Anvers : une jeune fille de 14 ans blessée par arme non-létale policière

Le 10 novembre dernier, l’équipe d’intervention rapide de la police d’Anvers a a employé des armes tirant des balles en plastique lors d’une opération dans un établissement pour mineurs. Une jeune syrienne de 14 ans a été blessée. La jeune fille est avec ses trois frères et sa soeur dans un établissement pour mineurs. Une altercation a conduit à une agression physique, les superviseurs ont appelé la police pour intervenir. Et on lui a tiré dessus.

Réaction d’un éducateur

Est-ce une pratique normale? En matière de protection des mineurs, il existe une politique concernant les agressions. Bien entendu, on essaye d’abord d’en arriver là. Dans les situations où la vie d’un travailleur social ou d’un mineur est en danger, il peut être approprié d’entraver le mineur et de l’isoler. L’assistance de la police peut être utile. Cela devrait être fait avec grande précaution. De nombreuses techniques existent pour immobiliser une personne, une formation est prévue à cet effet. Tirez sur quelqu’un n’en fait pas partie. Cela rend le suivi ultérieur des travailleurs sociaux quasiment impossible. Cela entraine un nouveau traumatisme, chez une jeune fille qui a fui la Syrie dans le cas présent pour éviter ce type de traumatisme.

Peut-on éviter cela ? Évitez tous les cas de violence, ce n’est pas possible. Mais avec assez de personnel bien formé, on peut déjà faire beaucoup. La prévention nécessite du temps, des moyens et du personnel pour garantir aux mineurs tranquillité et sécurité dans des conditions difficiles afin d’assurer que participer à la vie de la société soit possible. Economiser sur les budgets du secteur social, stimuler la flexibilité pour le personnel et ne rien faire au sujet de la pénurie de personnel sont des pratiques néfastes à la mission sociale des éducateurs. Les jeunes des services d’aide et de protection de la jeunesse doivent se voir offrir un environnement sûr, sans se faire tirer dessus par la police. Que l’équipe d’intervention rapide de la police n’ait pas consulté le personnel et ait directement choisi de tirer est inacceptable. Que faisait la police là-bas ? Cela arrive régulièrement; la présence d’un étranger en uniforme peut avoir un effet dissuasif. Mais une force de police militarisée avec armes lourdes ne fait pas partie de l’aide dont nous avons besoin. L’équipe d’intervention rapide a été créée par Bart De Wever dans le cadre de sa politique sécuritaire.

Que fait cette équipe dans une institution de jeunesse? Traumatiser une jeune fille de 14 ans en la traitant comme une terroriste, c’est complètement fou. Pourtant, Bart de Wever estime que son équipe d’intervention a agi ‘‘de manière très professionnelle et efficace’’. ‘‘Cette équipe a une mission: s’il y a de la violence armée, ils règlent le problème avec un minimum de dommages. Voilà ce qu’ils ont fait. La jeune fille a seulement une ecchymose.’’ Ce qu’il dit, dans les faits, c’est que la prévention, l’assistance psychologique,… sont moins efficaces que la répression brutale. Les conséquences à long terme sont ignorées. Mais à court terme, c’est une manière meilleure marché de contenir les problèmes sociaux. Voilà ce que c’est, le néolibéralisme.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai