Secteur non-marchand: A l’offensive!

DEPUIS QUELQUES mois, le cahier de revendications du non-marchand est prêt. Plus de 15.000 travailleurs de tous les secteurs du non-marchand et de toutes les catégories professionnelles ont fixé directement les priorités de ce cahier de revendications. En bref, il se compose de quatre priorités: les salaires, l’engagement de personnel, la durée du travail et la formation. S’y ajoutent quelques revendications supplémentaires comme l’abaissement du seuil pour la mise en place de délégations syndicales et la lutte contre les privatisations dans ce secteur.

Jef Maes

Parmi ces revendications: les 36 heures de travail par semaine. Cela permettrait, outre la création d’emplois, de diminuer le stress et la pression sur le lieu de travail. Le MAS met également en avant la revendication de la diminution du temps de travail: la semaine de 32 heures sans per te de salaire ni augmentation de la flexibilité ou de la pression du travail et avec embauche compensatoire.

Les syndicats, qui exigent des accords solides pour l’été 2004, ont préparé un programme d’actions pour maintenir l’attention sur le dossier et pour exercer une pression accrue. Le gouvernement préfère reporter la confrontation après les élections de juin. En mars, les syndicats ont protesté chaque mardi avant d’organiser une manifestation nationale à Bruxelles le 1er avril. Plus de 20.000 travailleurs du secteur étaient présents à cette manifestation.

A côté des nombreuses actions de tout le secteur non-marchand, il y avait également des tensions ces derniers mois entre le secteur des handicapés et le gouvernement flamand. En décembre 2003, le gouvernement ne voulait pas verser les subventions au secteur. Dans ce cas-là, les structures du non-marchand n’avaient plus d’autre possibilité que de contracter des emprunts auprès des banques. Sous peine de ne plus pouvoir payer le personnel et de baisser la qualité du service. Après deux actions réussies à la fin de l’année passée, le secteur des handicapés est arrivé à un accord de principe avec le gouvernement flamand.

Au lieu de tenir leur parole, Bart Somers (VLD) et Adelheid Byttebier (Groen!) ont cru pertinent d’attribuer en partie l’allongement des listes d’attente aux «faux handicapés». Ils causeraient une demande accrue de soins dans le secteur des handicapés. Du coup, ils refusent de tenir leurs engagements de résoudre le problème du financement. Cela touche tous ceux qui sont impliqués dans le secteur de l’assistance sociale. C’est pour cette raison que les syndicats, les organisations patronales et les organisations de handicapés ont protesté en masse le 26 mars.

Il y a quelques années, l’ensemble du non-marchand entrait pour la première fois en action. Maintenant le secteur est plus fort que jamais. Le gouvernement va essayer de casser la force de ce mouvement en le divisant: le secteur public contre le secteur privé, les ouvriers contre les employés, les travailleurs mieux lotis contre les travailleurs les plus désavantagés et les différents syndicats les uns contre les autres. Cette stratégie de «diviser pour régner» conduit les différents groupes à se disputer les miettes. On ne peut déjouer cette stratégie qu’en faisant bloc.

La question de la possibilité ou non d’obtenir un salaire décent pour tous se confond avec celle de la construction du rapport de force nécessaire. Il en allait de même de la journée des huit heures au 19ème siècle. La solution du problème dépendra de l’issue de la lutte sociale.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai