LES ELECTIONS professionnelles de mars dernier à la SNCF ont enregistré un progrès important de SUD-Rail et une défaite majeure de la CFDT qui régresse au quatrième rang. Si on compare les résultats Ldes élections de 2000 avec ceux de 2004, la CGT passe de 42,% à 47,1%, SUD-Rail de 10,7% à 14,8%, l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) de 11,3% à 14%, la CFDT de 19% à 7,5%. La participation au vote, qui a atteint un record (80% de votants), montre l’importance de ce vote aux yeux des cheminots français. La CFDT paie cash la politique droitière de sa direction (François Chérèque).
Après la crise révolutionnaire de Mai 68, la CFDT avait vu ses rangs gonflés par l’arrivée d’une vague de militants syndicaux radicalisés, rebutés par le contrôle stalinien exercé par le Parti communiste sur la CGT. A partir des années 80 toutefois, sous ses dirigeants successifs (Edmond Maire, Nicole Notat, François Chérèque), la CFDT a amorcé un tournant droitier.
Les syndicats SUD sont issus de l’aile gauche de certains secteurs de la CFDT (Hôpitaux, Poste, SNCF). En novembre 2003, après la capitulation de François Chérèque sur la réforme des retraites du gouvernement Raffarin, 50% des affiliés CFDT avaient voté pour quitter la CFDT. Une partie a rejoint la CGT, une autre SUD-Rail.
Un tel scénario est-il envisageable en Belgique?
Il faut dire d’abord que le paysage syndical est fort différent dans notre pays où la majorité des travailleurs sont syndiqués, ce qui est loin d’être le cas en France. Ensuite parce qu’il n’y a tout simplement pas d’élections dans les services publics (sauf à la STIB). Mais le fait important dans ce qui vient de se passer à la SNCF, et qui à terme peut très bien se passer dans d’autres secteurs et d’autres pays, est que les travailleurs ont durement sanctionné les bureaucrates syndicaux qui tentent de leur faire avaler les restructurations néo-libérales.
C’est dans le pays d’à côté et uniquement dans une entreprise publique. Mais cela valait la peine d’être signalé.