COP21 : dirigeants et multinationales à Paris, le reste au ban

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Paris et Bruxelles tournent au ralenti. De très nombreux évènements et manifestations ont été interdits. Le Sommet climatique de Paris a toutefois été maintenu, mais pas dans son entièreté. Les mobilisations massives sont, elles, annulées en France comme en Belgique. Pourtant, la gravité de la situation environnementale nécessite une mobilisation d’ampleur !

Par Emily (Namur)

À partir du 29 novembre, 147 chefs d’États et de gouvernements, des milliers de représentants politiques et de scientifiques se retrouvent à Paris pour deux semaines de négociations. Le but affiché est de déboucher sur un accord limitant le réchauffement climatique à 2 °C – soit une réduction de minimum 40 % des gaz à effet de serre – et remplaçant le Protocole de Kyoto dès 2020.

Toutefois, les textes sur lesquels se basent les négociations manquent cruellement d’ambition : absence d’objectifs intermédiaires de limitation des émissions de gaz à effet de serre, aucune mention d’une réduction des extractions de matière première fossile, etc. De beaux discours ne peuvent pas rencontrer les défis historiques auxquels nous devons faire face en la matière. Les scientifiques nous annoncent déjà que nous sommes en passe de franchir les 2 °C ce qui mettra davantage de pression sur la sécurité alimentaire, accroitra le nombre d’évènements climatiques extrêmes, élèvera le niveau des mers, etc. On observe déjà une augmentation de la température de 0,85 °C par rapport à la période pré-industrielle. Si aucun changement d’ampleur n’est opéré, elle s’élèvera de 4,6 °C d’ici la fin du siècle. Nous parlons de catastrophes qui entraineront des centaines de millions de déplacés et des dizaines de millions de morts.

Au vu de l’urgence de la situation, l’interdiction de manifester à Paris à l’occasion de la COP21 est consternante. Nous n’avions déjà aucune illusion vis-à-vis de ce sommet, mais les choix opérés par les gouvernements sur ce qu’ils interdisent et autorisent illustrent leurs priorités. Les plus impactés par le réchauffement climatique – notre classe, celle des travailleurs, des jeunes et des pauvres – n’ont pas voix au chapitre. Seuls ceux responsables de celui-ci – les grandes entreprises – sont conviés, aux côtés des États qui les protègent, pour y défendre leurs intérêts et empêcher qu’un accord ne rogne leurs profits. L’interdiction des manifestations est une excellente nouvelle pour les grandes entreprises – telles qu’EDF (dont Electrabel est une filiale), BNP Paribas, BMW, etc. – présentes à Paris à travers le sponsoring du sommet, mais également grâce aux lobbys et aux gouvernements qui les y représentent.

On ne peut pas laisser une minorité discuter de l’avenir de l’humanité. Nous avons plus que jamais besoin d’un mouvement autonome des jeunes, des travailleurs et des pauvres qui construise un rapport de force vers un changement de système, plutôt qu’un système qui exploite les deux seules sources de richesse : le travail humain et la nature. Nous devons utiliser chaque opportunité pour nous mobiliser, en liant les luttes sociales et environnementales, vers un contrôle et une gestion démocratique des ressources naturelles, du secteur énergétique et de la recherche, comme de tous les secteurs clés de l’économie, ainsi qu’une planification socialiste contre les immondes gaspillages et pénuries du système capitaliste.

Socialist change, not climate change – Democratic planning, not private profit !

=> 10.000 Belges à Ostende !

Nous appelons tout le monde à venir à Ostende et faire entendre sa voix pour une accord ambitieux et socialement juste sur le climat !

Manifestation de dimanche 6 décembre, à midi, rassemblement à la gare. A l’initative de Climate Express et de la Coalition Climat.

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