Après la manif des 100.000 du 7 octobre: Ensemble, nous pouvons gagner!

ls206Les 100.000 manifestants du 7 octobre et la grève provinciale à Liège le 19 octobre ont une fois de plus confirmé que ce n’est pas la volonté de lutter contre ce gouvernement de droite qui manque chez les travailleurs ! Ni au nord, ni au sud du pays, ni dans le public, ni dans le privé. Oui, ensemble, nous pouvons gagner !

Par Eric Byl

Le gouvernement avait clairement laissé entendre que le nombre de manifestants du 7 octobre allait être observé à la loupe. Lui aussi avait senti la morosité présente chez de nombreux travailleurs face aux maigres résultats du pourtant magnifique plan d’action de l’an dernier. Mais il a dû changer de ton après la manifestation.

Dans le cortège syndical, l’atmosphère est passée de la déprime à l’enthousiasme quand la barre des 70.000 a été franchie, puis celle des 90.000 et enfin celle des 100.000. Non pas que cette morosité ait disparu dans les entreprises, au contraire. Mais ce que les syndicats, les délégués, les militants et la gauche avaient sous-estimé, c’est l’impact du plan d’action précédent sur l’engagement de toute une série de militants syndicaux. Si nous n’avions pas vécu le plan d’action de l’automne dernier, nous aurions pu croire que les directions syndicales n’ont pas réussi à faire chuter le gouvernement à cause de leur incompétence. Nous savons maintenant que c’est parce qu’elles n’ont pas d’alternative et qu’elles ne peuvent s’entendre sur un plan d’action pour faire basculer le rapport de force.

Comment a réagi le gouvernement? Avec plus de confiance et d’arrogance! Les 100 euros de plus d’argent de poche issus de la nouvelle réforme fiscale, nous les payons par la sécurité sociale et cela ne compense en rien la perte représentée par le saut d’index, l’augmentation de l’âge de la retraite et l’augmentation des tarifs des services publics. Et de ces quelques sous, il faudra retirer la taxe soda, la hausse des prix de distribution de l’électricité, etc. Le nouvel accord social du ‘‘Groupe des dix’’ (1) comprend l’extension des contrôles de l’Onem aux temps partiels et la baisse des taux ‘‘légalement’’ garantis des pensions complémentaires, à l’avantage des patrons. A en croire les directions syndicales, il faudrait maintenant presque faire front avec le patronat pour que le gouvernement respecte cet accord ! Comment peut-on en arriver là ?

La FGTB wallonne a le mérite de pousser pour un plan d’action à la hauteur de celui de l’automne 2014. Cependant, le sommet de la CSC privilégie la négociation, alors que nous ne faisons que battre en retraite socialement. La FGTB flamande n’ose pas entrer en action sans la CSC flamande. Mais la direction de la FGTB ne fait pas ce qu’il faut pour que ce plan d’action devienne réalité : organiser des assemblées générales interprofessionnelles ainsi que sur les lieux de travail, ouvertes à tous. On pourrait y discuter du constat de l’échec de la concertation et de l’élaboration d’un plan d’action à la base pour réunir nos forces. Avec ce plan, il serait possible d’attirer ce travail syndical interprofessionnel vers les quartiers pour également mobiliser les non-syndiqués.

Le fait que cela ne soit pas le cas laisse le champ libre à ceux qui espèrent que le gouvernement ne sera pas reconduit aux prochaines élections. Nous pensons qu’il s’agit d’une stratégie désastreuse qui permettra au gouvernement de monter les grévistes et les non-grévistes ainsi que les syndicats les uns contre les autres tout en jouant sur les tensions linguistiques et en dépeignant notre résistance comme du sabotage et du vandalisme. Pour la droite, c’est le scénario rêvé pour sortir renforcée des prochaines élections. C’est cette stratégie qui permet au gouvernement d’oser utiliser les juges et la police, alors que ceux-là sont eux aussi touchés. Quelques 10.000 emplois sont menacés à la police pour être confiés aux cow-boys du privé. La seule stratégie qui peut mettre fin à ce tsunami antisocial, c’est un plan d’action avec l’objectif de faire tomber ce gouvernement!

(1) Groupe des dix : un des lieux de la ‘‘concertation sociale’’, qui réunit cinq représentants des trois syndicats (CSC, FGTB et CGSLB) et cinq représentants des fédérations patronales.

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