec une direction déterminée à ne nous accorder que le minimum légal. Cela offre également la possibilité d’expliquer l’importance et le rôle des syndicats à tous les employés. Dans une nouvelle entreprise, ce type de campagne est d’autant plus important.’’

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