Devant cette nouvelle attaque, les travailleurs de Bpost (dont on sait que les conditions de travail se sont sérieusement dégradées depuis dix ans et l’installation du premier plan géoroute) ont réagi par des piquets devant les centres de tri empêchant le courrier sortant.
Dans la nuit de lundi à mardi, ces piquets ont reçus la visite d’huissiers de justice, provoquant une vague de soutien parmi les travailleurs, y compris de la base de la CGSP et de la CGSLB qui n’avaient pas pris part à l’action de grève.
Cet appel aux huissiers pour casser les piquets de grèves chez Bpost deux semaines seulement après pareille méthode à la SNCB ne tient évidemment pas du hasard. Il s’agit d’une stratégie concertée de la part du gouvernement pour affaiblir les bastions syndicaux que constituent les services publics afin d’accroitre la précarisation du personnel et de mener son démantèlement et sa privatisation à terme.
La base syndicale a réagit de façon impeccable, en surmontant les divisions syndicales, à ce qui constitue une offensive importante non seulement contre les travailleurs du service public mais également contre les méthodes du syndicalisme de combat, on attend encore une réaction ferme de la part de la direction de la CGSP et de la CGSLB.
C’est qu’un autre dossier divise les directions syndicales : pour la CSC, la prochaine convention paritaire serait l’occasion pour la direction de mettre sur la table la mis en place d’un compteur de charge de travail individuel visant à flexibiliser les horaires des tournées. Ainsi, en fonction du volume de courrier à distribuer, les journées des postiers seraient raccourcies, les obligeant à prester des journées de 10h pour rattraper leurs heures. C’est une manière de supprimer les compensations liées aux heures supplémentaires.
Les états-majors de la CGSP et de la CGSLB estiment quand à eux qu’il n’y a pas de danger de ce type. Et accusent la CSC de faire de la surenchère. Quoi qu’il en soit, on doit constater qu’aucun militant syndical de la base, quelle que soie sa couleur, n’a pu prendre connaissance du texte discuté en CP.
Les attaques dont sont victimes les postiers actuellement, de par leur intensité mais aussi de part les méthodes utilisées, ne peuvent laisser indifférent aucun militant du mouvement social, quel que soit son secteur, sa centrale professionnelle, sa couleur syndicale ou politique. C’est l’ensemble de la classe des travailleurs qui est visée au travers des postiers comme des cheminots.
Le mouvement ouvrier organisé doit être à la hauteur et contrer cette offensive par une riposte en rangs serrés. Il serait de bon augure pour la suite du combat que des délégations d’entreprise et de centrales professionnelles, vertes, rouges ou bleues montrent au gouvernement que le mouvement des travailleurs n’entend pas se laisser affaiblir par une quelconque division et qu’une attaque contre l’un de nous est une attaque contre nous tous.
Depuis jeudi passé, des actions des actions de blocage et des arrêts de travail ont eu lieu dans divers centres de tris et bureaux de Bpost surtout à l’initiative de la CSC-transcom. En cause, la mise en place d’une nouvelle organisation de travail supprimant les avantages pour le travail du samedi. Jusqu’ici, les travailleurs devant prester les samedis voyaient leur temps de travail hebdomadaire réduit à 36h en place de 38h, disposition que la direction de l’entreprise entend supprimer.
