Grève des travailleurs de TéléMB

teleMB02À l’annonce de ce qui ressemble très fort à une restructuration du personnel, les travailleurs de l’ASBL TéléMB (chaîne locale de la région Mons Borinage) sont entrés en grève le mercredi 9 décembre car ils refusent catégoriquement les propositions du Conseil d’Administration qui réclame la suppression de 6 à 7 postes. Cela représente entre un cinquième et un quart du personnel. Les raisons évoquées par la direction pour légitimer les licenciements sont inscrites dans une volonté de « refinancement sous conditions. »

Par Max (Mons)

D’après un délégué syndical, les conflits liés aux fonctionnement de la télé locale, son financement et son déficit ne datent pas d’hier. Des consensus pour voir perdurer dans la pérennité la chaine boraine ont déjà été trouvés par le passé. Il nous a exprimé sa volonté de voir se répéter ce résultat. C’est dans ce cadre que les employés se sont mis en arrêt de travail temporaire avec le soutien du SETCa.

La lutte qui s’est engagée dans la boîte décrite par les travailleurs comme une entreprise familiale, où tous se connaissent très bien, trouve ses solides fondements dans la volonté de ne pas laisser 6 ou 7 d’entre eux sur le carreau. De plus, il est clair pour tous qu’une restructuration du personnel aura des effets on ne peut plus néfastes sur la qualité du service rendu à la collectivité du fait du durcissement des conditions et de la charge supplémentaire de travail.

Le changement de politique à l’égard de gestion de TéléMB fait suite à la mise en place d’un nouveau bureau comptable qui maintenant met en avant un déficit, qui existe pourtant depuis longtemps, lié à une  »mauvaise gestion ». Mais une mauvaise gestion de le part de qui ?

Il ne s’agit pas ici de la première attaque austéritaire sur des petites chaines de télés locales qui bénéficient d’une certaine indépendance médiatique. No télé, Canal C et d’autres télévisions régionales ont déjà fait l’objet de tentatives de restructuration. À chaque fois ce sont les subsides en eux-mêmes ou les sources subsidiaires qui sont mis en cause.

Le Conseil d’Administration et son nouveau bureau comptable renvoie la balle de la mauvaise de gestion dans le camp des travailleurs déjà précarisés, qui travaillent par passion bien plus que pour la carotte. Ces derniers ne comprennent pas les décisions de la direction. En outre, la télé de proximité reste un avantage pour rendre compte de ce qu’il se passe à deux pas de chez nous.

Les travailleurs directement percutés par ces attaques antisociales ne sont en rien responsables de la  »mauvaise gestion » de l’entreprise où l’on se tue à la tâche et où la solidarité, illustrée par l’arrêt collectif de travail, prédomine.

Ce 16 décembre, le personnel a symboliquement bloqué les portes d’une salle de réunion pour forcer la direction à trouver une solution concernant ces licenciements. Les travailleurs ont finalement repris le travail aujourd’hui, la direction s’étant engagée à limiter les licenciements. Mais que veut dire « limiter »?

Nous, travailleurs, voyons les richesses que nous produisons augmentées de manière exponentielle tandis que nos salaires stagnent ou pire, diminuent. Les crises à répétition d’un système à l’agonie qui balayent d’un revers d’austérité nos conditions de travail, nos entreprises publiques et dans ce cas-ci, le secteur culturel et médiatique, ne sont qu’un prétexte pour privatiser les secteurs publics et détruire nos acquis sociaux. Nous devons réagir de manière unitaire en soutenant les grèves des travailleurs de notre région ou de plus loin. La dynamique qui se crée automatiquement sur chaque arrêt de travail collectif ouvre les portes aux élans de solidarité qui sont heureusement encore monnaie courante dans le camp des travailleurs. La misère consécutive au laisser-aller en matière de sauvegarde de l’emploi dans la région qu’a engendré le manque de moyens et les attaques contre nos acquis sociaux pousse de plus en plus de personnes à remettre le système en question. Il ne saurait être autrement que d’utiliser cette frustration légitime pour aller chercher le soutient spontané des riverains envers les travailleurs de TéléMB. Il n’y a pas 1000 façons de se faire entendre. L’Histoire nous prouve que lorsque les travailleurs revendiquent collectivement, ils peuvent obtenir bien des choses.

A ceux qui disent que la réaction est trop brutale pour une  »petite grève » dans une  »petite entreprise », il faut répondre que celle-ci, plus celle-là et plus encore d’autres petites actions de contestation bien légitimes, forment un tout bien conséquent et marquent une volonté de plus en plus grande de sortir la tête de l’eau pour défendre nos conditions de travail sans cesse attaquées par la politique néolibérale. Cette volonté a d’ailleurs été illustrée par le succès des actions syndicales menées contre le gouvernement Michel. Organisons notre lutte contre les coupes budgétaires et pour le défense du services à la collectivité, à tous les niveaux de pouvoir!

 

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