Coup dur au Venezuela, la coalition de droite gagne les élections

Venezuela's acting President Nicolas Maduro attends a ceremony at the Teresa Carreno theater in Caracas March 13, 2013. Venezuelan acting President Nicolas Maduro said on Wednesday that "far right" figures in the United States were plotting to kill opposition leader Henrique Capriles. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins (VENEZUELA - Tags: POLITICS ELECTIONS)

Une nouvelle étape du renforcement du processus contre-révolutionnaire qui a pris place au Venezuela vient d’être franchie lors des élections parlementaires qui ont eu lieu ce dimanche 6 décembre 2015.

Par ben (Charleroi)

La coalition de droite (MUD) y a gagné une large majorité de députés. C’est un grand recul pour le PSUV, parti du président Maduro ainsi que pour l’héritage de la «révolution Bolivarienne» d’Hugo Chavez. La coalition de droite obtient 7,7 millions de votes en sa faveur, c’est a dire 2 millions de plus qu’en 2010, ce qui est également le nombre de votes qu’elle gagne en plus que le PSUV lors des élections de ce dimanche. La droite passe de 65 députés en 2010 à 112 lors de ces élections-ci tandis que le PSUV perd sa majorité de 95 élus en 2010 et tombe à seulement 55 aujourd’hui. Le président Maduro peut donc s’attendre à des tentatives de destitution de la part de la droite dans les prochains mois.

C’est la première défaite électorale majeure depuis 1998 et la victoire d’Hugo Chavez à l’élection présidentielle. Déjà en 2010, malgré le fait que le PSUV a recueilli plus d’élus, la droite (MUD) avait récolté quelques centaines de milliers de votes en plus que le PSUV. Et plus récemment, nous nous rappelons que lors de l’élection présidentielle de 2013 qui faisaient suite au décès de Chavez, Maduro n’avait été élu qu’avec 1% de plus que le candidat de la droite. Pour ceux qui étaient attentifs au développement qui prenait place au Venezuela, les résultats de ces élections ne sont donc pas une surprise. Notre organisation a d’ailleurs systématiquement averti de ce risque depuis de nombreuses années et nous renvoyons le lecteur aux différents textes écrit par le passé sur cette question. Voici d’ailleurs le lien vers un article écrit lors des élections parlementaires de 2010.

Depuis plusieurs années, on a assisté à la «nicaraguanisation» du Vénézuela, en référence à la contre-révolution rampante qui avait mis fin à la révolution sandiniste au Nicaragua. En effet, après la période d’euphorie révolutionnaire entre 2003 et 2006, on a vu une période de renforcement progressif de la contre-révolution sur le terrain électoral. Les mesures nécessaires pour pousser la révolution en avant et pour rompre avec le capitalisme n’ont pas été prises. Cet échec de la révolution à avancer en rompant avec avec le capitalisme est à la base de l’épuisement et de la démoralisation des masses et c’est ce qui a permis cette victoire de la contre-révolution sur le terrain électoral.

Le Venezuela a été fortement impacté par la chute vertigineuse des prix du pétrole alors que les Pétrodollars était vitaux pour maintenir les programmes de sécurité sociale. A cela, s’ajoute les conséquences du sabotage économique perpétré par la classe capitaliste, mais aussi la corruption et la bureaucratisation rampantes. Le gouvernement n’a pas publié de chiffre pour le PIB depuis décembre 2014. Cependant, le FMI parle d’un rétrécissement du PIB d’au moins 10%. 30% des réserves d’or du gouvernement ont été utilisées pour payer des remboursement de dettes ainsi que des importations. Bien que ce soit le Brésil et le Chili qui sont le plus touchés, le ralentissement de l’économie chinoise a des effets important sur l’économie du continent entier, y compris du Venezuela. Une inflation énorme ainsi que les pénuries chroniques de biens basiques ont heurté de plein fouet le niveau de vie des travailleurs et de la classe moyenne. La situation sociale et économique est devenue catastrophique.

Cela fait très longtemps que Maduro justifie la situation par le sabotage économique des capitalistes, mais il n’a pris aucune mesure pour reprendre en main l’économie et introduire un plan de production discuté démocratiquement.
La classe des travailleurs doit maintenant se regrouper autour d’un programme de revendications pour résister à l’austérité et aux attaques contre les droits démocratiques que la classe capitaliste ne va pas manquer de mener dans la prochaine période.

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