Marc Goblet prêt à mobiliser pour les 8 de Goodyear et le cheminot Jordan Croeisaerdt

jordan_meetingLa grande salle de la CGSP rue du congrès à Bruxelles débordait de monde à l’occasion du meeting en défense du droit de grève ce vendredi 18 mars au soir. Ce meeting initialement organisé par le comité de soutien constitué lors de la grève des ouvriers de BM&S et qui s’était remobilisé en défense du cheminot Jordan Croeisaerdt a finalement été pris en charge par les secteurs ALR, Cheminots et enseignement de la CGSP-Bruxelles. Parmi les orateurs se trouvaient Jordan, évidemment, mais aussi trois ex-travailleurs de Goodyear-Amiens, Jan Buelens (professeur de droit collectif et avocat de Progress Lawyers Network) et surtout Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB.

Par Eric Byl

Entre 250 et 300 militants se sont mobilisés. Ils ont d’abord écouté Jordan Croeisaerdt, accompagnateur de train et délégué CGSP-Cheminots qui s’est vu infliger une astreinte à hauteur de 1700 euros lors de la grève des 6 et 7 janvier dernier. Il a expliqué les véritables raisons de cette attaque : essayer d’intimider d’un délégué qui défend avec acharnement ses collègues et son métier et s’en débarrasser. C’est le résultat de la course aux profits capitaliste. Il est bien décidé à riposter, si nécessaire par la désobéissance civile, mais surtout par la mobilisation.

Après Jordan a suivi un représentant de la délégation de Goodyear. 8 ex-travailleurs ont été condamnés par le tribunal correctionnel d’Amiens le 12 janvier 2016 à neuf mois de prison ferme et quinze mois avec sursis. Cela a provoqué une vague de solidarité partout en France et ailleurs. En seulement quelques semaines, 110 comités de soutien se sont constitués partout en France. Ce 31 mars, une mobilisation massive se tiendra à Paris contre la casse du Code du travail. Tirée par la jeunesse, l’atmosphère est en train de tourner en France. Les anciens de Goodyear s’en réjouissent car ce gouvernement Hollande-Valls est une vraie peste pour les travailleurs. Ils seront en appel les 19 et 20 octobre et ils ont l’intention de mobiliser aussi largement que possible pour cette occasion.

Jan Buelens a expliqué que «militer, c’est exercer des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression, la liberté d’association et le droit à l’action collective. Brider ces droits, c’est créer de fait un régime autoritaire qui ne défend que les intérêts de l’Etat et des employeurs.»

goblet01Finalement Marc Goblet a rappelé l’attaque frontale lancée par Charles Michel qui venait d’appeler les partenaires sociaux à conclure un accord sur l’exercice du droit de grève dans les prochains jours. Ce que les patrons proposent est inacceptable. Ils veulent interdire les blocages des autoroutes et des zonings industriels, mais où est-ce que cela nous mènera ? Sera-t-il bientôt illégal de bloquer l’entreprise ? Ils voudraient aussi qu’un responsable syndical dénonce ses propres militants à la police en cas de «débordement». Enfin, ils veulent l’une ou l’autre forme de responsabilisation des syndicats dans le but de les rendre inefficaces. Nous avons pu comprendre que Goblet considère ces propos inacceptable, mais nous n’avons pas encore entendu quelle sera la stratégie syndicale lorsque le gouvernement reprendra le dossier en main.

Ensuite, une heure durant, la salle a eu la parole. Comme c’était la frange combattive qui avait principalement répondu à l’appel, les interventions étaient généralement marquées à gauche et assez critiques. Certaines interventions ne se sont peut-être pas tout à fait tenues au sujet traité. D’autres mettaient surtout en avant les faiblesses – l’absence de certains secteurs et l’existence de courants droitiers au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES) – ce qui a tendu la perche à Marc Goblet et d’autres pour se retrancher derrière l’autonomie des centrales et le manque de combattivité de certains secteurs voire même de certains syndicats représentés au sein de la CES. Quant à nous, nous avons surtout poussé à ce que ce meeting aboutisse à des mobilisations concrètes. Ainsi, Marc Goblet s’est prononcé non seulement en faveur de la présence de la FGTB en France le 31 mars mais a aussi confirmé que la FGTB prendrait l’initiative de proposer à la CES une mobilisation européenne en défense des droits syndicaux. Surtout, Marc Goblet s’est dit favorable à un appel de la FGTB envers ses militants et délégués pour être présents le 4 avril lors du procès de Jordan au Palais de Justice. Il a quand-même ajouté que la demande devrait être faite par la centrale concernée, un militant cheminot a directement posé la question aux responsables cheminots présents. La chose devrait probablement se faire dans les prochains jours.

La défense des droits démocratiques et des libertés syndicales s’effectue par la mobilisation pour des cas concrets. Dans ce sens, la présence massive à ce meeting ainsi que le fait que Marc Goblet ait partagé la tribune avec Jordan et ceux de Goodyear et qu’il s’y soit engagé à agir de son côté constituent des acquis importants. Maintenant, c’est à nous : mobilisons de toutes nos forces pour le 4 avril prochain, à 9h, au Palais de Justice à Bruxelles !

Photos: PPICS

Solidariteitsmeeting // PPICS

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