Piquet à Anvers: La grève des cheminots n'a pas été limitée au côté francophone

berchem“Don’t mourn, organise” – Ne jetons pas l’éponge, organisons-nous!

Mardi, gare d’Anvers Berchem, 22h. C’est traditionnellement à ce moment-là que se réunissent les militants à la gare pour lancer une grève. Même hier, quelques dizaines de personnes étaient présentes en dépit du mot d’ordre lancé par les responsables de l’ACOD (CGSP) et de l’ACV Transcom (CSC-Transcom) de ne pas faire de piquet de grève. Plus tôt dans la soirée, des réunions de militants de l’ACOD-Spoor (CGSP-Cheminots) et de l’ACV-Transcom avaient eu lieu. La colère contre les plans d’austérité qui vit parmi la base syndicale y avait été confirmée. La pression de la base pour mener des actions unitaire s’est également faite ressentir lors de ces réunions.

Rapport de Geert, photos de Liesbeth

Ce piquet de grève ne fut pas comme les autres. Une assemblée générale a eu lieu avec une discussion très animée. Les plans du gouvernement ont été discutés brièvement, mais l’objet de la discussion était surtout de savoir que faire pour construire la résistance.

Le manque d’implication de la base dans la prise de décision des directions syndicales de ne pas soutenir la grève a été largement dénoncée. Un des militants qui a animé la réunion a fait référence au vieux slogan “Don’t moun, organise”, qui peut se traduire librement par “ne jetons pas l’éponge, organisons-nous”. Bien sûr, la frustration existe au sujet des dirigeants syndicaux et de leur attitude par rapport à la lutte, mais nous limiter à rester dans notre coin ne changera rien. Nous devons nous organiser afin de renforcer la solidarité et de clarifier à partir de la base syndicale que le mécontentement parmi le personnel ne connaît ni division communautaire, ni frontière de couleur syndicale. C’est ce qui est arrivé au piquet de grève de Berchem, qui a réuni des militants ACOD-Spoor, ACV-Transcom et OVS (SIC, Syndicat indépendant des cheminots). Il a également été prévu de participer aux piquets de grève des collègues de Bruxelles pour faire savoir que leurs collègues d’Anvers ont eu aussi arrêté le travail.

Ce type de réunion est une excellente façon d’introduire la discussion entre collègues et de veiller à ce que la base décide elle-même de l’action à mener. En fait, toutes les actions doivent être préparées avec des réunions et assemblées du personnel. Il serait ainsi plus difficile de bloquer des actions du sommet en passant outre de la participation de la base. Cela nous permettrait également de développer une plateforme de revendications afin d’assurer que les syndicats ne commencent pas les négociations à partir d’une page blanche, mais en se reposant sur une plateforme d’exigences enthousiasmante pour al défense d’un transport public de qualité.

Les participants au piquet n’ont fait part d’aucune confiance dans les négociations avec ce gouvernement. Le fait que la proposition de médiation indiquait expressément qu’elle resterait dans le cadre des plans de la ministre Galant a de suite démontré qu’il n’y aurait pas de véritable médiation. Le résultat était connu d’avance. Ce gouvernement de droite n’est pas disposé à faire des compromis, ce qui était déjà clair à la fin du plan d’action de 2014. Arrêter ces attaques antisociales exige de bloquer le gouvernement. Le plan d’action de 2014 l’avait fait vaciller. Un nouveau plan d’action crescendo et capable d’unifier à l’aide de mots d’ordre clairs jusqu’à la chute du gouvernement et en défense d’une alternative à la politique d’austérité est aujourd’hui plus que nécessaire.

Les enjeux de la lutte des cheminots ne sont pas négligeables : un plan d’austérité qui se chiffre en milliards et un véritable massacre social, voilà ce que veut appliquer le gouvernement en prélude à la privatisation du rail. En cas de succès remporté contre le personnel ferroviaire, d’autres secteurs seront en ligne de mire. Défendre un transport public décent et de qualité est non seulement important pour les cheminots, mais aussi pour les voyageurs. C’est aussi une réponse au défi écologique et une manière de s’en prendre aux embouteillages. Les possibilités sont grandes pour atteindre et impliquer un public plus large dans ce combat, mais nous avons pour cela besoin de revendications et d’alternatives à l’austérité afin construire une pression en mobilisant sur l’enthousiasme.

Spoorstaking Antwerpen Berchem / Foto's door Liesbeth

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