France. A Goodyear, le cachot pour écraser la lutte

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Ce mardi 12 janvier, 8 syndicalistes de Goodyear ont été condamnés à 2 ans de prison, dont 9 mois fermes. Ces anciens salariés de cette usine du Nord de la France sont accusés de « séquestration » et pour certains d’entre eux même de « violence en réunion ». Pour la première fois depuis un demi-siècle, un gouvernement a demandé que des peines de prison ferme soient requises contre des syndicalistes pour avoir participé à des actions en vue d’empêcher la fermeture de leur usine.

Par Nicolas P. (Bruxelles)

Début 2014, les salariés s’étaient en effet mobilisés contre la suppression des 1143 emplois de leur entreprise. Une entreprise en bénéfice, et qui de ce fait ne pouvait justifier sa fermeture que par une avidité encore plus grande. Une avidité qui, même si elle empli un peu plus encore les coupes de champagne de sa direction et des actionnaires, entraine mécaniquement un accroissement de la pauvreté et des inégalités dans le pays.

Après des dizaines d’actions d’occupation, de manifestations et de grèves, face au refus absolu de la direction de dialoguer, huit syndicalistes ont retenu pendant un peu plus d’une journée deux Directeurs des Ressources Humaines dans leur bureau, en exigeant un dialogue.

On s’émeut du sort horrible de ces deux DRH, condamnés à rester quelques heures dans un bureau. Comme on s’émouvait il y a quelques mois d’une chemise déchirée. Mais combien de journalistes et de bien-pensant se révoltaient contre la violence de l’entreprise ? Combien se sont levés pour dire que non, les profits de quelques actionnaires ne peuvent pas justifier de jeter des centaines de familles dans la misère ?

Mais pour ces syndicalistes, eux qu’on accuse de violence, de quoi s’agit-il ? Il s’agit de résistance. Une résistance contre une société qui accepte de laisser des gens perdre un emploi sans avoir le droit de lever le petit doigt pour contester. Il s’agit de milliers d’enfants, d’hommes et de femmes qui risquent de tomber à la rue, de ne plus pouvoir se payer de soins médicaux, qui en un mot comme en cent sont condamnés à la pauvreté sur l’autel du profit.

Le gouvernement veut faire un exemple

Hollande, Valls et leur gouvernement préparent la suppression dans quelques mois de plus de 1000 articles du Code du travail. Afin d’affaiblir la résistance, ils ont donc décidé de déclencher une répression sans précédent des syndicalistes qui luttent dans les entreprises. Ce jugement inacceptable est l’arme avec laquelle l’ensemble du gouvernement a décidé d’intimider tous les salariés qui se battent pour leur droit et leurs emplois. Le gouvernement affiche sa volonté de mettre les Procureurs et les forces de polices aux services des grands groupes et, évidemment, les militants de terrain en général et ceux de la CGT en particulier sont les plus touchés.

En Belgique aussi, nous avons pu voir ces derniers temps les autorités cibler la résistance des travailleurs et plus particulièrement le droit de grève. Les grévistes de la SNCB ont été menacés d’astreintes. A Liège, un blocage routier a servi à accuser des manifestants d’avoir du sang sur les mains, des accusations proférées par ceux qui sont précisément responsables de l’austérité dans les soins de santé ! Le plaidoyer pour le service minimum et pour restreindre le champ d’action des syndicats a repris de plus belle.

Suite au jugement rendu par le Tribunal correctionnel d’Amiens, la CGT Goodyear a décidé de lancer une grande campagne nationale de solidarité syndicale pour exiger que cesse la campagne de répression anti-sociale que le gouvernement a manifestement décidé de mener. En France comme en Belgique, il faut riposter à ces agressions en organisant la résistance la plus large possible. Résister n’est ni un crime ni un délit, mais une nécessité !
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Mickael Wamen, délégué syndical CGT de Goodyear Amiens Nord : « On s’acharne sur nous. C’est plus qu’un choc, c’est un coup de massue (…) La justice veut faire un exemple, on est dans un contexte politique. C’est un message fort adressé à tous ceux qui veulent relever la tête »

« Il faut remettre tout ça dans une perspective où on a lutté pendant 7 ans pour éviter la fermeture d’un site industriel d’un grand groupe qui fait 2,5 milliards de profit par an et qui a reversé 800 millions d’euros de dividendes l’année de la fermeture »

« Tout ça alors que François Hollande, quand il était candidat, était venu nous dire qu’il ferait tout pour éviter la fermeture de l’usine s’il était élu. Non seulement aujourd’hui l’usine est fermée, mais en plus on s’acharne sur nous »

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