Depuis trois mois, les actions se sont multipliées pour obtenir des augmentations salariales afin de rétablir le pouvoir d’achat. Après les actions dans le privé, les fonctionnaires flamands ont pris le relais en faisant une semaine de grève fin mars. Au cours des différentes actions, nous avons parlé avec quelques responsables syndicaux. Nous en extrayons les passages les plus marquants.
Tessa Van Buggenhout, militante CGSP
“ Nous revendiquons 5% d’augmentation salariale, prenant l’exemple du management qui s’est servi lui-même copieusement. Le gouvernement flamand parle très positivement des surplus budgétaires, ce qui veut dire qu’il y a de l’argent et que les fonctionnaires flamands en fin de compte ont bien fait leur travail. Il est temps que le gouvernement pense à son personnel, lequel n’a pas eu d’augmentation structurelle depuis dix ans.
“Mais il s’agit de bien plus que du seul salaire. Le ministre Bourgeois essaie d’introduire d’autres choses auxquelles nous nous opposons, en particulier l’engagement d’intérimaires. Les contractuels actuels sont déjà défavorisés par rapport aux statutaires, mais les intérimaires n’auront droit à rien du tout, ni aux congés payés ni à la sécurité d’emploi. Les gens pourront être licenciés d’un jour à l’autre. Cela concorde avec le souhait du gouvernement d’accorder toujours plus de sous-traitance au secteur privé. Comme si cela ne coûtait pas énormément d’argent.
“ Les intérimaires sont aussi plus faibles car ils sont moins bien organisés. Le gouvernement essaiera certainement de les utiliser comme un levier pour s’attaquer par la suite aux droits des fonctionnaires.”
Hilaire Berckmans, secrétaire CGSP
“Pour essayer de démontrer que nos actions ne sont pas légitimes, les organisations patronales affirment que les hausses de prix seraient compensées par l’indexation. Cela ne vaut rien comme argument. D’abord, l’index court derrière les hausses de prix et les salaires ne sont augmentés que quelques mois après. Cela veut dire que les familles doivent acheter leurs produits à des prix plus élevés pendant plusieurs mois tandis que leur salaire ne bénéficie pas d’une augmentation correspondante.
“D’autre part, l’index a été miné depuis longtemps et est maintenant transformé en un soi-disant index-santé. Tous les produits pétroliers ont été enlevés de l’index. Or, les prix pétroliers et les prix de l’essence ont augmenté énormément ces derniers temps. En outre, ce sont les dépenses pour les combustible de chauffage et de transport qui sont les plus importantes. L’index santé est donc une farce. Nos salaires doivent augmenter de 5% !”
Christoph Vandenbulcke, secrétaire CSC
“Au début des négociations, nous n’avions pas mis en avant le point sur le pouvoir d’achat. Depuis des années, on nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour des augmentations salariales.
“Mais quand nous entendons qu’il y a assez d’argent pour accorder aux hauts fonctionnaires une augmentation d’environ 28.000 euros tandis que d’autres doivent se serrer la ceinture, les gens se fâchent, naturellement, et exigent leur part du gâteau. Le gouvernement flamand a un surplus et il l’utilise pour payer les réductions de charges patronales. Pourquoi n’a-t-il donc pas de moyens pour nos augmentations?”