L'austérité n'est pas un bon carburant pour l'économie et ce n'est pas prêt de changer

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L’éternel argument choc des partis austéritaires, c’est que l’austérité ça a beau faire mal, ce serait nécessaire pour faciliter la croissance économique. Il semble pourtant bien qu’après un an d’activité d’un gouvernement particulièrement partisan de l’austérité la plus dure, la croissance de l’économie belge se retrouve sous la moyenne européenne pour la première fois depuis des années. Le taux de chômage ne diminue pas – c’est-à-dire que le nombre de travailleurs sans emploi ne diminue pas, mais le nombre de chômeurs exclus de leur droit aux allocations augmente – et même l’OCDE constate que le moteur économique belge hoquète. Le principal argument qui soutient l’édifice austéritaire semble donc être des plus erronés… Baptiste (Hainaut) se penche sur l’état de l’économie.

L’économie mondiale passe en mode ‘‘nouvelle médiocrité’’

Ce sont les termes de Christine Lagarde lors de la dernière assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Ils font suite à une nouvelle révision à la baisse des perspectives de croissance économique. Non seulement les prévisions de croissance sont revues à la baisse pour 2015 et 2016 (+3,1% et +3,6% contre +3,4% estimés en 2014), mais en plus le climat est délétère, avec les symptômes d’une nouvelle phase de crise maniaco-dépressive dans le secteur financier.

La Chine devait être le nouveau moteur de l’économie mondiale. C’était du moins l’attente des capitalistes, après que leurs espoirs dans la capacité des pays émergents dans leur ensemble à dynamiser la croissance se soient avérés être des illusions. Néanmoins, de la même manière que pour le reste des pays émergents, l’économie chinoise est totalement imbriquée dans l’économie mondiale et, par conséquent, elle est pieds et poings liés aux contradictions gigantesques de la crise économique.

Une espèce de Frankenstein chinois de la finance

Ces dernières années, les plans massifs de stimulation mis en place par les autorités publiques chinoises ont donné lieu à des investissements dans l’infrastructure sur fond de dettes colossales et à de la spéculation, notamment dans le secteur immobilier. Les chiffres de croissance se sont retrouvés gonflés dans un premier temps, donnant l’impression que la Chine pouvait continuer à croître pendant que tout le reste de la planète s’écrasait dans la récession. Mais tout cela ne permet pas de développer ‘‘durablement’’ une économie condamnée à se heurter à la surproduction du capitalisme tant les conditions de vie des travailleurs sont précaires et tant les exportations ne trouvent plus suffisamment de débouchés.

Selon les chiffres officiels, la croissance devrait être de 6,3 % en 2015, soit le plus bas en 25 ans. À côté de ces chiffres officiels peu crédibles, d’autres données économiques sont encore plus négatives : en un an, il y a par exemple une diminution en volume du fret ferroviaire et de la consommation d’électricité. Et quand il y a un ralentissement économique, les inévitables travers financiers ne peuvent plus être relativisés. On estime aujourd’hui le montant total de la dette (publique et privée) à 280 % du PIB (soit 28.000 milliards de dollars) ! Sans oublier que l’importance de l’endettement a donné lieu à un réseau bancaire de l’ombre, totalement hors de contrôle et aux conséquences imprévisibles. Les bulles spéculatives arrivent à la limite de leur expansion, notamment dans le crédit et l’immobilier. Et quand une bulle arrive à son expansion, elle ne peut qu’éclater, comme cela s’est déroulé une première fois durant l’été avec un krach des bourses en Chine l’onde de choc qui s’en est suivi partout dans le monde.

À défaut d’être le nouveau moteur de l’économie mondiale, la Chine tend à présent à être le nouvel épicentre de l’instabilité ! Quant aux pays émergents, dont l’économie a été défigurée ces dernières années en économie d’exports de matières premières vers la Chine (pétrole, métaux, minerais…), la note est salée. Le ralentissement est conjugué à un effondrement des cours des matières premières. Si ce paramètre est positif pour les pays industrialisés, c’est en revanche une catastrophe pour les pays émergents. Au Brésil par exemple, on estime pour cette année que la récession sera deux fois plus forte que prévu (-3 % du PIB) !

En route vers une stagnation séculaire ?

Pour les blocs économiques formés par les États-Unis et la zone Euro, si la situation est à l’accalmie, c’est grâce au maintien des perfusions de liquidités par les banques centrales et à la baisse du prix des matières premières. Mais malgré cela, il n’y a pas de redémarrage réel de l’économie, il n’y a pas de rétablissement de l’emploi. Que du contraire : les politiques d’austérité continuent de saper les conditions de vie et de travail, aggravant la crise de surproduction !

À présent, qu’il n’y a plus même un ersatz de nouveau moteur de l’économie mondiale, le spectre d’une longue récession est de plus en plus partagé. C’est la ‘‘stagnation séculaire’’, mêlant une stagnation sur laquelle les politiques économiques et monétaires semblent sans effet, et un cercle vicieux de la déflation sur fond de guerres monétaires.

Le capitalisme est un système sans avenir

Les classes dirigeantes n’ont cessé de nous vendre une « reprise proche », pour mieux justifier une austérité soi-disant temporaire. Ce prêchi-prêcha de cartomancien véreux n’est qu’un écran de fumée pour masquer une véritable guerre de classe. Et c’est bien la seule chose que ce système nous réserve pour l’avenir. Nous avons besoin d’une alternative de société, une alternative socialiste !

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