FIFA: Que le big business dégage de notre sport !

L’année 2015 a été rythmée par les révélations de scandales dans les hautes sphères des institutions du football mondial. Beaucoup, là-haut, aimeraient que 2016 soit différente et ouvre au contraire, avec les élections présidentielles du 26 février, une nouvelle ère de fonctionnement sain de la FIFA. Mais, problème : presque plus personne n’y croit.

Par Stéphane Delcros

Attendu par certains comme le ‘chevalier blanc’ qui allait redorer le blason de l’institution internationale après la déchéance de Sepp Blatter, l’ancien footballeur international français Michel Platini est, lui aussi, finalement tombé. Fin décembre dernier, il a été, tout comme Blatter, suspendu pour 8 ans de toute activité liée au football pour avoir bénéficié d’un paiement douteux de 1,8 million d’euros. Un de ses faits d’armes, à côté du dossier Qatar 2022 et de bien d’autres.

Et après Blatter et Platini ? Même si tous disent vouloir réformer la FIFA, aucun des 5 candidats à la présidence ne représente réellement les intérêts des amoureux du football. Mis à part le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien ministre ANC (en exercice au moment du massacre sanglant de Marikana en août 2012) et homme d’affaires multimillionnaire qui a fait fortune dans l’exploitation de mines, l’immobilier et la finance, tous sont des purs produits du système institutionnel de la FIFA et des confédérations continentales de football.

Les 2 grands favoris soutenaient d’ailleurs activement Michel Platini avant son éviction : le Cheikh Salman Al-Khalifa, membre de la famille royale du Bahreïn, président de la confédération asiatique (AFC) et très actif dans la répression sanglante du soulèvement populaire de 2011 dans son pays ; et le Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de la confédération européenne (UEFA), bras droit de Platini depuis de longues années.

En réalité, pas grand monde n’attendait de réel chevalier blanc pour réformer la FIFA : elle n’est pas réformable. La corruption qui la gangrène n’est que le produit du système capitaliste. Une corruption qui est d’ailleurs presque risible à la lumière de la recherche effrénée de profits par les hautes institutions sportives via l’organisation des compétitions, avec les conséquences sociales désastreuses que l’on connait pour la majorité de la population locale. Les centaines (et bientôt milliers) d’ouvriers morts sur les chantiers de construction des stades au Qatar en sont la meilleure illustration actuelle.

Le sport ne peut qu’être gangrené par ce système économique qui prône l’épanouissement individuel par la chasse aux profits. Cela s’illustre également par les récentes révélations de scandales dans d’autres sports de haut niveau : le dopage organisé dans l’athlétisme et les matchs de tennis truqués, deux affaires que les dirigeants des institutions sportives internationales couvraient depuis de longues années.

Les vrais fans de football, et de sport en général, qu’ils soient joueurs, bénévoles ou supporters, doivent plus que jamais reprendre leur sport des mains du big business et de leurs exécutants dociles. Cela exige de se battre pour un autre type de société. Réformer la FIFA, tout comme ce système, est une illusion ; débarrassons le football de la FIFA !

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